XIII.

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Janvier 2016, en route pour La Rochelle.

Point de vue de Sarah Duval.

Le mois s'est écoulé rapidement et le grand jour est finalement arrivé. Nous allons enfin pouvoir souffler avant de rattaquer les cours pour le bac. Malgré la joie de la majorité des élèves, je vois Nathan, dans un coin, le visage fermé et les sourcils froncés. Qu'est-ce qu'il a ? Est-ce encore le général qui le tourmente ? Pourtant le fait de partir loin de chez lui devrait brouiller les pistes, non ? Peut-être qu'il a peur pour sa famille qui reste ici seule et sans défense. Le pauvre, je n'aimerai pas me réveiller le matin en me demandant ce qu'il pourrait m'arriver au cours de la journée. Être toujours obligé de regarder derrière soi cherchant où se cache le danger me stresserai et ma respiration s'emballerait vite et souvent. Encore une fois, je l'admire et je suis prête à l'aider s'il fait appelle à moi.

Nous montons bientôt dans le car. Assise aux côté d'Emma, je me laisse bercer par sa musique, la tête posé sur son épaule. Plus tard, lassées d'entendre défiler sa playliste, nous nous sommes mise à discuter de notre destination.

Quand j'était petite, je suis allée plusieurs fois en Charente-Maritime avec mes parents. C'était l'endroit préfèré de mon père. Il disait que cela lui faisait oublier le travail. Depuis qu'il n'est plus là, ma mère et moi ne sommes plus parties en vacances. Mais bizarrement, je me souviens encore du trajet ainsi que des visites que nous y avons faite. D'ailleurs, l'une d'elle est présente sur notre programme de la semaine : le port de la Rochelle. J'aime cet endroit, surtout la nuit. Les tours s'éclairent tout comme certains bateaux amarrer. Cet endroit devient féérique.

Deux heures plus tard, le chauffeur fait une pause dans une station service. Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes et aller aux toilettes. Certains fument une cigarette en riant, je fais en sorte de les éviter pour respirer de l'air pur. A l'appel de nos profs nous reprenons nos places dans le car et c'est repartie pour deux autres heures de trajet.

Enfin les paneaux indiquant « la Rochelle » sont de plus en plus nombreux. Les kilomètres qu'ils affichent sont de plus en plus petit. Puis nous arrivons à notre auberge de jeunesse.

Le car s'arrête devant un portail blanc. Derrière celui-ci, au bout de l'allée goudronnée, se dresse un batiment aux formes carrés. A travers les vitres, on peut apercevoir que les murs sont très colorés et rend l'auberge jeunesse très acceuillante. Elle est entourée de quelques arbres et de verdures. Notre petit groupe traverse l'allée et entre dans le hall de l'auberge. Je profite de l'inattention de nos professeurs pour envoyer un message à ma mère lui annonçant notre arrivée. Elle me répond dans la minute :

« Super, amuse-toi bien avec tes amies, je te fais de gros bisous. »

Après un sourire, je range mon téléphone dans ma poche. Emma vient d'engager la conversation avec Lilly et Kelsey, deux filles de sa classe que nous avons connu en début d'année. Puis nos profs nous ont indiqué nos chambres. Bien entendu, je me suis mise avec Emma. Notre chambre est toute petite, nous y sommes tellement à l'étroit que nous n'arrêtons pas de nous marcher sur les pieds. Mais cela n'enlève pas notre bonne humeur et notre gaieté. Une fois, nos affaires rangées, nous sortons explorer l'auberge.

Soudain, je remarque, par une des fenêtres, quelqu'un sortir de l'enceinte de l'auberge. Même si je l'ai vu un quart de seconde, je suis sûr qu'il s'agissait de Nathan. Où va-t-il ? Je rejoinds Emma qui ne s'est pas arrêtée et demande pour en avoir le coeur net :

« Tu crois que l'on peut aller faire un tour dans la ville ? »

Elle lève les sourcils, surprise de mon audace inhabituelle.

Une vengeance à haut risques.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant