XVI.

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Janvier 2016, La Rochelle.

Point de vue de Sarah Duval.

Le bruit d'une chaise que l'on traine sur le sol me réveille. Il me suffit d'un seul coup d'œil autour de moi, pour me rappeler des événements de la veille. Mon réveil brutal, ma dispute avec Nathan, la rencontre avec Ali, la peur de perdre Nathan et enfin la discussion avec lui qui s'est clôturé par un câlin. Après cela, Nathan m'a installé un matelas de camping. Il m'a aussi sortir un duvet de ce qui me paraissait être un paquetage de militaire. Puis il m'a ordonnait de dormir pour reprendre des forces pendant qu'il montait la garde. J'ai eu beaucoup de mal à fermer l'œil par crainte de voir des images d'horreurs. Et puis la tristesse d'être séparée de ma mère et d'Emma me rongeait. Leur bonne humeur et leur gentillesse seraient les bienvenues ici.

Après un long soupir, je me redresse. L'air froid de la pièce contraste avec la chaleur de mon duvet. Je le remonte jusqu'à mon cou. Je tourne la tête vers la table éclairé. Ali est entrain de lasser ses baskets. Je me prends mon courage à deux mains et m'extirpe de mon duvet. J'essaie de tendre le tissu de mes vêtements sont froissés, en vain.

« Bien dormi ? » me demande Ali avec gentillesse.

Surprise de le voir de bonne humeur après sa colère de la veille, je mets du temps à répondre. Il n'est pas rancunier, c'est un bon point.

« J'ai déjà connu mieux, ai-je finalement dit.

- Ouais j'imagine. »

Je m'approche de lui et m'assoit lourdement sur une chaise.

« Où est Nathan ? continué-je.

- Il est parti courir, d'ailleurs il ne devrait pas tarder à revenir, » ajoute-t-il en regardant sa montre.

Instinctivement, je jette un coup d'œil aux écrans. Soudain, mon ventre se met à gargouiller bruyamment. Rouge de honte, je plaque mes mains sur mon ventre. Ali éclate de rire :

« Vas manger quelque chose avant de faire une crise d'hypoglycémie. »

En riant, je me dirige vers les placards. Puis je m'installe à la table.

« J'ai entendu ce que tu as dit à Nathan hier, » dit Ali soudain plus sérieux.

Ne sachant pas quoi dire, je me contente de le regarder. Il fixe le sol pensif puis il continu :

« Ce que tu as dit sur le bon et le mauvais côté m'a fait réfléchir. Il y a longtemps que je me considère comme un tueur et je ne pense pas que je redeviendrais comme avant.

- J'ai eu tord de dire ça à Nathan tu crois ?

- Je ne sais plus, souffle-t-il perdu.

- Je suis d'accord avec toi sur le fait que tu ne pourras pas revivre comme avant puisque tu ne pourras pas oublier ces années. Mais tu sais les gens changent, tu n'es pas obligé de rester la personne que tu es en ce moment si tu la déteste.

- Mum... si tu le dis..., marmonne-t-il songeur. J'espère qu'au moins Nathan arrivera à suivre tes conseils.

- Vous y arriverez quand le général ne vous mettra plus la pression. »

Il esquisse un petit sourire, puis la porte en métal se fait entendre. Nathan entre dans la pièce, rouge et dégoulinant de sueur. Il retire ses écouteurs.

« Fais gaffe, il y a des flics qui patrouillent, dit-il à Ali. Ils sont sûrement à notre recherche.

- Ok merci. A tout à l'heure. »

Une vengeance à haut risques.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant