12. Confrontation

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Wendy courrait. Voyant que personne ne la suivait, elle en conclut que Peter avait décidé de la laisser tranquille pour cette nuit. Après tout, qu'est-ce qu'une fillette de son genre pouvait bien faire contre lui ? Chaque fois que ses pieds posaient le pied sur la terre, celle du pays imaginaire, Peter savait où elle se trouvait. Elle se demandait alors si il possédait cette magie depuis la naissance. Elle se maudit elle même de vouloir en apprendre plus sur un personnage aussi horripilant. Elle s'assit contre un arbre à bout de force et se mit à réfléchir.

Vivre le rêve qu'elle avait tant espéré, au prix d'être une prisonnière de Pan ?

Car oui, dans sa tête, les garçons perdus n'étaient rien d'autre que des prisonniers. Des garçons enlevés à leur famille, qui se sentaient rejetés. Mais en tant qu'enfant, il est normal de ressentir parfois ce genre de sentiment, non ? Wendy le pensait aussi à certain moment. Son père étaient souvent au travail, peu présent, toujours à avoir des choses plus importantes à faire. Sa mère elle, assez renfermée... Pas vraiment le temps pour des câlins, ou tout simplement pour parler, à aider à faire les devoirs... Des accomplissements basiques. Plus elle réfléchissait, plus elle se rendait compte qu'elle s'étaient souvent sentit abandonnée. En réalité, c'était elle qui s'occupait de ses deux petits frères. Elle ressentit soudainement une colère. Une vive colère pour ses parents qui ne faisaient rien comme il le fallait. 

Est-ce que les personnes au cœur croyant avaient tous de la haine pour leurs parents ?

À force de réfléchir, elle n'eut même pas peur de s'endormir. Mais elle garda ses dernières pensées éveillées pour Baelfire. Elle se demandait où il pouvait bien être. Elle enlaça ses côtes, pour s'empêcher de trembler. Elle avait tellement honte, à l'idée de ce qu'elle avait fait à son ami.


***


Elle se réveilla en sursaut, et tout ces bruits, tous ces pleurs... Ils lui rentraient dans la tête tel un liquide toxique. Les pleurs étaient horribles. Des pleurs d'enfants. Ils étaient si forts, si déchirants. Wendy ne les supportaient plus. Elle se prit la tête entre les mains. Elle priait pour que ça s'arrête. C'était au delà de l'imaginable, du supportable. Elle en pleurait presque.

Qu'étais-ce que cette île de cauchemar ?

Elle décida de se lever, d'essayer de penser à autre chose, tout simplement de marcher. Elle prit le couteau qu'elle avait volé au un garçon perdu. Au qu'à où elle en aurait besoin. Elle se sentait perdue, anéantie, prisonnière, manipulée. Mais elle allait s'en sortir. Elle trouverait de l'aide. Elle en était certaine. Si la vie de Peter reposait sur quelques gosses croyants aux contes de fée, il n'était peut-être pas si intouchable que ça. Il avait forcément des faiblesses.

Occupée à tourner en rond, en fixant le sol, elle ne pensait plus. Seulement la haine montait.

- Tu les entends aussi, pas vrai ?

Wendy sursauta comme elle ne l'avait jamais fait de sa vie. Elle se redressa et vit Peter. Wendy ne s'était jamais sentie aussi en colère, et Peter allait en payer les conséquences. Il avait changé de tenue. Il avait enlevé son écharpe et avait une veste, décorée de quelques feuilles au dessus du cuir. Il se rapprocha d'elle, en lui demandant, avec un regard de stratégie :

- Peux-tu m'expliquer pourquoi tu entends les pleurs des enfants ?

Sans que Peter ne s'y attende, Wendy se jeta sur lui, le plaqua contre un arbre. Elle lui mit son couteau sous la gorge. Très surprenant d'ailleurs, car jamais elle n'aurait pensé pouvoir approcher Peter d'aussi près. Tout aussi incroyable, jamais elle n'aurait imaginer faire ceci contre une personne. Un humain. En plus de ça, elle se posait réellement la question. Était-il humain ? Elle s'appuyait contre son pied, pour avoir de l'emprise sur lui. Elle lui demanda avec la plus grande haine qu'elle pouvait posséder :

- Dis moi où est Baelfire !

- Tu as de la fougue, Darling. Et ça me plait, lui répondit-il avec son sourire presque pervers.

Wendy lâcha un regard de dégoût envers lui.

- Ne change pas de sujet, Pan ! Où est Baelfire ?

- Au lieu de t'époumoner, pose toi la question si ton Baelfire est vivant, non ? dit-il avec arrogance.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?

- Rien du tout, Wendy. Mais c'est un garçon à part. Il est spécial.

- Ah oui ? Et qu'est-ce que tu lui veux ? Peux-tu m'expliquer pourquoi tu ne le laisses pas quitter cette île ?

- Tu poses beaucoup trop de question. Je suis simplement revenu pour voir à qui j'avais vraiment à faire, dit-il en levant les yeux au ciel, et je t'avouerais que je suis pas déçu...

- Qu'est-ce que tu tentes de me dire ? Tu ne veux  pas aller droit au but, Pan ? 

- Je n'ai rien à te dire. Je veux juste que tu m'obéisses. Tu n'es bonne qu'à ça.

- Pourquoi devrais-je, hein ? Pourquoi devrais-je t'écouter ? dit-elle en rapprochant de plus en plus la lame de son couteau sur la gorge de Peter.

- Tu sais vraiment pas ? Parce que t'es une faible, Wendy. Ce n'est pourtant pas si compliqué à comprendre. J'ai deux petites contraintes. Et elles se trouvent toutes les deux, bien sagement au fond d'une cage, assoupies. Dis moi à qui tu penses, Darling ?

Wendy fit exprès d'entailler légèrement la peau du cou du garçon, avant de le libérer de son emprise. Wendy était sur le point de craquer, de tomber à genoux devant lui, mais elle ne devait pas se montrer faible, comme il pouvait le prétendre. Parce que ce qu'il avait, c'était les deux plus grandes parties de sa vie. Ses deux petits frères.



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