20. Maudit rêve

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Peter, toujours avec le corps de Wendy entre les bras, parti avec Baelfire dans un endroit calme de la forêt du pays imaginaire, près de l'océan, où il savait que personne ne pourrait la trouver. Peter avait prévu un lit pour elle depuis son arrivée, mais elle n'avait jamais voulu dormir dedans, voulant rester dans sa cage. Peter ne le savait pas, mais c'était pour essayer de savoir où se trouvait Baelfire. Elle pensait pouvoir le trouver plus facilement si elle restait près du campement. Pour trouver des indices. Quand ils arrivèrent près de ce lit, Peter déposa la jeune fille, délicatement sur les draps blancs. Il passa la couverture qui se trouvait dans son dos pour la déplacer ainsi sur elle. Il réajusta le haut du drap jusqu'à son cou, convenablement. Il ne sentait presque plus les battements de son cœur pur. En réalité, il devait se l'admettre à lui même, c'était la première fois qu'il voulait garder une chose à tout prix.

Il ne voulait pas que Wendy s'en aille ainsi.

Il se redressa, et s'assis sur le lit. Il était face à Baelfire, il le regarda dans les yeux avant de se retourner vers le visage de la jeune fille. Il lâcha un soupir nerveux.

- Baelfire, comment veux-tu que je la guérisse sans l'eau du pays imaginaire ? lui demanda t-il.

- En utilisant ta magie, imbécile ! Pour une fois qu'elle te servira à quelque chose d'utile ! cracha Baelfire.

Baelfire était le seul qui pouvait traiter le maître de l'île d'une tel manière et en sortir indemne. Peter ne lui en voulait absolument pas de lui répondre aussi froidement et méchamment. Il le méritait. Ce n'était pas le moment pour parler de tout ce qui c'était passé avec lui, alors Peter lui répondit simplement, la voix tremblante :

- Je sais pas si tu es bien au courant, mais moi aussi je suis en train de mourir ! Si Wendy est comme ça, c'est parce que Neverland se meurt. La magie disparaît, mes pouvoirs aussi, je n'ai presque plus aucune force, les garçons perdus n'ont plus. Et sa commence par les plus faibles...

- Comment ça ? questionna Baelfire.

- Noa. Je l'ai retrouvé ce matin, avant votre retour, dans son lit... Il a sans doute eu une crise comme celle de Wendy pendant la nuit, et personne n'a du entendre. Il est mort, comme ça, seul, sans personne pour le soulager, l'apaiser ou le rassurer. Ce n'était qu'un gosse, déclara Peter.

Il continua, et une grosse part de tristesse prit sa voix :

- J'aurais pu l'aider. Je savais à quel point Wendy l'aimait, elle le considérait comme son troisième petit frère. Elle ne pourra plus jamais le voir. Elle n'a pas pu lui dire au revoir, car j'étais pas là où il fallait, j'ai pas été assez attentif.

- Car tu as de la peine pour les gens, maintenant ? l'interrogea méchamment Baelfire.

- J'ai appris certaines choses, déclara t-il en défensive.

- Alors utilise le peu de tes pouvoirs qu'il te reste pour elle. Donne lui tout. C'est elle qui doit vivre je te rappelle. C'est elle qui doit sauver ton pays.

Peter regarda Baelfire longuement encore, et se mit par terre, toujours à coté du lit de la jeune fille. Le temps était compté maintenant. Il devait croire en cette prophétie, l'aider à se réaliser, aux prix de son salut ? Peter Pan ne laisserait jamais personne le nuire. Personne. C'était lui, le maître, le créateur de ce pays extraordinaire et il ne laisserait personne prendre sa place. Il avait payé le prix ultime pour pouvoir redevenir un adolescent, rester jeune éternellement et s'amuser sans aucune règle et limite avec d'autre enfants. Oui, l'ancien Peter aurait pensé de cette manière. Mais dans l'histoire, jamais il n'avait pensé qu'une fille spéciale envoyée par le destin se mettrait sur son chemin. Et c'était pourquoi il avait changé, pourquoi il ne pensait plus de cette manière, et que son cœur avait prit un nouveau chemin.

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