before | 𝓭𝓪𝓻𝓵𝓲𝓷𝓰 𝓹𝓪𝓷

26. La lettre

Merci à @Hedmey pour cette magnifique photo ♥

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Se faufilant discrètement de derrière les ténèbres, Wendy ouvrit doucement les yeux. Elle poussa un soupir, en tournant la tête de haut en bas pour essayer de comprendre où elle se trouvait. Il faisait noir, mais quelques troues dans les murs reflétaient la lumière de la lune qui commençait à apparaître dans le ciel rouge, pendant qu'il pleuvait des cordes dehors. Elle regarda autour d'elle et voyait tout les garçons perdus, Baelfire et ses frères assis contre les poutres de bois, ils étaient tous attachés les mains dans le dos, avec une autre corde qui été rigoureusement reliée à la poutre. Wendy était en marge de tout le monde, contre une autre poutre en face d'eux. Ce n'était pas avec des cordes qu'elle était attachés, mais avec de vrai chaînes en fer et contrairement aux garçons elle n'était pas attachés par les mains.

-Wendy, tu vas bien ? s'écrièrent tout le monde.

-Oui, ça va, soupira t-elle, mais où est-ce qu'on est ?

-Je crois qu'on est dans une cale, dans un bateau, déclara un garçon.

-Génial, je crois que je vais vomir, déclara Michael.

-Qui était ses hommes ? chuchota Wendy à Baelfire.

-C'est l'équipage de Crochet ! Mais impossible qu'ils aient fait ça sans l'autorisation du capitaine, il ne m'aurait jamais fait une telle chose ! lui répondit-il.

-Mais qu'est-ce que Félix faisait avec eux ? redemanda t-elle.

-J'en sais rien, Wendy ! Je ne comprends rien à rien dans ce qu'il vient de se passer ! Où est Peter quand on a besoin de lui ? Pourquoi est-ce qu'il pleut comme ça dehors ? Répond moi ! cria t-il en tirant sur sa corde pour se rapprocher de sa demie nièce.

-C'est ma faute, dit-elle en commençant à pleurer.

-Quoi ?

-J'ai fait une bêtise, une grosse bêtise, dit elle en se recroquevillant sur elle même.

Sa bêtise ? Elle était tombée amoureuse. Si il pleuvait autant dehors c'était que Peter était sans doute en train de souffrir. Et il était seul, sans personne pour lui parler et elle ne savait pas si il savait que tous ses garçons avaient été capturés. Baelfire savait de quoi elle parlait, et savait qu'elle avait des sentiments pour son père. Qu'il en avait aussi pour elle. Il devina tout de suite que quelque chose c'était mal déroulé entre eux. 

-Les garçons, passez la lettre à Wendy, ordonna Baelfire.

-Peter nous la confié et il nous a dit de ne pas la donner tant qu'il ne serrait pas mort ! s'écria un garçon.

-On a plus le temps, Jason ! Tu as vu comment il pleut dehors ? On ne sait pas si il va bien, donner là ou je vous jure que je viens la chercher moi même ! répondit-il.

L'un des garçons souffla et tenta tant bien que mal d'arriver à sortir une lettre de sa poche, malgré tout il y arriva et la lança vers Baelfire. Il se retourna pour la prendre à l'aveuglette, et l'emmena à coté d'elle en la lançant avec ses pieds. Wendy qui pouvait bouger ses bras un peu plus que les autres, tendit sa main pour ramasser cette lettre qui était dans un fichu état. L'encre avait coulée, la lettre était à moitié déchirée, mais une écriture magnifique racontait quelque chose dessus. Wendy posa son dos contre la poutre derrière elle et regarda la lettre et lisait chaque mot avec passion.

Pour Wendy.

Si tu lis ça, c'est sans doute que je suis mort, ou peut être que tu l'as trouvé après je ne sais quel événement. Je ne sais pas quel ont été nos derniers mots. J'aimerais le savoir. J'aimerais bien savoir ce que me réserve l'avenir, comme tout le monde. Je suis quelqu'un de banal, Wendy. Simplement un humain qui a fait des erreurs, mais toi, je me demande si tu en as déjà fait. Tu ne m'as jamais raconté comment ça se passais dans ton monde, si ça allait bien. Tu ne me laissais pas le temps de respirer, tu me posais toute sortes de question, tu essayais de m'aider, de me comprendre. Jamais je ne pourrais assez te remercier pour ça. Depuis que tu es ici, le ciel à changé, il n'est plus sanguinaire, il est doux. La mer aussi a changé, elle est toujours aussi froide, mais elle est moins agitée. En vérité, tout à changé depuis que tu as mis le nez ici. Tu es la fille de la prophétie, je le sais. Tu es là pour me détruire, ça aussi je le sais. Mais tu sais quoi ? Je m'en fiche. Si je suis mort en ce moment même, et que c'est toi qui m'a tuée, je te remercie. Cette pression que j'ai sur les épaules à chaque fois que je pose un pas sur cette île, elle est trop lourde. Mais Wendy... est-ce que tu vois mon cœur noir de remord ? J'aurais du aimer les gens qui m'entourent beaucoup mieux. Quelque chose de nouveaux aussi que je n'avais pas ressenti depuis longtemps et qui n'est revenue qu'avec ta présence : des sentiments. La joie quand je suis avec toi et les garçons. Le chagrin quand tu me traites de monstre. L'angoisse que tu partes. La peur que tu grandisses. Je veux continuer à rester un adolescent, pour m'amuser et ne plus jamais faire partit du monde des adultes. Personne ne pourra me faire changer cette décision, même pas toi. Alors reste avec moi pour toujours à Neverland. Je ne veux pas que tu partes. Je te suis reconnaissant pour tout. Je sais que malgré tout, tu vas partir pour un grand voyages si tu décides de partir. Devenir une adulte. Je sais que tu partiras heureuse si tu décides de faire ce choix. Grâce à toi, j'ai appris à ne plus avoir peur de l'inconnue, de ce que l'avenir peut bien me réserver. Je sais maintenant que montrer nos fragilités et nos faiblesses pouvaient nous rendre plus fort. Avec toi, Wendy, j'ai appris à vivre. Tu me manqueras énormément si tu pars, même si je ne suis peut-être plus là. La mort ne m'empêchera de rien envers toi. Mais pourtant j'ai toujours cette sensation dans mon ventre : je sens qu'on va se retrouver, quoi qu'il arrive. Peut importe le nombre de jours ou de nuit qu'il faudra, parce qu'on se retrouveras pour longtemps. Je te retrouverais. Je te retrouverais toujours.

Robbie.       

Une lumière s'entrouvrit dans la pièce. Une troupe de pirate dévala les escaliers pour descendre dans la cale et il décrochèrent les garçons avant de les faire monter en les menaçant avec leurs épées. Quand Baelfire fut embarquer, il la regarda avec un air inquiet. Quand ils furent tous montés, Félix rentra dans la pièce lugubre à grand pas. Elle cacha rapidement la lettre dans une derrière elle, en essuyant rapidement les larmes qui lui avait échappées. Il se chargea lui même de détacher Wendy violemment, il mit ses mains dans son dos, il les tordaient presque, ce qui expliquait le cri perçant de Wendy. Elle voulut se défendre en bougeant dans tous les sens, en vain. Il était beaucoup plus grand qu'elle et plus fort. Arrivée sur le pont du bateau, les soupçons de Wendy s'envolèrent : c'était bien le bateau du capitaine Crochet. Félix la poussa de toute ses forces, elle en perdit presque l'équilibre.

-Attachez les garçons entre eux sur le pont, mais attachez la fille là, ordonna t-il en pointant une poutre sur le pont du bateau.

-Pourquoi tu fais ça ? cria Wendy en se débattant d'un des pirates qui venait de l'empoigner pour la traîner jusqu'aux poteau.

Le pirate prit la corde et la serra au niveau de la taille de la jeune fille avant de l'attacher. La corde lui coupait presque la respiration. Elle leva le tête pour regarder le ciel, et c'était comme si il n'y en avait plus. La pluie tombait en ruisselant sur son visage, l'empêchant presque d'ouvrir les yeux. Puis la pluie se stoppa d'un coup, pour faire place à des flocons qui donnèrent la chaire de poule à Wendy quand ils se posaient sur ses cheveux ou sa peau. Ensuite ce n'était plus des flocons. Il neigeait fortement.

-Tu veux sérieusement que je te fasses un dessin, Wendy ? lui répondit Félix.

Il se rapprocha d'elle en sortant son épée.

-Tu vois ce temps, Darling ? Tu sais ce que ça veut dire ?

Elle répondit non de le tête, le visage crispée d'inquiétude pour ce qu'il allait dire.

-Je ne peux pas laisser Peter s'en sortir indemne après ce qu'il nous a fait. Et c'est trop simple de le tuer simplement. Je vais le faire venir ici de force, lui répondit-il avec un air sanguinaire.

Il prit son épée et les enfants perdus juste à coté crièrent de toute leurs force quand la lame de l'épée racla le visage de Wendy. Elle reteint son cri en tournant la tête et en se serrant les lèvres jusqu'au sang. Elle sentait une plaie profonde qui partait de sa joue droite et qui passait juste en dessous de son nez pour aller rejoindre l'autre joue. Le sang s'écoulait jusqu'à ses lèvres, et elle ne pouvait même pas l'essuyer. Félix tourna les talons l'air victorieux, et lui avoua :

-Tu aurais du rester dans ta chambre d'enfant, Darling.