J'ai beau regarder les tribunes des famille, elle n'est pas la. Je garde mes yeux rivés sur les gradins pendant les hymnes , et même avant le coup d'envoi. Elle n'est pas la.
Le match commence et je dois me concentrer. Je le dois Parce que si je ne suis pas efficace, on me reprochera de faire passer mes sentiment avant mon pays.
Alors je prend le ballon, et je le garde au bout des pieds jusque devant les buts ou je tire.
Dans le mile.
Le stade entier me hue, je vient de marquer contre le pays qui me reçoit. Bientôt, la mi-temps retentit et je me réfugie dans mes vestiaires avec soulagement. En entrant, David Luiz voit bien que je suis abattu. Il pose une main sur mon épaule.David: Hé mon pote... Elle est pas venue ?
Moi: je ferai cette tête si elle était la à ton avis ?
David: Je comprends rien. Elle n'a plus aucune raison de t'en vouloir. Peut être que le vendeur lui as pas fait passer la lettre ?
Moi: Non, je pense vraiment qu'il l'a lui a donné.
David: Ben, il ne voulait pas te donner l'adresse à la base.
Moi: Mais il a promis qu'il ferait passer la lettre. Il est brésilien je le croit.
David: ...Tu devais peut-être laisser tomber.Est-ce que mon meilleur ami est réellement entrain de me suggérer d'abandonner ?
Je me dis qu'il y a sûrement raison. Il ne dirait pas ca s'il ne pensait pas que c'était sans espoir. J'ai tout tenté, ca n'a pas marché. Qu'est ce que je peux faire de plus ? Je rentre dans un des vestiaires, seul à l'abri des regards.
Je m'assois sur un banc au milieu de la piece, enfouie ma tête dans mes mains et me laisse aller. Je suis dévasté.Soudain, son odeur douce remplie mes narines et deux bras fins entourent mon torse. Le soulagement me submerge. Tous mes muscles se détendent et la tristesse s'en va d'un coup tandis que je pleure silencieusement. Elle pose son menton sur mon épaule, et ses cheveux chatouillent mon cou.
Juliette (en murmurant): Il n'y avait pas d'avion qui arrivait à temps pour le match... Désolé.
Je prend ses mains dans les miennes.
Juliette: Ce que t'as écrit... Jamais personne ne m'a aussi bien comprise. Personne n'avait jamais pensé ni dit ça de moi.
Moi: Juliette...Je me retourne et la regarde. Elle est belle, encore plus que dans mon souvenir. Elle ne sourit que très légèrement et je me doute qu'elle est dans le même état que moi: épuisée d'avoir lutté, à bout de force à la ligne d'arrivée. Je lui caresse les cheveux et presse mes lèvres contre les siennes.
Elles sont douces, chaudes et c'est comme rentrer à la maison apres un long voyage. Comme enfiler un bon vieux jogging, comme boire alors qu'on était assoiffé. C'est un retour à la normale, le calme après la tempête. Je veux ce calme pour toujours et je suis obligé de lui dire:Moi: Je suis désolé...
Juliette (en fronçant les sourcils): Pourquoi ? T'as rien à te reprocher. J'aurais pas dû croire Bruna, je suis trop bête.
Moi: Elle avait préparé son coup, c'est normal que tu l'ais crue, les apparences étaient trompeuses.
Juliette: À partir de maintenant je te laisserai t'expliquer, promis.
Moi: Sauf que t'en auras pas besoin, parce que je ne te donnerai plus de raison de douter.
Juliette: Je t'aime plus que tout.
Moi: Moi aussi.Elle sourit, et on reste enlacés jusqu'à ce que je sois rappelé sur le terrain. Elle part dans les gradins, je refais mes lacets et repart.
En entrant, David me désigne quelque chose. Je regarde vers les tribunes et je la vois. Elle passe sur écran à côté de la femme de Giroud et de la copine a Sahko.
Je remarque d'abord son sourire.
Puis, je vois les lettres majuscules qu'elle a tracées sur son front <<Traitre>> en Portuguais. Elle porte aussi un maillot indéniablement jaune, frappé d'un "10" vert sur le devant. Je suis plutôt fier et me dis " c'est le mien ! C'est mon maillot !" Mais le plus impressionnant, c'est l'énorme, l'immense drapeaux du Brésil qu'elle brandit fièrement sous les regards de ses compatriotes.J'éclate de rire. Elle est malade cette fille. Je lui fait un signe et elle fait de même.
David: J'ai loupé un épisode ?
Moi: Elle était juste en retard.
David: C'est une blague ? T'as chialé alors qu'elle était juste en retard ?
Moi: J'ai pas pleuré
David (riant): C'est ça mon pote, c'est pas grave d'être fragile tu sais.Un sourire au lèvres (le premier depuis longtemps), je cale mon pied derrière les siens et le pousse en arrière. Il s'écroule sur les fesses et les spectateurs rigolent.
Moi: C'est qui le fragile ?
David: Ta copine va se faire détester par son pays.
Je la regarde. Il a raison. Mais elle s'en fous. Elle m'aime plus que tout.