Partie 22 : Vingt-deuxième Failli

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POV Shira :

« Je séchai violemment mes larmes d'un revers de la main, retenant de peu un sanglot.

Le cœur en miettes, je tentai de reprendre contenance.

Des doigts se nouèrent aux miens, les pressant avec douceur.

Je tournai ma tête vers la gauche, croisant le regard rempli d'amour et de fierté de la seule personne qui comptait le plus pour moi.

Sarah, ma petite amie.

Celle-ci attrapa ma paume et l'embrassa avec une tendresse bouleversante.

─ Ne t'en fais pas, tout se passera bien. Je t'aime.

Je voulus lui répondre mais j'entendis les pneus crisser sous la pluie à la vue de cette Mercedes argentée qui roulait à une vitesse folle au milieu même de la route et, ne cherchant pas à m'éviter, celle-ci me rentra dedans à toute allure, avant que la mienne ne sorte de la chaussée, percutant un arbre de plein fouet.

Je sentis la douleur s'insinuer dans tous les pores de mon corps, me foudroyant comme un éclair avant qu'une horrible déchirure me paralyse la jambe droite.

─ NOON ! MA JAMBE ! SARAH !

Je hurlai à m'en écorcher les cordes vocales, essayant de la dégager de là où elle était.

Hélas, je pouvais à peine respirer...

Les cheveux blés de Sarah étaient déroulés en un tapis tacheté de sang, son corps affalé contre le siège.

─ SARAH !

Je tendis une main vers elle, frôlant son bras qui pendait mollement contre moi.

─ SARAH ! Hurlai-je en me démenant de plus belle.

Je tentai de m'emparer de mon téléphone portable qui se trouvait dans la boite à gant mais mon corps était comprimé entre le siège avant et le volant.

A cette heure-ci, personne ne roulait sur cette route abandonnée, je devais me débrouiller seule...

Je tirai de toutes mes forces sur ma jambe, effrayée par la vue de tout ce sang qui formait une flaque rougeâtre dans l'habitacle.

Je bougeai le corps de Sarah, son visage au teint cireux se tournant vers moi, couvert de sang.

─ SARAH !

La peur prit le dessus sur ma raison et je devins hystérique, frappant le tableau de bord encore et toujours, m'ouvrant les poings sous la violence de mes coups tandis que je suppliai quelqu'un de m'aider.

Je suppliai qu'on la sorte de là.

Mes cris ne percèrent pas la carapace de cette satanée caisse.

Au bout d'une éternité, la léthargie s'empara de mon corps et je fus à peine consciente lorsqu'on me repéra enfin...

Mon cri perça le brouillard dans lequel j'étais prisonnière. »

─ SARAH ! M'écriai-je en ouvrant les yeux, haletant d'horreur.

Des coups tambourinaient contre la porte, des voix inquiètes résonnant derrière elle.

Sarah, Sarah, Sarah...

Un gémissement pathétique sortit de ma gorge, semblable à celui d'un animal meurtri.

La porte s'ouvrit d'un coup, butant contre le mur avec force.

La tête de Steve fut la première chose que je vis.

Arabesque (tome 1) : Entre deux dansesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant