Partie 3: Troisième porté

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Pov Maryane:

Une semaine...

Je n'arrivais pas à y croire.

On m'avait offert une seconde chance.

Je me pinçai le bras pour être sûre que je ne rêvais pas.

Non, non, je suis bien réveillée... Bon sang, ça doit être mon sandwich poulet/mayonnaise qui a du mal passé. A moins que la fumée qui s'échappait de ma voiture ne m'ait complètement fait délirer...

Je clignai des yeux et tentai de me ressaisir.

Ne perds pas de temps, quitte cet endroit et fonce vers l'hôpital.

Je me hâtai de me changer et partis aussi vite que je le pus, le paysage défilant à toute allure devant mes yeux.

L'hôpital dans lequel mon père était, se situait à environ une heure d'ici, dans une petite ville assez discrète qui était à l'abri d'une surpopulation.

Ces soixante minutes me paraissaient insoutenables et je dus me servir de toutes mes techniques de relaxation acquises au cours des années pour rester calme.

Lorsque je vis enfin le parking solitaire du bâtiment, mon angoisse était telle que je dus attendre plusieurs minutes avant de pouvoir sortir.

Tout va bien se passer...Il n'y aucune raison que cela ne se passe mal...

Les portes automatiques couinèrent lors de leur ouverture et je me pressai pour arriver à l'accueil.

Une vieille femme rousse à l'allure assez stricte tapotait distraitement sur son clavier, l'air profondément ennuyé.

Super...

─ Bonjour, je cherche la chambre de Monsieur Faure.

Elle cessa d'écrire et me regarda.

─ Et vous êtes...?

─ Sa fille.

Elle soupira.

─ Avez-vous votre carte d'identité ?

Je la lui montrai avec un sourire un tantinet forcé.

On se croirait dans un poste de police...

Elle la regarda attentivement avant de me la redonner d'un air blasé.

─ Chambre 312.

─ Je vous remercie, fis-je en courant presque dans les couloirs, au risque de me faire dévisager par tout le monde.

310...

Je marchai plus vite, accélérant jusqu'à avoir la vitesse d'un pas de course.

...312.

Je regardai la porte entrouverte, essuyai la sueur de mon front et avançai prudemment, le cœur pulsant dans ma poitrine.

...Ce que je vis me cloua sur place.

Mon père était allongé sur un lit, livide, le teint si gris que l'on en aurait dit une statue.

Le fil qui sortait de son bras droit était relié à une machine au battement régulier et ma mère était assise à son chevet, lui tenant la main avec un regard si farouche que je sus qu'elle ne partirait pas d'ici sans lui.

Katelyn, quand à elle, était postée devant la fenêtre, le visage empreint d'inquiétude.

Ce n'est pas bon, pas bon du tout même.

Arabesque (tome 1) : Entre deux dansesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant