Partie 33 : Trente-troisième Détourné

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Pov Maryane :

Bip, bip...biiiip !

Qu'est ce que c'est que ce machin agaçant ?

Et pourquoi avais-je l'impression d'être passée sous un train ?

...Une main.

Une main me serrait avec délicatesse.

...Une autre main sur mes cheveux.

....Un souffle.

....Un baiser.

Mais que s'était-il passé ?

─ ....tu m'entends ?

Hein ?

...'aime.

Pourquoi est-ce que je ne les entends pas ?

Et pourquoi est-ce que cette voix m'était si familière ?

─ ...chérie ?

─ ... les yeux ?

─ ...manque !

D'autres voix se mêlèrent à la conversation, toutes aussi familières.

A qui appartenaient-elles ?

Je me débattis dans les eaux troubles, cherchant à remonter à la surface.

Pourquoi est-ce que je n'y arrivais pas ?

─ Maryane ? Peux-tu ouvrir les yeux, mon amour ? chuchota une voix dans mon oreille.

Shira !

─ Je suis là, tout va bien, me dit-elle en caressant mon visage. Tu va y arriver, chérie.

J'y étais presque !

Leurs voix m'apparurent avec plus de clarté...les bruits, avec plus d'insistance.

Encore un petit effort...!

Mes paupières papillonnèrent, cherchant à s'ouvrir.

Je vis alors quatre Shira me dévisager avec angoisse.

─ C'est bien, petit génie...Reste éveillée.

Je me concentrai un peu plus, jusqu'à ce que ma vision revienne à la normale.

─ De l'eau..., croassai-je en voulant calmer la brûlure qui me léchait la gorge.

Je vis Shira se pencher, versant un peu d'eau dans un gobelet en plastique avant de me faire boire en prenant garde à ne pas être trop brusque.

─ Comment te sens-tu ? -Me demanda une autre voix.

Maman ?

─ A ton avis, maman ? Elle a percuté un arbre ! fit ma sœur en épongeant ses yeux mouillés à l'aide d'un mouchoir.

Mon père était étrangement silencieux, le front marqué par l'inquiétude.

Mes yeux rencontrèrent ceux de Shira, qui se mordait anxieusement la lèvre.

─ Oui, je ne leur ai rien caché. Ils savent, me répondit-elle en soufflant.

─ Cette Jade, quelle garce ! Renchérit ma sœur avec véhémence.

─ Heureusement qu'elle ne vous posera plus de problème..., dit ma mère en hochant la tête.

Quoi ?

Je fronçai mes sourcils.

Shira se racla la gorge, gênée.

─ Ta mère s'est proposée de m'aider. Apparemment, tu aurais un oncle qui serait plus... gradé au sein de la police.

Oncle Pascal.

J'attendis la suite.

─ Il aurait réussi à la coincer mais... les papiers concernant ma prothèse et Sarah ont été brûlés, me dit-elle en déglutissant.

Ma mère la serrait dans ses bras, la réconfortant dans une étreinte typiquement maternelle.

Mes yeux s'embuèrent.

Elle n'a pas réussi à la sauver.

─ Quoi qu'il en soit, j'ai décidé de faire ce que j'aurais du accomplir depuis longtemps ; j'aimerais que tu sois à mes côtés lorsque je laisserai Sarah partir. Si tu le souhaites, bien sûr, ajouta t-elle précipitamment.

─ Tout ce que tu veux.

─ Tu as une compagne bien courageuse..., remarqua mon père en tentant de sourire.

─ Et forte, m'exclamai-je en embrassant la paume de celle-ci.

─ Et forte, répéta t-il dans un petit rire.

Elle se mis à rougir, détournant le regard.

─ Et si nous allions boire un café ? S'exclama ma mère en forçant mon père et ma sœur à se lever.

─ Quoi ? demanda Katelyn.

─ Sortons, fit ma mère en la traînant par la manche.

Une fois seules, Shira se détendit, soulagée.

─ Ta sœur te ressemble beaucoup...en plus extravertie.

Je me mis à rire en me rappelant son air paniqué à la vue de tout ce monde autour d'elle.

─ Je sais, une vrai petite terreur !

─ Je suis désolée. Pour tout ce que je t'ai fait, fit-elle sérieusement.

─ Je sais. Je te pardonne, à ton tour de faire de même.

─ Tu as trois côtes fêlées et une putain de cicatrice à l'abdomen par ma faute, argumenta t-elle en secouant négativement la tête.

─ Shira...

─ Embrasse-moi et arrête de dire des conneries.

Elle s'exécuta avec un large sourire, tenant ma tête avec délicatesse comme si j'allais me briser.

Ce qui était beau quoiqu' absurde.

Nos langues se délièrent pour danser dans un bal d'amour et de sensualité qui me fit fondre.

J'espérai que Shira puisse un jour se pardonner... et être en paix avec elle-même comme je l'étais avec elle.

Elle leméritait. 


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Rassurées ? ;)

Qui veux du romantisme pour la fin ? Hep, hep, hep, je ne vois aucun doigt lever ? Mon côté sadique devrait-il faire son grand retour ? 

XOXO





Arabesque (tome 1) : Entre deux dansesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant