Mon histoire

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Voilà comme promis le passé de Chan Yeol qui se compose de deux autres parties ;)
Il est vrai que j'ai mis plus temps que prévu pour vous l'écrire mais je vous promets qu'à l'avenir je serai plus rapide pour vous écrire la suite !
Sur ce bonne lecture les cocos et merci d'avoir attendu aussi longtemps !

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Depuis mon plus jeune âge j'ai toujours été violent. Pas que j'aime faire mal aux autres mais plutôt que je n'ai pas le choix ; quand il y a quelque chose qui m'énerve : je frappe. S'il y a quelque chose qui me rend triste : je frappe. S'il y a quelque chose qui me fait peur : je frappe. Autant dire que je frappe quoi qu'il arrive. Ce n'est pas une maladie ou autre, enfin c'est ce que je crois.
Avant mes 5 ans je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait, j'étais heureux avec mes parents dans le malheur ou le bonheur. J'allais à l'école comme tous les enfants et je ne me posais pas plus de questions. J'avais beaucoup d'amis et ma vie était simple, elle me plaisait. Mais lorsque j'atteins enfin mes 6 ans les insultes n'ont pas arrêté de s'en enchainer : j'avais eu le droit à tout mais une seule parole m'avait réellement blessé... Pour ma mère je n'étais qu'une erreur de sa jeunesse, un enfant non désiré. Pour elle je n'étais même pas son propre fils, elle me rejetait et me faisait bien savoir que je n'étais pas voulu, un simple accident.
Mon père s'occupait souvent de moi, il m'aidait dans mes devoirs et jouait pratiquement tous les jours avec moi ; seulement voilà, quand il changea de métier il n'avait plus de temps à me consacrer, je passais toutes mes journées en compagnie de ma mère qui souhaitait me voir disparaitre alors je peux vous dire que mes journées étaient longues, très longue. Mais bon quand on a 6 ans on ne comprend pratiquement rien à la vie ou à la mort, on se contente d'écouter gentiment sans oser répondre par risque de mettre en colère ses parents. J'étais un enfant docile qui ne demandait rien à personne et qui se laissait porter par la vie et ses évènements tous plus cruels les uns que les autres.
Quand j'eus 10 ans tout s'enchaina rapidement : mon père venait de commencer de battre ma mère et ma mère me cognait dessus parce que d'après elle c'était à cause de moi que mon père était devenu violent, alcoolique et infidèle. Il ne fallait pas se voiler la face, jamais mon père n'avait levé la main sur moi, j'étais son fils unique, sa fierté, si elle se faisait frapper par mon père c'était pour une tout autre raison que j'ignorais et que je préférais ignorer. Par contre si elle me frappait c'était parce que j'étais une erreur, elle n'avait pas voulu tomber enceinte, elle n'avait jamais voulu d'enfant ; mais bon ce n'est pas de sa faute si la capote a percé.
J'ai grandi dans un foyer où la violence et les cris régnaient alors oui j'ai pris exemple sur mes parents comme tous les enfants je suppose. De nombreuses fois je me suis fait punir pour avoir cogné mes camarades de classe, au moins ma mère avait une bonne raison de me frapper et de me crier dessus.
Mais ce n'est qu'arrivé au collège que j'enchainais bêtises su bêtises ; je me battais assez souvent, j'insultais mes professeurs et je me faisais exclure régulièrement. Puis j'ai fait la plus grosse bêtise de mes années collège : j'ai mis le feu aux toilettes et j'ai été viré de mon collège. J'ai fait de la prison pour mineur pour acte de vandalisme et de destruction de lieu public ; vous savez ces fameux « camp de redressements », j'y ai passé quatre mois de ma jeunesse. J'ai repris une scolarité normale mais j'étais constamment surveillé. Enfin quand je dis scolarité normale je veux dire ma scolarité banale de tous les jours : bagarre avec presque tous les mecs du collège, répondre aux professeurs assez vulgairement et casser quelques table et chaise, et on ajoute à ça terroriser les jeunes nouveaux et tout le tralala.
Ma mère avait honte de moi, enfin en même temps je la comprends mais si je suis devenu un jeune con elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Mon père n'était presque pas présent et n'était pas au courant de toutes mes conneries.
Mais finalement j'étais plutôt sage au collège à comparer de mes années lycée. Là c'était de déchéance totale ! Fumer à s'en brûler les poumons, boire à s'en rendre malade... Et la drogue... Oh la drogue... Ma plus vieille amie ! J'ai pratiquement tout essayé mais jamais je ne suis vraiment devenu dépendant de cette merde, et heureusement pour moi !
Au lycée c'était la liberté, personne ne me disait plus rien, ils avaient peur de moi. Je séchais presque tout mes cours et malgré cela j'ai réussi à aller jusqu'en terminale. Je ne faisais pratiquement rien de grave dans mon lycée, non je préférais agir la nuit à la vue de tous. Vous savez pendant toute mon enfance j'ai été ignoré par ma mère, mes camarades de classe, mes amis alors oui des fois la solitude vous fait faire des trucs stupides. Je voulais seulement que l'on me remarque, qu'on sache que je suis là et que je ne suis pas mort, que moi aussi j'ai une vie aussi inutile soit elle aux yeux du monde... Je voulais un peu de reconnaissance, d'attention à mon égard. Au début je ne faisais pas ça par envie mais par choix, par principe et intérêt mais au final des pauvres cons m'ont suivi dans ma connerie et c'est là que ça a dégénéré : je le faisais pour amuser la galerie, pour emmerder les forces de l'ordre, pour amener des ennuis à ma mère, pour garder ma réputation intacte et me faire respecter de mes nouveaux amis.
Je trainais souvent près d'un bar avec une bande d'ami tous plus violents les uns que les autres, nous ne faisions que des délits mineurs comme agression ou tapage ou même casse mais jamais nous n'avions eu l'idée de voler, racketter ou même tuer quelqu'un.
J'avais fait pas mal d'aller retour au poste de police mais étant mineur il ne pouvait rien me faire, je m'en sortais assez bien à chaque fois ; je me vantais souvent de mes exploits auprès de mes amis qui m'admirait. J'étais devenu leur mentor mais pas le meilleur à mon grand désespoir... La plupart des gosses qui trainaient avec moi n'avaient pas encore 15 ans et cela me désolait de voir de si jeunes garçons déjà toucher le fond, de ne plus chercher l'espoir et de devenir comme moi sans plus aucun avenir solide. Ils avaient pourtant toutes les cartes en mains pour réussir dans la vie mais préféraient me suivre pour être aussi « cool et fort » que moi, pour pouvoir faire la loi dans leur collège ou lycée. Aucun de ses gosses n'avait eu d'enfance difficile comme la mienne alors que reprochaient-ils au monde ? Et moi ? Qu'est-ce que je reprochais au monde ? Pourquoi je n'ai pas repris mon destin en main, pourquoi je n'ai pas quitté le domicile familial plus tôt ? Pourquoi suis-je si fragile ? Je n'ai jamais souhaité devenir ainsi, je ne veux pas être violent et impulsif mais je n'arrive plus à m'y résoudre. La violence est devenu ma drogue, une fois qu'on y a goûté ou ne peux plus s'en passer. Je suis accro à la bagarre, aux insultes et à la violence verbale et physique, elle m'aide à oublier ce que je suis, ce que ma mère a fait de moi, à me détendre et à penser à autre chose que cette douleur de mon enfance qui me ronge de l'intérieur et me rend vulnérable.
Le jour de mes 17 ans arriva bien vite et comme cadeau d'anniversaire on m'offrit la plus joyeuse de toutes les nouvelles qui m'étaient donné d'entendre... C'est à partir de ce jour que tout éclata...
Ma mère n'avait jamais cessé de me reprocher ma naissance, de m'insulter mais elle n'osait plus lever la main sur moi à cause de mon père. J'avais enfin compris pourquoi mon père battait ma mère et pourquoi elle me battait... Mon père n'avait jamais été infidèle comme elle le prétendait si bien, c'était un homme admirable qui se démenait comme un fou au boulot pour nourrir sa famille, pour rendre son fils heureux. Il aimait sa femme énormément et son fils était son rayon de soleil et son bonheur ; mais voilà, elle l'a trompé, elle volé son argent et lui avait brisé le cœur. Mon père avait commencé à boire pour oublier, ma mère avait commencé à me frapper parce que pour elle je ne devais pas vivre, parce que j'étais cette erreur dont elle ne voulait pas, celle qu'elle ne voulait plus assumer, elle voulait ma mort, me voir disparaitre à jamais avec ses problèmes. Le fait qu'elle lève la main sur moi n'avait pas plu à mon père et il l'avait frappé pour l'en dissuader sauf qu'il a sombré dans l'alcool et la violence bien trop rapidement, il n'était plus lucide de ses actes et je suis certain qu'il regrette d'avoir un jour levé la main sur la femme qu'il aimait...
Le jour de mon anniversaire on nous annonça la mort de mon père dans un accident de voiture. J'avais eu l'impression que tout mon monde s'écroula sous mes pieds, que je n'étais plus... La seule personne que j'ai toujours considérée comme ma seule et unique famille, mon modèle, mon héros... Il m'a lâchement abandonné avec cette folle furieuse. Elle avait continué ses coups mais je n'arrivais pas à me défendre, je ne pouvais me résoudre à lever la main sur elle. Malgré le fait qu'elle m'ait toujours détesté, on fond de moi je l'aime toujours. Elle reste ma mère, ma seule mère et même si j'ai essayé de la détester je n'ai jamais pu... C'est ma génitrice et je n'en ai qu'une alors lever la main sur elle ce n'était pas possible pour moi. Mais elle ça ne l'a pas empêchait de le faire pendant presque 10 ans. J'avais encaissé les coups sans rien dire, sans m'en plaindre ou même pleurer. J'avais enfouis cette haine et cette douleur au fond de moi en croyant pouvoir la cacher, la ravaler au plus profond de mon être en croyant la faire disparaitre à jamais. Mais j'avais eu tord : cette noirceur avait consommé mon cœur, mon être, les ténèbres m'avaient consumé et je ne voyais plus le bon en elle que j'avais toujours vu, je ne pouvais plus la considérer comme un être cher à mes yeux, elle n'était plus rien pour rien comme je n'ai jamais quelque chose pour elle.
J'avais réussi à tenir des mois et des mois sans m'énerver contre elle, sans lever le petit doigt malgré ma haine envers ce qu'elle nous avait fait subir à mon père et moi, seulement un jour tout bascula... J'entrais sur mes 18 ans et elle en avait 33. Elle n'a jamais été une sainte mais elle est morte à l'âge du Christ... Peut être que c'était un signe divin qui sait...
J'avais 18 ans dans un mois et dans un mois c'était l'anniversaire de la mort de on père également... Ma mère, comme à son habitude me frapper et m'insultait seulement ce jour là ces propos étaient devenus plus violents. Ce n'était plus ces éternelles phrases qui me dénigraient et qui me reprochaient ma naissance, elle était passé au calibre supérieur et m'avait menacé. Elle voulait que je rejoigne mon infidèle de père dans la tombe et que je la laisse vivre la vie qu'elle aurait du vivre, la vie qu'elle méritait. Elle ne méritait même pas une vie aussi belle et heureuse, pas après ce qu'elle m'a fait subir. Il était clair que ce n'était plus des paroles en l'air, elle souhaitait clairement me voir mourir, elle voulait ma mort.
Comme à son habitude elle me frappait, mais cette fois elle avait décidé de me blesser autrement : elle avait avec elle un couteau de cuisine et avait décidé de mettre fin à mes jours subitement. Je me suis rendu compte un peu trop tard malheureusement de ces intentions et je n'ai pas eu le temps de me décaler avant. Elle m'avait poignardé en plein abdomen, heureusement pour moi ça ne m'a pas tué mais elle m'avait poignardé assez profondément pour me blesser au point de me vider lentement de mon sang. C'était la première fois qu'elle me blessait jusqu'au sang, et c'était également la première fois que je me faisais poignarder... La douleur était supportable et je n'allais pas en mourir j'en étais sur, mais je commençais à manquer de force, mon sang coulait entre mes doigts pour colorer les carreaux blancs de la cuisine en un rouge éclatant. Elle savait qu'elle ne m'avait pas encore tué et elle n'était pas prête de s'arrêter là, mais je ne voulais pas mourir comme ça, je ne voulais pas lui faire ce plaisir !

Le domestique (Kaisoo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant