« Perdue à jamais »

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Un grand merci à silverbutterfly209 pour l'idée de ce titre! Je ne pourrais que penser à toi en écrivant la suite un jour prochain. Merci!

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-Laisse-moi t'accompagner.

C'était plus une supplique qu'une demande. Je n'avais pas envie de la laisser. Je ne voulais pas la laisser seule. Je savais que si elle y allait, elle m'échapperait.

Et ce pour toujours.

Nous étions perché dans cet arbre depuis longtemps déjà. Juste éclairés par la pleine lune terriblement éclatante ce soir. Elle ne me répondit pas tout de suite, laissant le vent fredonner dans les feuilles durant plusieurs secondes. Elle comme moi savions parfaitement que c'était impossible. Nous en avions déjà discuté plusieurs fois et ce depuis plusieurs jours. Je connaissans la réponse. Tout comme mon coeur qui dépérissait déjà de sa future absence. Alors que j'avais besoin qu'elle reste avec moi.

Il ne me restait plus qu'un mince espoir de la faire changer d'avis, de la garder avec de moi. Ou bien d'y aller avec elle.

Elle se tourna doucement vers moi. Son visage était à une dizaine de centimètres du mien. Mais même sans cette faible distance, j'aurais toujours su la voir, la distinguer. Je ne pouvais échapper à son image qui me hantait de jour comme de nuit. Encore moins dans la maudite clarté de cette nuit. Je pouvais voir chacune de ses petites tâches de rousseur, ses yeux d'un vert émeraude ressortant tellement brillants, presque luisant sur son visage timide et pâle. Terriblement pâle orné de quelques reflets bleutés sous cette lune. La réponse était déjà formulée dans ses yeux. Elle était claire et déterminée. Nous en avions déjà tant parlé! J'avaus déjà tout essayé pour la faire changer d'avis. En vain.

-Tu ne le peux pas... Tu le sais.

Sa voix était calme, sans trace de peur ou de tension. Elle savait ce qui l'attendait et ce qu'elle devait faire. Elle était sûre de sa décision. Convaincue de faire le bon choix. Même si cela signifiait me laisser...

Sa main vint carresser ma joue. D'abord, du bout de ses doigts froids me faisant frissonner. Avant de poser sa paume douce et chaude contre ma peau. Ses gestes traduisaient toute son affection pour moi. Tout ce que je perdrais bientôt.

-Je dois le faire seule. Tu ne peux pas aller plus loin.

J'avais du mal à continuer à soutenir son regard. Cela faisait trop mal. Elle était encore là devant moi. Elle était toujours là et ses yeux me montraient à quel point elle tenait à moi. Mais aussi qu'elle ne céderait pas. Je n'étais pas la seule personnes qu'elle voulait protéger. Je n'étais pas le seul qu'elle voulait sauver.

Et dans quelques minutes, elle ne serait plus là...

Je sentis son souffle sur mes lèvres avant qu'elle n'y dépose les siennes dans un baiser chaste. C'était l'une des seuls choses ausquels j'avais encore droit. Elle se recula bien trop vite à mon goût.

-Tu en as déjà assez fait pour moi, Chasseur. Tu ne peux rien faire de plus.

-Ne me le rappel pas! Je le sais bien!

Je ne supportais pas d'être aussi impuissant! Je m'en voulais déjà terriblement de ne rien pouvoir faire pour la retenir, pour la garder auprès de moi. Je savais que je ne devais pas être égoïste, qu'elle ne m'appartenait pas, que je n'aurais déjà jamais du la connaitre à la base. Ce n'était plus le temps des caprices. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je l'attirais encore plus près de moi et l'embrassais fougueusement. Avec autant de hargne que de désespoir. Elle était tout contre moi maintenant. Je sentais son parfum, le goût de miel de ses lèvres, la douceur de sa peau et de ses cheveux sous mes mains. Ses boucles rousses s'emmêlaient doucement, soyeuses autours de mes doigts.

Chaque parcelle de corps la réclamait. Chaque fibre de mon être voulait la retenir. Chaque particule même de mon âme ne voulait qu'elle.

Elle était la seule qui comptait pour moi. La seule qui possédait mon coeur.

Elle était tout.

Je finis par la relâcher à bout de souffle. Je ne m'attardais pas longtemps sur la comptemplation de son visage rougit et par le froid et par mon baiser, ni sur ses lèvres gonflaient et rouges qui appelaient à un nouveau baiser, de peur de ne plus jamais la laisser quitter mes bras. De ne plus jamais la lâcher. Je reprenais lentement mon souffle, faisant diminuer le nuage de vapeur qui sortait de ma bouche dans la nuit fraiche. Je n'osais plus bouger, plus parler, ni même l'observer. Je mettais renfoncé contre le tronc, une jambe croisée sur la brache qui nous supportait. Je devais moi aussi avoir les joues rougies. Peut-être même le regard fou. Mais je m'en fichais. Je fermais les yeux désespéré. Elle partirait bientôt. Ce n'était plus qu'une question de minutes, voir de secondes...

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