Chapitre 3

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Je marchais depuis peut-être une dizaine de minutes lorsque je débouchais sur un nouveau quartier, moins luxueux que les précédents. A vrai dire, je n'étais pas très à l'aise. Il faisait nuit noire, j'étais une jeune fille seule dans une rue vide à peine éclairé par de pauvres lampadaires. Mais il était trop tard pour faire demi-tour. Je me donnais du courage et continuai mon chemin. Il faisait un froid glaciale, en ouvrant la bouche je remarquais le petit nuage blanc qui s'échappait de mes lèvres. Je sortis mon portable de ma poche et remarquais le reflet de la lune sur l'écran éteint. Je levais la tête et observai le quart de lune éclatant. Il était rare que le ciel soit aussi dégagé. Cette soirée était magnifique. Je continuai mon chemin et envoyai un message à Tom pour le prévenir que j'étais presque arrivée. Je décidais de prendre un raccourcis que ce dernier m'avait un jour indiqué. Un escalier qui donnait sur une ruelle étroite qui me ferait parvenir plus rapidement jusqu'au quartier du garçon. Mais je me rendis compte bien assez vite que ce n'était pas une si bonne idée que ça. Le chemin était à peine éclairé si ce n'était pas du tout par deux pauvres néons grisonant. Le silence était tellement pesant que je le supportait à peine. Alors, j'accélérais le pas.

-Salut.

Je me retournais surprise vers la voix. La silhouette d'un homme se détacha d'un pan de mur sombre. Il avait peut-être la trentaine, je discernais mal les traits de son visage mais je remarquai une barbe mal rasé et un crane lisse. Ma poitrine se levait et s'affaissait avec irrégularité. Comment ne l'avais-je pas vu ? M'observait-il depuis longtemps ?

-Hum...Bonjour, soufflais-je avant de reprendre mon chemin.

C'est avec effroi que je sentis qu'il me suivait. J'entendais ses pas suivrent les miens. Je serrais mon sac contre moi et composait le numéro de la police sur mon portable.

- Attend..., dit-il dans mon dos.

Je me retournais.

-Qu'est-ce que vous me voulez ? Laissez moi tranquille !

• Faisons connaissance, ricana-t-il d'une voix grave, insupportable.

Je me remis en marche, au pas de course.

• Je vais appeler la police !

Et c'est à ce moment-là que tout dérapa. Il m'agrippa l'épaule et la tordit. Je poussai un cri de douleur. Il attrapa mon poignet pour me faire lâcher prise. Mon portable s'écrasa sur le sol et il me propulsa contre un mur. Je poussai un petit cri plaintif en me redressant, le dos douloureux.

• Tu ne vas appeler personne...

Il se tenait à quelques mètres de moi. Il se baissa, prit mon portable, l'observa et le mit dans sa poche.

• J'ai dit que nous devions faire connaissance. Faisons connaissance.

Son regard était celui d'un fou, oui, un fou. Un regard terrifiant. Je n'arrivais plus à contrôler ma respiration. Cependant, je tentais de remettre mes idées en place. Il fallait que je réfléchisse.

• Ton nom ? Tu es l'une de ces bourges, hein ? Je suis sur que t'as des trucs à me donner...allez tout ce fric que tu as dans ton sac, tu n'en as pas besoins. Allez, j'te dis. Donne le moi !, cracha -t-il avec plus de rage se rendant compte que je ne bronchais pas.

En effet je tremblais comme une feuille, incapable d'articuler la moindre syllabe. Car je n'avais rien sur moi, pas une seule pièce. J'avais oublier mon porte monnaie sur mon bureau. Et que ferait-il quand il s'en rendrait compte ?

• T'as pas de langue ? Pourtant t'es pas muette. Aller gamine, tu peux faire un effort. Tu me donnes ton sac et on ne se revoie plus jamais.

Alors faisant un effort surhumain, j'ouvris mon sac et fit semblant de fouiller. Seulement, le type s'impatientait.

MalédictionWhere stories live. Discover now