Chapitre 8

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Arka !

Je me redressais un transpirant. Cette voix qui avait hurlé mon nom avait semblé si réelle. Je ramassais le livre que j'avais fait tombé sur le sol en m'agitant. Je n'avais pas arrêté de relire le livre de Maxime qui parlait très clairement des sorciers. Mais je ne comprenais toujours pas en quoi je leur étais liée. Je me redressais sur mon fauteuil en remarquant que je m'étais endormie durant ma lecture. Le salon était éclairée, et par la fenêtre le soleil perçait légèrement. Mais un étrange sentiment me prit. C'était surement cela qui m'avait réveillé. Je me levai et m'approchai de la fenêtre. La pleine lune s'effaçait lentement. Généralement, j'étais toujours plus énervé lors de la plaine lune, mais cette fois c'était différent. J'avais un mauvais pressentiment. Je sortis de l'appartement et descendis l'escalier. Je ne savais pas où j'allais, je savais seulement que je devais descendre les escaliers et sortir dans les jardins. Une fois dehors, la fraicheur de la matinée me fit frissonner. Mais je ne m'arrêtais pas de marcher. Mon cœur battait de plus en plus fort. Puis soudain, je la vis, cette petite blonde pied nu agenouillée sur le sol. Je me mis à courir jusqu'à Ema pour la découvrir en pleurs devant un corps inanimé. Je poussais un hurlement en découvrant l'homme éventré. Les pleurs d'Ema redoublèrent. Elle répétait inlassablement qu'elle était désolée. Je la pris dans mes bras.

- Mon dieu, Ema !

Elle secoua la tête, et enfin je remarquai le morceau de papier qu'elle tenait dans les mains. Je tentais de le lui prendre mais elle refusa et le mis dans sa bouche. Je me relevais, sans tenir compte de son geste inexpliqué et me mis à hurler des appels au secours.

~

- Nous sommes dans un état d'urgence, dit un homme à l'assemblé autour de la table, nous voilà déjà victimes de deux meurtres en trois jours. Il est clair que c'est l'œuvre de tueurs de lien, souligna-t-il en remontant sur son nez ses lunettes et inspectant rapide son carnet de note.

Il y avait peut-être une vingtaine de politicien autour de cette table, mais il ne semblait pas plus prêt à trouver une solution les uns que les autres. De toute évidence Victoria était du même avis que moi, il suffisait de voir son visage agacé pour le comprendre.

- Une cérémonie commémorative aura lieu demain en l'honneur de la comtesse Dell'Salam et du baron qui nous a malheureusement quitté ce matin malgré les soins des médecins qui ont tout fait pour le sauver. Comme nous nous y attendions, la marque a été retrouvé sur le corps.

- Je vous demanderais à tous de bien vouloir rester sur vos gardes, précisa la reine d'une voix calme mais ferme, nous ne savons encore rien des réelles intentions de ce tueur, s'il est seul ou accompagné ou encore s'ils visent seulement les liens brisés. Ne souhaitant pas de risques inutiles, je veux un rapport des moindres faits et gestes de chaque personne de ce palais sur mon bureau, alibis de chacun et surtout position à l'heure du meurtre. Si certain on été témoin de l'un de ces affreux meurtres qu'ils parlent ou encore s'ils ont des suspicions ou bien qu'ils ont vu certains faits étranges, je vous demanderais de m'en avertir. Aussi, je vous demanderais de ne rien ébruiter de ce qu'il se dit dans cette pièce, je ne veux en aucun cas une émeute au village et encore moins dans ce palais. Mais nous savons tous que ces meurtres ne sont pas seulement deux meurtres en l'air, il y en aura d'autres...

Le bruit des crayons grattant le papier était presque pire que le pied d'Ema tapant sur le sol. Je jetais une oeil sur la jeune fille, qui avait les yeux baissés sur ses mains. Depuis que je l'avais trouvé le matin, elle n'arrêtait pas de trembler.

- Si son altesse Emaline voulait bien nous faire part de ce qu'elle a vu..., proposa un homme aigri au visage creux.

Ema releva vivement la tête et parcourut la table. De tout évidence, elle n'avait pas prévu qu'on l'interroge. Elle garda un moment le silence, le visage appeuré.

MalédictionWhere stories live. Discover now