Partie 2 ~ Chapitre 1

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Un léger rayon de lumière traversa mon visage. J'ouvrit instantanément les yeux et me redressai portant ma main à mon front, prise d'une soudaine crise de panique. Il me fallut un certain temps avant de me souvenir où je me trouvais. Je repoussais mes couvertures et me levai avant de me diriger automatiquement vers la porte fenêtre de ma chambre que j'avais laissé ouverte toute la nuit. En cette fraîche matinée, le fin rideau en lin flottait dans le vent. Pied nu, je marchai sur la grande terrasse en refermant contre ma poitrine le gilet que j'avais glissé sur mes épaules. Mes deux mains posées sur la rambarde en marbre, j'observais les immenses roches de Délasio qui s'élevait dans les airs sous mes yeux, les cascades d'eau cristalline qui en jaillissait et les rivières qui se croisaient avant de se jeter dans la mer par ces falaises immenses. Ces dernières  élevaient le palais au-dessus du royaume tel le gardien des lieux qui garde un œil sur son peuple. D'ailleurs, au loin je pouvais apercevoir les toitures des maisons encore endormi, la fumée blanche qui s'élevait des cheminées et l'étendard bleu nuit de Délasio flotter dans le vent. Mon premier reflex fut de porter ma main au médaillon pendu à mon cou qui ne m'avait plus quitté depuis mon arrivé au palais. Cela faisait deux mois que j'étais apparue de ce lac que je pouvais apercevoir au loin ; le lac rouge comme l'appel les gens ici. J'avais appris énormément de chose sur mes origines, sur ce monde et sur moi-même. En peu de temps j'avais découvert un monde incroyable, le monde où j'avais vécu étant plus jeune. De temps à autre certain souvenir surgissaient mais ils étaient de plus en plus rare. Mais mon grand-père aimait me raconter dans les moindres détails les souvenirs de mon enfance alors je ne me plaignais pas. Il était vrai que je n'en revenais toujours pas d'avoir découvert en si peu de temps que j'étais à la fois petite-fille, nièce et princesse ; et accessoirement future enchanteresse, gardienne d'un peuple qui ne me connaissait pas encore. En effet, les présentations n'avait pas été encore effectué. Evidemment, en deux mois les rumeurs sont allées  de bon trains sur mon compte, mais je n'étais pas beaucoup sortie, ou du moins pas toute seule. Ma grand-mère, la reine, avait veillé à ce que je reçoive une "formation" sur ce monde et ma famille avant de me présenter officiellement comme la fille de Gwena Tin'Lallen. Mais aujourd'hui était enfin le grand jour, celui où l'on me présentait à la cour, au peuple, au monde entier comme princesse et étant la seule héritière du trône. Autant dire que j'étais terrorisée. J'avais appris durant ces deux mois passé à étudier, que chaque royaume de l'ombre de la Terre avait une sorte de "spécialité". Comme la France a la baguette, l'Italie les pâtes ou les anglais les Beatles. Les Délasiens, eux, avait la Lune. Cet astre avait toujours exercé une étrange attraction sur moi, mais ce n'était que maintenant que je m'en rendais vraiment compte. Pourquoi je traçais toujours des quarts de lune, mon tatouage, comment j'avais repoussé mes agresseurs...Tout s'expliquait. Grand-mère m'avait aussi expliqué qu'en plus d'avoir un effet sur nos êtres, la Lune pouvait aussi être contrôlé ou du moins avoir un effet bénéfique sur très peu de personne dont les enchanteresses. Ce fameux pouvoir que l'on m'avait fait miroiter jusqu'à présent. Mais bien d'autre royaume avait leur spécialité bien à eux, tel que le Royaume de Mayrich dont m'avait parlé grand-père et où les habitants vénéraient le soleil. Ou encore Isire dont le temps était la spécialité. Il me restait encore énormément de chose à apprendre et il ne me tardait d'en découvrir plus. Je poussai un profond soupir et serrai mon médaillon dans mon poing. Là, je pouvais rester des heures à observer le paysage sans jamais m'en lasser...


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La petite femme rondouillette s'affairait autour de moi en piquant des épingles dans mes cheveux, une autre tapotait mon visage avec son doigt recouvert de crème ou de fard de différentes couleurs, une autre encore lissait du plat de sa main le bas de ma robe couleur vert émeraude. Cette couleur était une idée de ma tante. Rapport à nos yeux de la même teinte, j'imaginais.

MalédictionWhere stories live. Discover now