Chapitre 6

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- ...La famille, c'est le sang, la famille c'est un lien indestructible. Vos espoirs reposent depuis si longtemps sur les épaules de ma famille, que c'est un véritable honneur de suivre cette tradition et de devenir à mon tour la lumière de ce royaume. Que vos espoirs puisse être éclairé de mes actions. Je promets de...

S'en était trop. Je jetai le discours à l'autre bout du véhicule. J'étais incapable de lire ça, ces paroles ne me ressemblait pas. Eleonora ne serait pas contente mais qu'importe. Je posais mon front brulant contre la paroi métallique du carrosse. Je me laissais absorber par la contemplation du paysage. Délasio avait été construit sur une haute roche, au loin, il paraissait que le rocher semblait volant. Le ciel avait prit des teintes orangés, presque rose tandis que le carrosse continuait sa route. Je me rappelais de ce que m'avait dit grand-mère pendant que l'on me préparait.

" Tu seras une sublime enchanteresse de la cours, comme ta maman".

Je passais un doigt sur le bracelet qu'Etienne m'avait offert. Ce matin, lorsque je m'étais réveillée en sursaut après un cauchemar, le seul fait de caresser le bracelet avait réussi à me calmer. Les soubresauts du carrosse m'indiquèrent que nous étions sorti de la route.

"Montre-leur qui tu es, tu n'es pas une de ces princesses idiotes, peu importe qu'ils t'aiment, maintenant montre que tu ne te laisse pas faire"

Cette phrase de Koré me revenait en mémoire. C'était la dernière chose qu'elle avait dit avant que je ne monte dans le carrosse.

Devant mon carrosse, celui d'Ema et de Victoria roulait à la même allure. Je me demandais, ce qu'elles pouvaient bien ressentir. Victoria surement pas grand chose dans le genre "rien ne m'atteint, je me fiche de tout" et Ema devait surement être très excité d'exhiber sa nouvelle robe devant son public. Puis soudain des sons de voix et d'agitation me parvinrent. Je sortis un petit peu ma tête par la fenêtre. J'aurai du m'en abstenir. Une marrée humaine m'attendait. Je me plaquais contre mon siège en déglutissant péniblement.

Ok, ok, Arka, calme-toi.

Plus nous approchions, plus les voix devenaient fortes. Puis soudain des applaudissements, et des hourras éclatèrent. Nous étions surement proche d'emplacement noble.

Je m'appelle Arka Tin'Lallen. J'ai dix-sept ans. Il y a encore trois mois j'habitais à Paris. J'étais une véritable pétasse. J'étais mal aimé par ma famille adoptive, et...

Il se trouvait que récapituler ma vie turbulente dans ma tête m'aidait à me concentrer sur autre chose que sur mon stress. Je me prêtais à ce petit jeu jusqu'à ce que les roues du carrosse grincent et que le véhicule s'immobilise totalement. La porte s'ouvrit. Je soulevai d'une main tremblante le bas de ma robe et acceptai la main que l'on me tendait pour m'aider à descendre. Le vent glacial percuta mon visage. Les volants de ma robe blanche s'éparpillèrent tout autour de moi. Je portais une robe plutôt proche du corps qui ne cachait aucune de mes courbes. Mes épaules presque totalement dénudé étaient recouvertes par les boucles brunes de mes cheveux dont quelques mèches tressés étaient enroulé autour de l'anneau en or que l'on avait placé sur le dessus de mon crâne. J'avais longtemps travaillé avec mon styliste sur cette robe. J'avais fini par choisir par un mélange entre une robe basique et le costume traditionnel delasien. Ainsi, aux reflets de la lumière, l'on pouvait voir des fils d'or tissé dans le tissu immaculé, les manches bouffaient légèrement au niveau de mes poignets et j'avais rajouté un voile très fin qui descendait le long de mes hanches. En voyant Ema et Victoria descendre à leur tour de leur carrosse je fus presque étonnée par la simplicité de ma robe. Ema s'était surpassée. Sa beauté illuminait même la nuit. Cette dernière m'offrit un petit sourire qui trahissait son anxiété. Victoria, elle ne m'adressa pas un regard. Elle était effrayante, et si je ne la connaissais pas, j'aurais eu envie de me cacher dans un trou pour ne plus jamais avoir le malheur de croiser son regard assassin. Ses cheveux bouclés étaient redressés sur sa tête et parfaitement coiffés, tandis qu'elle avait maquillé ses lèvres d'une teinte très foncé. Sa robe était seulement faite de voile noir. Voir sa peau par transparence la rendait encore plus intimidante. Un fin collier en or pendait dans son dos jusqu'au bas des reins. Une déesse de la nuit. Elle était envoutante. Enfin, elle posa son regard sur moi. Je ne baissais pas les yeux. Je remarquais que sur nos trois tenue, nos tatouages étaient à chaque fois apparent. Sur la cheville d'Ema dont l'un des côtés de sa robe était fendu, et sur le ventre de Victoria qui par la transparence de sa robe était visible.

MalédictionWhere stories live. Discover now