Chapitre 3

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Maxime posa ses deux mains sur la rambarde qui séparait le vide de l'océan au pont sur lequel il avait rejoint Ema.

- Je ne peux pas croire que Koré puisse faire du mal à Arka, dit celui-ci en se passant une main dans ses cheveux blonds qui fascinait Ema.

- Je sais que c'est difficile à croire mais nous ne pouvons écarter aucune piste.

Le garçon se tourna vers elle.

- Nous ne sommes pas dans un jeu. Arka avait confiance sa meilleure amie, elle a un talent pour reconnaitre les gens en qui elle peut avoir confiance et le contraire.

Ema croisa ses bras contre sa poitrine et se tourna vers la mer. Maxime s'écarta legèrement et ils firent quelques pas en silence, tout en observant le coucher de soleil qui éclairait les roches immenses qui s'elevait par delà les vagues. Ema ne pouvait s'empêcher de passer des petits coups d'oeil au garçon. Maxime avait un sourire incroyable, le genre de sourire qui vous donne envie d'être heureux, le genre de sourire dont on ne peut se passer, celui que l'on ne pourra jamais oublier. Ils marchèrent le long du pont, Ema aimait cet endroit, il était unique et lui rappelais à quel point le monde pouvait être beau. Maxime s'arrêta pour observer la mer. Ema savait que cette vision resterait pour toujours gravée dans sa mémoire comme étant « le garçon contre le soleil ». Elle sortit discrètement de son sac un calepin et un crayon. Il regardait droit devant lui, penché sur le petit muret, derrière lui le soleil qui commençait à se coucher se reflétait dans les mèches de ses cheveux blonds. Elle observait intensément les traits de son visage pour les reproduire du mieux possible sur sa feuille. Maxime tourna soudain la tête vers la jeune princesse.

- Qu'est-ce que vous faites ?

- Non, ne bougez pas ! Restez comme vous étiez, c'était parfait.

Il reprit la pose et ne tourna plus la tête jusqu'à ce qu'elle le lui dise.

- C'est fini.

- Je peux voir ?

Elle lui tendit le calepin.

- C'est...c'est superbe ! Vous avez un énorme talent !, s'exclama-t-il en ouvrant de grand yeux pleins d'admiration.

Elle rougit mal à l'aise.

- Ça n'est qu'un vulgaire croquis.

- C'est tout sauf un vulgaire croquis. Regardez, l'intensité du soleil, le détail de la mer, l'ombre de mes traits...

Il lui rendit le dessin qu'elle fourra dans son sac.

- Vous dessinez souvent les gens comme ça ?, demanda-t-il en levant un sourcil.

- Oui, mais c'est un secret.

- Pourquoi donc ?

- Que penseraient les gens ? Une enchanteresse dessine des inconnues ?

Il haussa les épaules.

- Vous dessinez quoi d'autre ?

- Quand je ne me sens pas bien, je monte sur ses hauts rochers que l'on voit là-bas et j'essaye de dessiner le plus profond détail des vagues. Parfois, j'essaye de me cacher dans les parcs et je dessine ce que je trouve intéressant, un vieillard et son petit-fils, une mère heureuse, une fillette joyeuse, un bébé pleureur, un homme fatigué, des amis, une famille, des personnes autant insolites que communes...vous voyez ?

Il hocha la tête en souriant.

- Vous ne devriez pas vous cacher.

Je ne répondis rien. Nous continuâmes à avancer sur le plus long et le plus beau pont de Délasio.

MalédictionWhere stories live. Discover now