Chapitre 11

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Je sentis des petites gouttes d'eau salée s'écraser contre mon nez. J'avais les jambes pendu dans le vide depuis plusieurs heures mais je n'arrivais pas à détacher mon regard de l'océan. Qui avait-il au delà de cette terre ? D'autre royaume, je le savais mon grand-père aimait me parler des beaux temples d'Isire, des peuples de Mayrich, le pays du soleil, ou encore du danger de la région de Blackermaille. Je passais un œil à ma montre. Il était temps de partir. Je remontai rapidement jusqu'à mes appartements. J'enfilai en hâte une robe légère à manches longues - je préférais avoir l'air irréprochable devant Eleonora -, passai un oeil sur ma commode et sortis de ma chambre en sifflotant. Je descendis les escaliers lentement en profitant de mes quelques minutes d'avances. Il n'y avait quasiment personne dans les couloirs, ce qui était étrange pour cette heure de la journée. En plus de cela la pluie commença à taper à grosses gouttes contre les carreaux alors qu'il n'y avait pas un nuage il y avait dix minutes de cela. Un mauvais pressentiment monta en moi. Où étaient-ils tous passés ? Je descendis l'escalier principale et enfin je rencontrai un couple qui montait les marches rapidement. En me voyant, ils marquèrent un court arrêt puis comme si j'étais le diable en personne ils baissèrent la tête et c'est presque s'ils ne se mirent pas à courir pour me fuir. Abasourdi par cette réaction, je continuai mon chemin avec inquiétude.

- Arka !

Je sentis les deux mains douces d'Ema se poser sur mes épaules et je découvris avec encore plus d'inquiétude encore ses yeux rouges et bouffis comme si elle avait pleuré. Elle me fit reculer en-dessous de l'escalier.

- Oh mon dieu...Dis-moi que c'est faux, que tu n'as pas fait ça...

Elle parlait à voix basse. Sa voix se brisa et je la repoussai en fronçant les sourcils.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? De quoi parles-tu enfin ?!

Elle avait l'expression d'une petite fille effrayée et apeurée. Ses mains retombèrent le long de son corps.

- Tu as vérifié que le poignard était toujours à sa place quand tu as quitté ta chambre ce matin ?

- Oui bien sûr.

- Et tout à l'heure ?

- Je...non.

Ema posa une main sur son ventre et je craignis un instant qu'elle ne s'écroule devant moi.

- Quelqu'un...une servante a emmené devant la reine un poignard ensanglanté. Elle pleurait, le sang dégoulinait et il était frais, elle frissonna, elle a dit qu'elle l'avait trouvé dans tes affaires, Arka.

Mon visage se décomposa instantanément. J'aurai bien éclaté de rire devant une telle idiotie mais le visage si dur et désespéré d'Ema me ramena à la réalité.

- j'étais là, j'ai vu l'arme. C'est exactement celle que nous avons caché dans ta chambre hier, dit-elle encore plus bas, oh mon dieu...

Je cherchai les mots. Mais rien de vint et je restai là en silence.

- Dis quelque chose, supplia l'enchanteresse de la cour avec ses petits yeux mouillés.

- Je n'ai rien fait. Ils doivent le savoir. Ils doivent forcément savoir que quelqu'un cherche à me piéger !

Ema secoua lentement la tête.

- Personne ne cherchera plus loin. Ta tante est sévère en justice. D'autant plus que ce poignard à servi à tuer un compte ce matin. Il était proche d'Eleonora. Elle est en colère et elle ne cherche pas souvent de preuve tant qu'elle a tout ce dont elle a besoins sous les yeux...

MalédictionWhere stories live. Discover now