❥Chapitre 3

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  Nous étions à présent lundi matin, et comme chaque jour, je me prépare pour aller au lycée. Je suis en seconde et Jorge en Terminal. Jorge nous dépose vers 8h et je cours rejoindre mon chéri qui m'attend juste devant les portes de l'établissement. Je l'embrassai langoureusement tandis qu'il me plaquait contre la grille mettant ses mains juste au-dessus de mes fesses. Du coin de l'œil, je pue voir le regard de Jorge qui n'avait pas très l'air content ce qui me faisait rire. Mais en même temps, ça m'agace un peu, puisque ce fameux regard veut dire « ne la touches pas, elle est ma propriété » et je déteste le fait qu'il me considère comme son passe érection !

- Martina... Euh, ça te dirait de venir ce soir, dormir chez moi ?
- Avec plaisir.

J'allais encore l'embrasser quand la sonnerie retenti nous disant d'aller en cour. Je partis en cour de Biologie avec Ruggero, main dans la main.
L'heure de la pause de 10h est arrivée très vite, alors que je parlais avec Mercedes, mon téléphone se mit à vibrer. Je sortis discrètement l'appareil de ma poche et vis que c'était un message de Jorge me demandant de le rejoindre derrière la cantine. N'ayant pas le choix, j'y allai à contre cœur. Je vis Jorge appuyé contre le mur, une cigarette fumante à la main. En me voyant, il la jeta et se dirigea dangereusement de moi.

- Qu'est-ce qui se passe, Jorge ?
- Il se passe que ton copain touche à ce qui m'appartient !

J'avais envie de lui en coller une, mais je me retenais ce qui fit monter des larmes qui coulèrent ensuite le long de mes joues. Ça me fait mal d'être traité comme ça, j'ai l'impression de n'être rien d'autre qu'un kleenex.

- Pardon Martina, je me suis mal exprimé... Juste qu'il devrait mettre ses mains ailleurs que sur ton cul.
- Peu Importe ce que tu voulais dire, ça ne change rien au fait que tu me considères comme un objet, mais mets toi bien dans le crâne que je suis un être humain, que j'ai des sentiments, une dignité, etc.
- Oui, je le sais, désolé... On se voit ce soir.

Devais-je lui dire que j'allais chez Ruggero ce soir ? Non, il ne veut pas que j'aie de relations sexuelles avec un autre et il pourrait se faire des idées et m'empêcher d'y aller. Donc je vais légèrement modifier la vérité.

- Ce soir ? Non, impossible, je dors chez Mercedes.
- Ah merde, bon alors demain.
- Mouais.

Il claqua un baiser sur ma joue humide et partit derrière moi retrouver sa bande. J'aime bien quand Jorge est compréhensif, je sais qu'il s'est forgé une carapace de dur, puisque que comme son père travaille beaucoup, avant, il était presque comme le père de Dani. Jorge est devenu un homme très tôt, et je pense que le départ de sa mère l'a beaucoup affecté et que c'est pour ça qu'il ne montre pas ses émotions. C'est triste, et j'aimerais beaucoup l'aider, je pourrais essayer, je sais que je le peux, je peux faire de Jorge une meilleure personne en brisant sa carapace...  

  Le soir même, nous arrivions chez Ruggero. Il n'y avait personne puisque les parents de Ruggero sont à leurs travails respectifs. Ruggero est un chanceux, ses parents lui ont construit un studio au fond du jardin, et c'est très classe. Du coup, il ne vit pas dans la maison de ses parents, nous serons donc tranquilles toute la soirée. Soudain, je me mets à avoir des doutes, il va vouloir qu'on fasse l'amour, et il va forcément remarquer que je ne suis plus vierge... Bon, il n'a pas beaucoup d'expérience et il n'y pensera pas forcément à ce moment-là, du moins j'espère. Dès que nous entrons dans son petit nid, nous lâchons nos sacs et il ne perd pas de temps en me plaquant contre la porte pour m'embrasser. Je commençais vraiment à stresser avec cette histoire, il va le savoir, le remarquer, c'est obliger, il n'est pas idiot.

- Je ne suis pas vierge !

J'ai crié ça d'un coup après avoir stoppé notre baiser langoureux. Il écarquilla les yeux, médusé, son regard s'assombrit, j'ai tout gâché, je suis vraiment stupide.

- Pardon ?! Mais... Avec qui ? Et quand ?
- Cet été...Avec ...
- Jorge, c'est ça ?!

Je baissais la tête me demandant comment avait-il pu deviner. Il n'empêche que j'aie vraiment honte, tout le monde dit que Jorge est mon frère, même lui, alors pour lui, j'ai fait l'amour avec mon frère.

- Bon dieu Martina, avec ton frère, putain, mais t'as quoi dans la tête !
- Jorge n'est pas mon frère ! Et dès qu'il est arrivé, il m'a dragué et on faisait un break, je pensais que tu voulais plus de moi et j'étais mal.

Je me rends bien compte de l'énormité de mon mensonge, puisque cela ne fait qu'un mois que je couche avec Jorge, c'est juste pour que ça tombe au moment de la pause que Ruggero et moi avons fait cet été. Je ne veux pas perdre Ruggero, certainement pas à cause de ce gros pervers de Jorge.

- Je suis désolé, je te jure que ça ne s'est pas reproduit, en même temps, c'était horrible et ça m'a paru durer trois minutes. Alors ça ne compte pas, ma virginité, c'est toi qui l'auras.

Autant vous dire qu'à ce moment précis, je m'en veux énormément, mais je veux le protéger de cette horrible histoire, je ne veux pas qu'il sache, il aurait honte de moi et me renierait aussitôt, je ne veux pas le perdre. Il se rapprocha de moi d'une façon menaçante pour ensuite m'embrasser en disant « je te pardonne ». Mon sourire réapparu et ne revenu qu'après une heure d'ébats avec mon copain. Il dormait et moi pas, je n'aime pas dormir chez Ruggero, mon lit me manque affreusement. Je prends donc mes affaires et retourne chez moi. En entrant dans ma chambre, j'allume la lumière et je vois Jorge allongé dans mon lit, je suis partagée entre l'étonnement et l'humour. Il lève la tête vers moi.

- Tu es rentré ? Tu t'es disputé avec Ruggero ?
- J'étais chez Mercedes, je te rappelle.
- C'est ça prend moi pour un con, je sais que tu étais chez lui et qu'il t'a baisé.  

  - Jorge ne dis ....
- Non, je ne veux rien entendre de plus de ta part.

Je suis vraiment en danger, je vous parie qu'il ira tout dire à ma mère dès demain matin. Mon estomac se noue, et j'essaye de dormir, mais en vain. L'idée de perdre ma mère m'est insupportable, je l'aime plus que tout. Je parlerais à Jorge si je peux, il faut que je persuade Jorge de ne rien dire, si j'y arrive.  



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