Nous étions partis très trop le matin, personne n'était réveillé et on espérait n'en avoir éveillé aucun. Deux heures plus tard, nous étions à la maison sur le lac. Il y faisait bon vivre, un peu de poussière, mais à l'extérieur tout était parfait. Elle était vraiment au bord du lac comme Jorge me l'avait décrite. Heureusement pour nous, la météo ne prévoyait pas une seule goutte de pluie. Et la température était parfaite ! Je me sentais bien, isolée de tout, isolée des problèmes. J'étais au bord du perron qui donnait vue sur le lac quand Jorge vint à mes côtés.
-Ce n'est pas le grand luxe, mais c'est tout ce que j'ai sous la main.
- Merci. Puis peut-être que ça te sera bénéfique à toi aussi.
-Comment ça ?
-Tu seras sans doute moins pervers.
-ça, j'en doute ma belle.Il me colla à la rambarde et s'appuya dessus, il commença à m'embrasser, un craquement se fit entendre, nous n'y avons pas fait attention, jusqu'à que la rambarde se casse, je perdis l'équilibre et tombais en arrière entraînant Jorge avec moi. Nous avons donc atterri dans l'eau, Jorge riait aux éclats, je ne l'avais jamais vu rire autant. Il mit la tête sous l'eau et nagea jusqu'à moi, nous étions tout près l'un de l'autre. Il retira son t-shirt mouillé, puis son pantalon et enfin son caleçon. Il était nu ! Je le regardais bouche bée ne comprenant pas pourquoi il faisait ça.
-À toi.
-Quoi ? Non !
-Je t'ai vu nu plus que tu ne t'es vu toi. Déshabille-toi ou c'est moi qui m'en charge.J'eus une montée d'adrénaline, une envie de jouer avec lui, je lui fis un sourire malicieux et fis non de la tête.
-Non, je ne me déshabillerais pas.
Il ne perdit pas une minute avant de m'arracher mes vêtements complétement trempés. Il plongea ses mains dans l'eau pour mettre mes jambes autour de lui. Il m'embrassa passionnément, on était à deux doigts de le faire dans l'eau, mais on n'avait pas de préservatifs, ils étaient à l'intérieur. Alors nous sommes rentrés dans la maison pour faire l'amour. Juste après, Jorge s'est endormi tandis que je faisais un peu de ménage pour ensuite préparer le repas de midi. Alors que je le faisais Jorge vint derrière moi en m'embrassant dans le cou de façon sensuelle. Je me retournais vers lui.
-Le repas est prêt.
-Je préfère passer directement au dessert...Ellipse jusqu'à Dimanche soir.
Il devait être 23h quand nous avons passé le pas de la porte, normalement tout le monde dormait à cette heure. Mais quand nous arrivions dans le salon, la lampe s'alluma nous faisant sursauter. Ma mère était assise et nous attendait visiblement. Elle était très en colère, j'en avais l'estomac retourné. Elle se leva, et me toisa du regard, je n'étais pas très bien habiller ni coiffé, en même temps Jorge et moi avions refait l'amour sauvagement dans la voiture sur le chemin. Je ne pue m'empêcher de sourire en voyant qu'il avait sa coiffure "d'après-baise" comme il l'aime l'appeler.
-Martina, ça te fait rire ? Tu m'as écouté au moins.
-Désolé tu disais ? -Vous étiez où ce week-end ?
-Vous étiez où ce week-end ?
Jorge me fit un signe de tête que je compris immédiatement, il voulait dire "laisses moi parler, j'ai une solution".
-Il y avait un festival de musique, dans une ville à deux heures d'ici, je devais y aller avec des amis et j'ai vu que Martina n'avait pas l'air dans son assiette alors comme tout bon grand frère j'ai voulu l'aider et je l'ai emmené.
Jorge lui fit le sourire le plus hypocrite de l'histoire avant de ramasser son sac et d'aller dans sa chambre. J'allais faire de même cependant, ma mère n'en avait pas fini avec moi et me retenu dans le salon. Elle me fit signe de m'asseoir dans le canapé, je m'exécutais, la boule au ventre.
-J'ai rangé un peu ta chambre ce week-end, il y avait tellement de bazar et puis tu n'étais pas là.
-Merci.
-J'ai trouvé ça dans ton linge .
Elle déposa sur la table le contenu d'un sachet, deux boites, contenant toutes deux, des tests de grossesse. Je ne pensais pas être enceinte, je les garde juste au cas où, un jour les symptômes se manifestent, c'est une de mes plus grandes peurs.
-Ce sont ceux de Mercedes, elle aussi a une mère fouineuse et elle a peur.
-Tu me prends pour une idiote ?
-Non...Je les ai juste au cas où, je ne suis pas enceinte.
-Avec qui tu sors ?
-Peu importe, où veux-tu en venir ?
-Depuis quand tu n'as pas eu tes règles ?
Mon regard se figea, je ne savais pas depuis quand je ne les avais pas eus, j'avais la chair de poule. Je pris les tests et partis aux toilettes. J'urinais dessus, le bâtonnet tremblait dans mes mains. Quand le résultat arriva, je regardais à deux fois sur la notice et sur le test. Je les remballais dans la boite puis le sachet et sortis du toilette.
- Je les ferais demain, je n'ai pas envie d'uriner là.
Je montais dans ma chambre avant de m'y enfermer pour pleurer, quelqu'un toqua à ma porte, je cachais le sachet sous mon lit et Jorge rentra dans ma chambre. Il s'assied à côté de moi dans le lit, il avait l'air inquiet.
- Je t'ai entendu avec ta mère, tu as fait les tests ?
- Non, je n'avais pas envie d'uriner.
- Tu mens.
- Il est tard, demain, on a cours.
- Martina...Il tenta de m'embrasser, mais je revoyais toutes les fois où cet enfant aurait pu être conçu, je me décalais et lui soufflais un petit « bonne nuit » avant qu'il parte de la chambre. Je me couchais dans mon lit en position fœtal, comme l'être qui est dans mon utérus. Demain, je n'irais pas en cours, demain, j'irais à la clinique, je ne peux pas avoir un enfant, je suis trop jeune pour l'instant, j'ai de longues études qui m'attendent tout comme Jorge. Et puis je suis sûr qu'il ne veut pas être père.
Le lendemain, je partis très tôt de la maison, presque incognito, personne ne m'avait vu, je me dirigeais vers la clinique, arrivé là-bas, on me fit plusieurs examens avant de m'annoncer que je pouvais donc avoir recours à l'avortement. Sans hésitatatio, j'acceptais.
Quelques heures plus tard, je sortis de bâtiment, j'étais mitigée, je me sentais coupable et en même temps soulagée. En sortant, je vis Jorge, qui m'attendait. Comment avait-il su ? Il était en colère, les poings serrés, il s'approcha de moi à vive allure.
-Quand as-tu rendez-vous pour l'avortement ?
-Je n'ai pas eu besoin de rendez-vous...
-Tu as...Tu viens de te faire avorter ?
Je hochais positivement la tête, ses yeux s'embuèrent de larmes, je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait à cet instant. M'étais-je trompé ? Avais-je fait une erreur ? Rien qu'à voir toute la colère sur son visage, oui.
- Tu... Tu as tué mon enfant ? Notre enfant ?
- Tu le voulais cet enfant ?
- Mais bien sûr que oui ! Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?!
- Parce que je pensais que...
- Tu pensais que j'étais un monstre ?
Je ne répondis pas, de peur de dire des choses blessantes. Il s'assied sur un banc en couvrant son visage de ses mains, une fois calmé, il se releva et me fit face.
- Je ne veux plus jamais te parler ni te voir. Tu me dégoûtes.
Et il me laissa planté là, le cœur brisé....

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Chantage
Hayran KurguRéécriture d'une de mes ancienne Fiction! Comporte des scène Lemon, âme sensible s'abstenir.