❥Chapitre 14

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Le trajet se faisait dans le silence, ma mère regardait par la fenêtre d'un air pensif, mon beau-père était concentré sur la route, tandis que Daniel jouait sur sa tablette interactive. En rentrant à la maison, je fus convoqué à la salle à manger, j'étais bien décidé à tout leur dire du moins, une version plus belle de l'histoire. Je ne comptais pas leur dire pour le chantage, ça, il en était hors de question, cela nous détruirait tous. Ma mère, avait l'air bien décidé à me faire cracher le morceau, tandis que mon beau-père, affichait un sourire compatissant. On voyait tout de suite qui portait la culotte dans le couple.

-Combien de temps cela fait avec Jorge, Martina ?
-Quelques mois.
-Comment cela a commencé ?
-Nous avions un secret à garder qui...Nous a uni.
-Quel était ce secret ?
-Le soir où tu t'es fait renverser, c'était moi, j'étais saoul avec mes amis et on a fait des bêtises, Jorge a couvert mes arrières.

Elle était dépitée, je savais que l'avait affreusement déçu, j'avais failli la tuer, en plus j'avais bu de l'alcool et en plus, j'avais couché avec le fils de son copain pendant des mois sans lui dire donc je lui avais menti. Ce que j'avais fait était impardonnable, ma mère monta à l'étage, je n'osais pas y aller. Je l'entendais parler, elle devait passer des coups de téléphone. Elle redescendit quelques minutes plus tard, des valises à la main. Elle me virait de la maison ? Elle partait ?

-C'est pour qui ces valises ?
-Pour toi, j'ai appelé Jorge, tu vas aller avec lui à New-York.
-D'accord.
-J'ai regardé, il y a un avion dans une heure, on y va tout de suite.

J'eus à peine le temps de dire au revoir à Daniel et à mon beau-père, que ma mère m'embarqua dans la voiture pour aller à l'aéroport. Elle m'acheta mon aller simple pour New-York et me donna de l'argent. Puis je montais dans l'avion. Pas un bisou ni un câlin, pas une parole ni un regard. Deux ou trois heures après j'étais à New-York et Jorge m'attendait à l'aéroport. J'étais si heureuse de le voir, je l'embrassais à pleine bouche. En arrivant chez lui, il me plaqua contre le mur en passant les mains sous mon t-shirt et en me faisant des bisous dans le cou, il me déshabilla et me posa sur le lit, il ne perdit pas une minute. Cette fois était différente de toutes les autres, il ne me baisait pas, il me faisait l'amour, c'était plus intense, meilleur. C'était comme s'il me disait, je t'aime avec son corps, qu'il me montrait combien il m'aimait, comme il aurait voulu le faire tant de fois. Chacun a sa manière de s'exprimer, Jorge n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'il ressentait, il le montrait par des gestes, des baisers, des caresses ou bien en faisant l'amour. Surement parce qu'avant moi, la seule femme à qui il avait dit, je t'aime était sa mère et qu'elle l'avait lâchement abandonné pour vivre une seconde jeunesse.

♡ Ellipse de trois ans ♡

Trois longues années étaient passées, ma mère avait transféré toute ma vie à New-York, j'y avais fait le reste de mes années lycée et je venais de finir ma première année à la faculté. Jorge lui venait de terminer la faculté de médecine. Je n'avais pas parlé une seule fois à ma mère depuis mon départ, seul mon beau-père et Daniel avaient gardé le contact avec nous. Ils nous avaient d'ailleurs poussé à passer les vacances à la maison avec elle. Nous étions donc maintenant devant la maison, je me sentais comme une étrangère, je n'y étais pas revenu une seule fois en trois ans. Jorge me prit la main et nous avancions dans l'allée où nous fûmes accueillis par Daniel et mon beau-père.

- Où est maman ?
- Dans la cuisine.

Je me dirigeais vers la cuisine où ma mère préparait mon plat préféré, elle était toujours aussi belle, et la revoir me mettait du baume au cœur.

- Bonjour Maman.
- Bonjour !

Elle avait été si froide que j'eus un pincement au cœur.

- Tu m'as manqué, tu sais.

N'obtenant pas de réponse, je décidais d'aller dans mon ancienne chambre avec Jorge pour déballer nos affaires. Ma chambre paraissait vide sans mes affaires.

- Tu te rappelles toutes les vilaines choses que nous avons faites ici ?
- Sale pervers, bien sûr que je m'en rappelle !
- Tu étais moins coquine que maintenant à cette époque.
- Pourtant, cette époque me manque.

Il vint de mon côté et me prit dans ses bras pour ensuite m'embrasser, c'était sa manière à lui de me réconforter. Nous allions ensuite manger, ma mère ne parlait pas, tandis que les garçons se raconter ce qu'ils s'étaient passé ces trois dernières années. Puis après le repas, ma mère sortit dehors fumer une cigarette, je fis de même et me plaçais à ses côtés. Elle me regarda d'un œil réprobateur, cela me faisait plaisir de savoir qu'elle s'inquiétait toujours autant de ma santé.

- Roh ça va maman, j'ai 18 ans bientôt 19.
- Je sais.
- Tu sais, je n'ai jamais voulu que cela se passe comme ça. Au début Jorge était le pire des salauds, on ne... Enfin juste pour qu'il ne te dise rien, je n'avais pas prévu que l'on tombe amoureux.

Nos regards se croisèrent et elle me toisa du regard avant de me sourire, je me ruais dans ses bras presque en pleurant de joie, j'avais retrouvé ma maman. J'étais si heureuse. Et après avoir discuté un peu, j'étais allé voir mon beau-père qui faisait la vaisselle.

- Au fait, Merci pour tout, pour l'aide financière et tout... Papa.
On se fit un câlin
- Le plus beau des cadeaux est de vous voir tous les deux heureux et bientôt parents !
- Quoi ?
- Martina petite cachottière, ta mère ne l'a sans doute pas remarqué, mais on voit la naissance de ton petit ventre rond.

Il délirait ce n'était pas possible, je partis sans rien dire et m'enfermais dans la salle de bains, il avait raison, j'avais un petit ventre qui se formait. Depuis quand n'avais-je pas eu mes règles? Le cauchemar d'il y a trois ans recommençait, cela avait failli nous séparer. Mais je ne pouvais pas me prononcer sans avoir de certitudes.

ChantageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant