❥Chapitre 6

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  Quand je me suis réveillée le lendemain pour aller au lycée, j'étais lessivée. Un jour, il faudra m'expliquer pourquoi les lycéens font des fêtes en semaine durant une période scolaire. Je me suis levé pour prendre une douche, les souvenirs de la veille en ce lieu refirent surface et cela me rendait triste, j'ignorais pourquoi tous ça m'affectait autant. C'est vrai, à cause de ce foutu marché, je mentais et trompais mon copain, je mentais à ma mère et c'était une sorte de punition pour avoir bu et l'avoir renversé . Une punition à laquelle j'ai pris goût ! Après m'être lavé, je suis allé dans la salle à manger pour manger un morceau. Je fus surprise de voir Jorge en train de se préparer de l'aspirine, il devait avoir la gueule de bois. Je suis sure qu'il a dû bien s'éclater après mon départ, surtout avec la fille qu'il avait repéré. Je pris une grande inspiration et marchais d'un pas assuré dans la cuisine, je ne le regardais pas, mais je sentais bien son regard sur moi et je me fis une promesse à moi-même : s'il me fait encore du chantage, je ne céderai pas. Je préparais mon bol de céréales et m'assieds en face de lui, faisant mine de ne pas le voir, j'envoyais des messages à Ruggero. Je vais me concentrer sur lui à présent, lui, il m'aime, il envisage un avenir avec moi et il ne me ferait jamais de chantage. Je sursautais quand Jorge rompit le silence.

- Si j'ai arrêté tous ça, ce n'est pas parce que je me suis lacé, c'est pour ton bien... Je ne vois pas pourquoi tu t'es vexé.
- Peu importe, tout redevient comme avant, on ne se parle pas et on fait comme si l'autre n'exister pas, je ne vais pas devenir ton amie pour autant. Je ne suis pas vexé, au contraire, je suis très heureuse que tout ça se termine.
- Pourquoi tu es aussi désagréable, je suis gentil, je ne dirais rien sur tes conneries
- Parce que je t'en voudrais toute ma vie de m'avoir volé ma virginité, tu n'as eu aucune pitié. Et je n'ai pas envie de côtoyer quelqu'un capable d'un tel acte.

Je retenais mes larmes, j'avais envie de me gifler, et de le gifler aussi, j'utilisais un prétexte pour être méchante avec lui, car j'étais vexé et que j'avais envie de lui faire du mal. Il m'a fait mentir à mes proches pour me jeter après, tout ça pour rien. À vrai dire, la première fois, je ne me suis pas forcé, il me plaisait physiquement, mais pas au point d'être raide dingue de lui.

- Tu veux jouer la méchante ? Alors le marché est de nouveau d'actualité.
- Je le dirais à ma mère, ce n'est pas la peine.
- Sauf qu'en plus si tu ne fais pas ce que je te dit de faire, j'irais tout dire à Ruggero.
- Tu ne ferais pas ça...
- Oh, tu crois ?

Il m'avait eu, Jorge connaissait mes points faibles et il savait s'en servir. Il est vraiment ignoble, pourrir la vie de quelqu'un et s'acharner sur cette personne, c'est... inqualifiable ! Je me levais de table et mis mon bol et ma cuillère dans l'évier brutalement, j'avais envie de pleurer, néanmoins, je ne devais pas lui montrer que ça m'atteignait.

- Tu veux donc redevenir mon toutou ?

Il se leva à son tour et s'approcha dangereusement de moi me collant au bord du lavabo ses mains sur le rebord. Je l'avais touché là où il fallait, son ego disproportionné avait été blessé. Il y avait de la rage dans son regard, cependant, je n'avais pas peur bien au contraire, j'étais curieuse de savoir ce qu'il allait faire pour se venger ou me punir.

- Je ne suis pas ton clébard
- Si, tu baves sur moi, tu me colles aux fesses tout le temps pour baiser, tu fais l'amour comme une bête sauvage, tu n'as aucun sens moral et tu me fais des suçons comme si tu marquais ton territoire. Tu es un chien, ou du moins, tu te comportes comme tel.
- Et toi alors ? Petite sainte ni touche. Tu me fais la moral parce que je te fais du chantage, il n'empêche que tu prennes ton pied à chaque fois, que tu es une tigresse. Tu es accro à moi et à nos parties de jambes en l'air.

Je ne savais pas quoi répondre sur ce coup-là, ce qu'il disait était vrai, certes, il exagère en disant que je suis accro à lui. À vrai dire, je ne sais plus quoi penser et c'est affreux de ne pas savoir où on en est. J'aimerais tellement retourner un mois en arrière ! Ne sachant que dire, je me défaisais de son emprise et quittais la pièce, je pue l'entendre dire « à ce soir Tinita ».

Nous venions de le faire, en regardant l'heure sur mon réveil, je pue donc en déduire que nous avions fait l'amour au moins pendant une heure. Je me levais pour me rhabiller, Jorge me lança un regard interrogateur, car d'habitude, je ne me rhabille pas, je reste au lit avec lui. Je ramassais ensuite ses vêtements pour lui lancer à la figure.

- Bon, il est tard, tu ferais mieux d'aller te coucher. Dis-je en ouvrant la porte.
- Pourquoi ? Je ne comprends pas là.
- Je ne veux pas dormir avec toi, alors retourne dans ta chambre !
- J'ai la flemme, t'as qu'à aller y dormir toi.
- D'accord.

Il écarquilla les yeux tandis que je prenais mon oreiller pour aller dormir dans sa chambre. Une chose avait changé dans notre marché, à présent, j'avais mon mot à dire, il était hors de question que je me laisse mener à la baguette comme une soumise. A présent, je prenais les choses en main, en espérant, qu'il ne le prenne pas mal...  

ChantageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant