V. La vie continue.

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Vendredi, après avoir longuement réfléchi et écouté les conseils de ma mère, j'avais décidé de retourner à l'école.

Je savais que ce ne serait pas facile, mais rester à la maison me faisait tourner en rond. Peut-être qu'occuper mon esprit m'aiderait à ne pas penser au diagnostic donner par le médecin. Pourtant, une part de moi redoutait cette journée.

Je finissais à 18 heures, et je sentais déjà que la journée allait être interminable. Dès les premiers cours, les professeurs avaient décidé de changer nos places, comme pour apporter un peu de nouveauté. Résultat : je me suis retrouvée au dernier rang presque à chaque cours. Cela me laisser seul face à ma solitude habituelle.

J'ai essayé de me concentrer, de suivre les explications, mais c'était impossible. Mes pensées ne cessaient de revenir à ce que le médecin avait dit. Ce mot, "cancer", résonnait dans ma tête comme un écho incessant. Tout me semblait flou, irréel. Quelques larmes ont fini par rouler silencieusement le long de mes joues.

C'est alors que la voix du professeur m'a brutalement ramenée à la réalité :

— Mademoiselle Meyer, je voudrais vous parler à la fin de l'heure.

Cette phrase m'a figée. Qu'avais-je bien pu faire pour attirer son attention ? Mon cœur s'est emballé. Et pour couronner le tout, la cloche allait sonner dans cinq minutes. Je n'avais pas le temps de me préparer à cette discussion.

Lorsque la cloche retentit, tout le monde s'est précipité vers la porte, mais moi, je suis restée assise, hésitante. Le professeur s'est approché, l'air à la fois sérieux et bienveillant.

— Vous allez bien ? m'a-t-il demandé doucement.

— Oui ! Pourquoi cette question ? ai-je répondu d'un ton qui se voulait assuré, même si ma voix tremblait légèrement.

— Vous aviez l'air faible tout à l'heure, a-t-il remarqué.

— Oh, non, ce n'est rien.

Pour appuyer mes propos, j'ai esquissé un sourire. Un sourire forcé, le plus hypocrite que j'aie jamais fait. Je savais qu'il n'était pas dupe, mais il n'a pas insisté. J'ai ramassé mes affaires et quitté la salle rapidement.

Je ne voulais pas rester au lycée. Le poids de la journée devenait trop lourd. Il était à peine 13h36, mais j'avais besoin de m'échapper. C'est donc d'un pas décidé que j'ai préférer m'orienter vers la bibliothèque. Ce lieu silencieux et isolé me semblait parfait pour fuir mes pensées. Mais au lieu de m'apaiser, ma tête s'est remplie d'une autre idée : faire des recherches sur mon père. Pas celui qui m'a élevée, mais mon géniteur, cet homme dont je ne savais presque rien.

Naïm Meyer.

Un nom qui résonnait comme une énigme dans mon esprit. Pourquoi aujourd'hui, parmi toutes les choses que je pouvais faire, avais-je décidé de chercher des réponses à son sujet ? Peut-être que, d'une certaine manière, comprendre mes origines m'aiderait à donner un sens à tout ce que je vivais.

Je me suis installée devant un ordinateur, prête à plonger dans cette quête.

- Albinisme.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant