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Ça fait bien dix minutes que je suis dans cette position à ne rien faire. Il vaut mieux que je rédige ma dissertation. Je sors les feuilles de mon sac et commence à écrire quelques phrases au crayon de papier mais je finis toujours par gommer.

"L'amour rend-t-il heureux?"

Je pense que oui et non. Oui parce qu'il a fondé des millions de familles à travers le monde, mais elles sont pas toutes heureuses. Et non parce que chaque années des personnes mettent fin à leur vie pour cette connerie qu'on appelle L'amour. Prenez l'exemple de Romeo et Juliette. Tout ça à cause de l'amour.

Nan enfaite ça sert à rien.

La porte s'ouvre brusquement, je relève la tête et aperçois Ken. Je contracte la mâchoire.

Moi: Tu veux quoi encore?

Ken: Ma chambre.

Il est déjà défoncé lui.

Ken: T'es dans ma chambre là.

Putain je suis conne.

Moi: Ok j'ai compris.

Je me lève et sors de la chambre, c'est pas la peine que je prenne mon sac, je sais qu'il va pas fouiller. Et de toute façon il y trouvera rien, à part du rouge à lèvre et une dissertation de philo.

Je retourne dans le salon mais il n'y a plus de place pour s'assoir.

Doums: Tu peux venir sur mes genoux si tu veux.

Je souris, gênée.

Moi: Nan t'inquiète, je vais aller fumer de toute façon.

Il hoche la tête. J'ouvre la baie vitrée et la referme derrière moi. Leur balcon est plutôt grand, je tourne la tête pour l'admirer mais je tombe sur Sneazzy en train pianoter sur son portable dans un coin. Il me regarde de bas en haut, toujours avec cette lueur de haine dans les yeux. Je comprends pas, je lui ai rien fait. La bipolarité ça se soigne.

Je décide de l'ignorer et allume ma clope. J'admire la vue de Paris nuit, tout en pensant à mon passé, à mon présent et à mon futur. Je sais pas quoi faire de mon futur. J'ai peur de finir ma vie seule et malheureuse, je déteste la la solitude.

Des larmes me montent aux yeux. Je ferme les yeux et souffle un bon coup. Je déteste cette sensation d'eau salée sur mes joues mais là je peux pas me retenir. Je me laisse tomber au sol et essaie de me calmer. J'ai complètement oublié Sneaz, il est sûrement partît.

Le silence me soulage un peu.

Soudain, je sens une main sur mon dos mais je ne distingue pas la personne à cause du noir.

?: C'est moi. Sneaz.

Quoi?

Moi: Pourquoi t'es là alors que tu me déteste?

Il soupire et s'assoit à mes côtés.

Sneazzy: Je ne laisserais jamais une fille mal, question de principes. Maintenant racontes moi ce qui te met dans cet état.

Pourquoi pas. Je le connais pas mais je doute qu'il puisse me faire du mal avec ce que je vais lui dire. Je me lance dans un monologue où je parle des problèmes de santé de ma mère, de l'abandon de mon père, du stress perpétuel qu'on m'appelle et qu'on m'annonce un décès, des problèmes avec Louana, de la fatigue liée aux cours au travail etc..

Il se contente d'hocher la tête et à la fin de mon récit, il me prend dans ses bras. A la base il me déteste, mais je lui fais tellement pitié qu'il me fais un câlin.

Pauvre Jada.

Sneaz: Je pense que ton problème c'est le stress. Tu t'inquiètes pour tout et pour rien. Tu devrais ne plus penser à tous ces tracas et continuer tranquillement ta vie. Tu verras tu te sentiras beaucoup mieux.

Moi: Merci. Même si tu peux pas m'encadrer, t'as prit le temps de m'écouter et me conseiller. Merci.

Il baisse la tête.

Sneaz: C'est pas que je t'aime pas.

Je lui lance un regard blasé.

Sneaz: Bon ok, je pouvais pas te saquer. Mais c'était seulement à cause de ton apparence, tes vêtements de marques, tes manières etc. Je pensais que t'étais une petite bourge qui fouttait rien de sa vie et qui comptait sur papa et maman pour payer ses dépenses.

J'ecarquille les yeux. Je pensais pas que je pouvais donner cette impression aux gens.

Sneaz: Mais après je me suis rendu compte que je t'ai peut être jugée un peu trop vite. Déjà t'as proposé qu'on aille au grec au lieu de rester au Plazza. Ça m'a fait plaisir mais je pensais que c'était une feinte pour te créer une image. Ensuite j'ai appris que tu travaillais, j'ai été étonnée parce que je pensais pas que c'était ton genre tu vois. Et ce soir, tu te livre complètement à moi, et je découvre la vraie Jada. Donc excuse moi de m'être comporté comme un connard avec toi. Maintenant je sais qu'on peut être pote.

Je souris et il me prend dans ses bras. Mes problèmes ne se sont pas complètement résolus mais je sais que maintenant j'aurais quelqu'un sur qui compter.

Alors que la situation semble s'améliorer entre Sneazz et moi, je sais que ça ne se produira probablement jamais pour Ken.

Mon âme // Nekfeu [réecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant