Mon âme // Nekfeu [réecriture]

22.

Moi: Tu veux reparler de ce qui s'est passé la semaine dernière?

Deen: Ouais, t'en pense quoi toi?

Je souffle et le regarde dans les yeux.

Moi: Je pense que c'était une erreur, on était tous les deux déchirés et voila quoi. On savait pas trop ce qu'on faisait.

Deen: J'suis d'accord avec toi et t'facon je m'en souviens presque plus.

Je lui souris.

Moi: Pareil.

Un silence s'installe. Je m'allonge sur le matelas et il m'imite. Je tourne ma tête vers lui. Son profil est magnifique, il est magnifique. Il doit faire tourner des têtes le petit Ahmadeen.

Deen: Un moment j'ai eu peur que tu me sorte "pour moi c'était du sérieux, je veux qu'on se mette en couple".

J'explose de rire, peut être à cause de la voix aiguë qu'il a employé pour m'imiter ou à cause du scénario débile.

Moi: Nan nan t'inquiètes pas.

On a continué à rire pendant quelques minutes jusqu'à ce que ses yeux se ferment et qu'il s'endorme. Je soupire et ressors de sa chambre en prenant le soin de fermer sa porte sans le réveiller. J'allais me retourner pour rejoindre les gars mais je me cogne contre quelqu'un.

Aucun suspense, vous savez que c'est le fennec. Il me détaille de haut en bas en silence, je supporte pas quand on fait ça.

Moi: Quoi encore?

Ken: Vous avez fait quoi?

Moi: On a parlé.

Ken : C'est pour ça que t'es décoiffée et que ton pull est remonté.

J'en ai marre de ses insinuations. Je le tire par le bras et m'avance vers la porte d'entrée. On descends les escaliers en silence. J'essaye de contenir ma colère pour ne pas que les autres entendent.

Une fois dehors, je le pousse contre le mur et laisse échapper mon énervement.

Moi: J'en ai ras le cul de tes insinuations de merde ! Je fais ce que je veux de mon corps, t'as rien à dire déjà ! Arrête de me prendre pour une traînée, une salope ou une pute ! Et pour info, si j'étais décoiffée c'est parce que j'étais allongée sur le lit de Deen mais on a rien fait ! On a juste reparlé de l'autre soir ! Putain Ken ! Depuis que je te connais, j'arrive plus à me contrôler !

Il me regarde sans rien dire.

Moi: Arrêtes de me lancer des petits piques à longueur de journée ! Donc si t'as un truc à me dire, tu me le dis maintenant !

Toujours aucune réaction de sa part.

Moi: Je t'écoutes.

Un rictus se dessine sur ses lèvres. Il m'énerve. Je souffle et baisse la tête.

Moi: Je sais pas pourquoi j'ai perdu mon temps à te parler.

Je tourne les talons pour retourner chez moi mais soudain je me sens plaquée contre un mur. J'ai pas le temps de réagir que Ken presse ses lèvres contre les miennes. J'ouvre grand les yeux au début, je m'attendais pas du tout à cette réaction. Mais au fil du temps, je me détends et passe mes mains dans ses cheveux. Il m'agrippe la taille et me tire contre lui, il me serre tellement fort que j'ai failli ne plus pouvoir respirer. Le baiser est tellement passionné, je sais pas ce que je ressens. Je suis perdue.

À bout de souffle, on se décolle l'un de l'autre. Je me sens rougir, sûrement à cause de son regard. On y aperçoit du désir et un autre sentiment tellement profond qu'il m'est impossible de le détecter.

Moi: C'est une erreur.

Il me relâche doucement mais ne s'éloigne pas pour autant.

Ken: Je me suis égaré, désolé.

Moi: Hum.

On continue de se regarder, dans cette ruelle déserte, à 4:40 du matin ou du soir d'ailleurs.

Mon regard dévie sur ses lèvres si rosées et gonflées. J'ai envie de le réembrasser, j'hésite.

Je remarque qu'il fixe aussi mes lèvres. J'inspire un bon coup et décide de rompre ce silence.

Moi: Bon je vais y aller.

Il réagit toujours pas.

Ken: Putain.

Il se jette brusquement sur moi et m'embrasse à nouveau. Il m'agrippe les cuisses pour me soulever, j'enroule mes jambes autour de son buste. Je passe mes mains sous son sweat pour toucher sa douce peau chaude. Il frémit légèrement.