Chapitre V

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Josh et moi sympathisions depuis une trentaine de minutes lorsque la porte s'ouvrit en coup de vent.

- Josh tu n'as rien à faire là. Elle doit se reposer, ordonna l'intrus.

Peter se tenait devant nous, l'air grave, les bras croisés.

Je tentais une intervention:

- "Elle" est là, tu sais. Et "elle"sait se débrouiller toute seule.

Peter leva les yeux au ciel sans ne daigner me lancer un regard. Il se contentait de scruter Josh. 

- Je suis désolé je voulais juste...Tenta de se défendre Josh.

Mais Peter ne lui laissa même pas l'occasion de finir et le coupa :

- Je me moque de ce que tu voulais. Je ne veux pas le savoir. Sors d'ici, ordonna-t-il.

Josh se dirigea vers la porte, sans aucune résistance.

- Josh attends, tu ne vas pas le laisser te traiter comme ça !

Le blond posa sa main sur la poignet de la porte, se tourna vers moi, hocha les épaules et se tourna une dernière fois vers moi avant de sortir :

- À bientôt j'espère.

Je n'eus même pas le temps de répondre que Peter le poussa vers la sortie et franchit la porte lui aussi. Il resta quelques minutes à l'extérieur pour discuter avec Josh ou plutôt pour lui cracher son venin au visage. Hélas je ne pouvais pas entendre clairement ce qu'ils se disaient. Je n'entendais que des chuchotements qui cessèrent quelques minutes après. Puis il me rejoignit. Bien entendu ce n'était pas pour une visite de courtoisie.

- Ne t'approches plus de lui, m'ordonna-t-il.

Je le regardai stupéfaite :

-Pardon?

- Tu m'as très bien entendu, répondit-il sèchement.

Quel culot il avait. J'avais bien compris que sur cette île, il était le chef de sa petite tribu mais il n'était pas le miens. Si il pensait pouvoir avoir un minimum de contrôle sur moi, il allait être déçu. Nous verrons lequel de nous deux est le plus têtu.

- C'est plutôt de toi dont je ne devrais pas m'approcher ! Répliquais-je.

Je n'avais pas eu peur de le défier mais mon courage s'évanouit lorsque Peter s'approcha de moi. Instinctivement je reculai dans mon lit, ayant peur qu'il ne me frappe à nouveau. Mais au lieu de ça il prit place à mes côtés. Et le plus improbable encore c'est qu'il posa sa main sur ma joue afin de remettre une mèche de cheveux gênante derrière mon oreille. Ce garçon était vraiment lunatique et incompréhensible. Mais je devais bien avouer que ce geste m'avait chamboulée si je m'en tenais à l'irrégularité de mes battements de cœur. Alors que nous nous scrutions mutuellement depuis son geste étrangement doux, il mit fin au silence qui régnait entre nous :

- Finis de manger, prépares tes affaires et rejoins moi dehors. 

Est-ce qu'il allait me ramener chez moi ? Je donnerai n'importe quoi pour qu'il le fasse, j'en avais déjà assez vu. Impatiente et curieuse, je ne me fis pas prier. 

Je me changeais et revêtis la tenue que Josh m'avait apporté. Il s'agissait d'un pantalon kaki et d'un haut marron accompagné de bottines marrons. Le tout était très confortable, plus que je ne l'aurai cru puisqu'ils étaient fait de matières que je ne connaissais pas. 

Il m'emmena dans la forêt où je m'enfonçai à sa suite tout en observant l'environnement. Depuis que j'étais sur l'île on peut dire que je n'avais pas eu l'occasion de visiter les alentours. Les rayons du soleil couchant traversaient les épais feuillages des arbres. On pouvait entendre les bruits des animaux qui peuplaient ces bois mais ceux-ci restaient bien cachés. Néanmoins je pus apercevoir quelques magnifiques oiseaux perchés sur les branches. Je remarquai aussitôt à quel point ils étaient différents de ceux que j'avais l'habitude de voir. Leurs plumages, d'un bleu lumineux agrémenté d'un doux mouchetage clair, me laissèrent sans voix. La végétation était, elle aussi, peu commune puisque les fleurs étaient gigantesques. Elles me surplombaient de toute leur hauteur et s'agitaient. Elles étaient vivantes.

C'est lorsque je sentis quelque chose m'agripper la cheville que je redescendis sur Terre en poussant un cri de surprise. En baissant les yeux sur mon pied je remarquai que c'était une racine recouverte d'épine qui m'avait attrapé la cheville. Peter qui s'était retourné en entendant mon cri de détresse, usa de sa magie pour me libérer.

- Restes près de moi maintenant. Ce n'est pas parce que quelque chose est envoûtant que c'est inoffensif. Allez viens, m'ordonna-t-il.

Il n'avait pas tord. Il en était la preuve. Attirant mais dangereux, comme ces plantes sauvages.

Je m'empressais de le suivre et décidai de me montrer plus prudente cette fois. Nous marchions encore quelques minutes avant de passer entre une haie. Ce chemin nous amena à une cascade si belle qu'elle me laissa sans voix. C'était comme si elle n'avait pas de source, qu'elle sortait de nulle part. Ce qui rendait le pays imaginaire si merveilleux c'était la magie, présente partout. Dans l'eau, dans les arbres, dans la nature, dans l'île toute entière. Et la grande aventurière cachée en moi, avait hâte de découvrir tous les secrets de cette nature inconnue.

Peter me proposa d'aller me baigner. Je devais bien avouer que j'avais besoin d'un bon bain alors je m'approchais de l'eau. Je m'apprêtais à ôter mes vêtements mais me résignais en voyant que Peter était encore présent.

-Je t'en pris, rinces toi l'œil.

- Ne vas pas t'imaginer n'importe quoi. Il va bientôt faire nuit et il y a des bêtes sauvages dans la forêt. Et puis aucune fille n'est venue sur l'île depuis des années alors qui sait comment les gars pourraient réagir.

- Ce ne sont pas des animaux à ce que je saches ? Ronchonnais-je.

Je l'entendis marmonner un "presque", avant qu'il ne se retourne.

Je devais bien avouer que quelque chose m'impressionnait chez Peter. Il était toujours impassible, il ne laissait rien paraître et restait calme dans n'importe quelle situation. Tandis que moi, j'étais transparente. Je ne pouvais cacher ce que je ressentais. Je fonçai tête baissée sans réfléchir et j'avais du mal à rester calme ce qui m'attirait très souvent des ennuis. 

Ce qui m'agaçais le plus c'était qu'il pouvait prévoir le moindre de mes faits et gestes. J'avais l'impression qu'il me connaissait plus que je ne me connaissais moi même. Et j'en avais marre qu'il ait toujours un coup d'avance sur moi. A mon tour de le prendre par surprise. Songeuse, je posai alors mes yeux sur l'eau d'un bleu limpide et la regardai silencieusement. Soudain une idée me vint à l'esprit tandis que je m'approchais de l'eau avant de m'écrier :

- Quelle horreur, c'est quoi cette chose? Hurlais-je. 

Le Véritable Peter Pan (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant