Les yeux clos mais à demi consciente, je me sentis décoller du sol lorsque quelqu'un me souleva. J'entendais les feuilles craquer sous les pas de l'inconnu qui marcha pendant quelques minutes. Puis il s'arrêta avant que je ne l'entende déverrouiller une porte. Il pénétra dans la pièce, tandis que j'étais toujours dans ses bras, les yeux clos, immobile. On me posa finalement sur une surface moelleuse qui s'affaissa sous mon poids. Je sentis la chaleur d'une couverture m'envelopper avant qu'un tissu mouillé ne vienne caresser doucement mon front brûlant.A ce contact, j'ouvris difficilement les yeux. Je fus prise de court lorsque mon regard croisa le regard vert de Peter. Ce dernier affichait un sourire qui, pour la première fois, me parut sincère. Néanmoins il se sentit obligé de lâcher :
- Je ne me suis pas trompée, tu es définitivement trop fragile, comme la plupart des filles.
Je ne répondis pas à cette réplique machiste qui n'avait pour seul objectif que de m'agacer. Je m'appuyais sur mes bras pour me redresser doucement tandis que la pièce tourna autour de moi Peter me dissuada de me lever en posant une main sur mon épaule avec force :
- Et je ne m'étais pas trompé là dessus non plus, tu es vraiment têtue. Restes couchée, tu dois te reposer.
Je laissais retomber ma tête sur l'oreiller avant de m'adresse à lui:
- Qu'est ce qui s'est passé ?
- Je pense que tout ça ça fait trop pour toi. Le voyage, notre petite lutte,...
- Petite ? Tu te moques de moi? Tu as usé de tes pouvoirs et tu n'y as pas été de main morte avec moi! M'écriais je en le fusillant du regard et en croisant mes bras contre la poitrine.
Peter se frotta l'arrière de la tête:
- Oui... je suis sincèrement désolée. Tu me disputeras plus tard, maintenant reposes toi.
Le Peter sournois n'était plus. Il paraissait plus calme et sans une once de méchanceté, du moins pour l'instant. Il avait même l'air inquiet et désolé. Je priais pour que ça dure. Mais je n'eus pas le temps d'y songer davantage tandis que mes paupières devenaient lourdes. Je ne luttais pas plus longtemps en sentant le sommeil me gagner. Celui ci eut finalement raison de moi tandis que je me sentis sombrer:
Peter se tenait au dessus de moi. Ses mains étaient de part et d'autres de mon village tandis que j'étais comme prise au piège. Nous étions allongés sur le sol alors que les garçons perdus nous regardaient. J'avais pourtant l'impression de n'être qu'avec lui, qu'il n'y avait personne d'autre. Nous nous regardions dans le blanc des yeux sans dire un mot. Soudain, comme par magie, les garçons perdus se volatilisèrent. Seul Peter était encore présent, son corps surplombant toujours le miens. Il approcha lentement son visage du miens pour finalement poser délicatement ses lèvres sur les miennes.
Je n'avais plus aucune notion du temps. Je n'aurai su dire si ce baiser avait duré quelques secondes ou bien de longues minutes. Mais je finis par redescendre sur Terre lorsque Peter se redressa puis annonça avec son sourire narquois au coin des lèvres :
- Maintenant tu m'appartiens.
Je me réveillai dans un sursaut, le souffle court. Je manquai de sursauter une nouvelle fois lorsque je remarquai le jeune homme qui m'observait. Ce beau blond aux yeux noisettes avait peut être quelques années de plus que moi. Il me semblait l'avoir vu à mon arrivé, parmi les garçons perdus.
Ce garçon paraissait différent de Peter. Je ne saurais dire si c'était le sourire chaleureux qu'il affichait ou bien son regard pétillant qui me faisait penser ça.
Sa voix me sortit de mes songes :
- Tu es enfin réveillée. Je m'appelle Josh. Ça va mieux?
Je l'inspectais, d'un air méfiant avant de finalement lui répondre:
- Hum, oui on peut dire ça, mais ton boss ne m'a pas loupé. Il a une façon bien à lui d'accueillir les nouveaux arrivants, balbutiai-je.
Il se gratta l'arrière de la tête, visiblement gêné.
- Euh... oui. Peter est quelqu'un de compliqué.
Un silence s'installa tandis que j'analysais ses paroles.
- Tu as fait un cauchemar? M'interrogea-t-il soudainement, brisant ainsi ce cours silence.
- Non pourquoi? Demandais-je à mon tour tandis que je sentais le rouge me monter aux joues en me remémorant mon rêve.
- Parce que tu t'agitais dans ton sommeil, annonça-t-il.
Si mes joues étaient déjà bien rosées elles devaient sûrement être cramoisies maintenant. Je tentais de sauver les apparences en niant:
- Non ne t'en fais pas pour moi. Je dormais comme un bébé!
Tentative échoué. J'étais certaine qu'il ne me croyait pas. Mais heureusement, le dénommé Josh, mit fin, à mon plus grand soulagement, à ce silence gênant en changeant de sujet :
- Je venais juste voir si tu allais mieux. Je t'ai aussi apporté une tenue propre et de quoi manger.
Il m'indiqua le plateau repas posé sur ce qui ressemblait à une table de chevet: de l'eau, des fruits et un potage encore fumant. De quoi reprendre des forces après ces dernières heures éprouvantes physiquement et mentalement.
Tandis que je commençais à manger, il me tendit également un petit bol rempli d'une pâte épaisse :
- Je te conseille de mettre un peu de cette crème sur tes hématomes. Ça te soulagera.
- Qu'est ce que c'est ? L'interrogeais-je en examinant le contenant d'un air dubitatif.
- Un mélange de plante qu'on utilise fréquemment après ce genre d'entrainement. C'est moi qui le fait. Je suis en quelques sortes le médecin du campement. Donc en cas de bobo n'hésite pas à venir me voir ?
- Et bien merci. Mais j'espère que ça ne se reproduira pas. Et puis je ne veux pas prendre ce genre de petites habitudes, je ne devrai pas rester très longtemps ici.
- Ah oui ? Je croyais que tu l'avais souhaité, comme nous tous ici.
- Oui.. et bien, il s'agit d'un malentendu.
Josh me regarda pendant un moment, il sembla s'interroger avant d'afficher un sourire rayonnant. Il me sourit de toutes ses dents et son sourire était contagieux. Cela ne pouvait que confirmer ce que je pensais jusque là. Ce garçon était définitivement l'opposé de Peter puisqu'il était gentil, souriant et bienveillant, alors que Peter était arrogant, hautain, égocentrique... énervant.
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Le Véritable Peter Pan (En Réécriture)
Fiksi Penggemar17 ans. Un âge plutôt difficile pour Eden. À la veille de la majorité, c'est effrayant de devoir plonger dans ce monde si compliqué qu'est celui des adultes. Si seulement il en existait un plus simple où les rêves rythment le quotidien. Rêver et ne...