Le Véritable Peter Pan (En Réécriture)

Chapitre IX

Il s'approcha de mon lit et me taquina :

- Bien dormi princesse?

Maintenant c'était certain. Il contrôlait bel et bien mes rêves. A cette pensée, je sentis mes joues chauffer.

-Ne m'appelles pas comme ça.

-Princesse ? Ça te va plutôt bien je trouve. Tu veux tout sur un plateau, sans aucune difficulté.

- C'est n'importe quoi. Tu n'as aucune idée de ce que j'ai vécu. Je ne me suis battue pendant des années, je me suis surpassée pour être celle que je suis aujourd'hui, m'écriais-je.

-Et bien gardes cette même motivation et cette même rage pour ton entraînement. Prépares toi, dit-il en me tendant des vêtements propres.

J'ôtais mon pull et mon jean pour enfiler cette tenue marron que Peter m'avait apportée. Une fois prête je le rejoignis à l'extérieur puis lui emboîta le pas jusqu'à une clairière située à une dizaine de minutes du camp.

Avant de commencer je l'interrogeai :

- Rappelle-moi juste une chose. A quoi ça va me servir ?

- Ça va t'être utile pour rester en vie. Et pas seulement ici.

- Mais pourtant la dernière fois si tu ne t'étais pas servie de tes pouvoirs j'aurai pu avoir le dessus, annonçais-je, confiante.

Toutefois, ma confiance prit la fuite lorsqu'il ricana.

- Tu aurais pu avoir le dessus tu dis ?

Il me scruta quelques secondes avant de me faire une clé de cheville ce qui me fit perdre l'équilibre immédiatement. Maintenant assise sur le sol, je le fusillais du regard. Il afficha un air vainqueur avant de m'aider à me remettre sur pied.

- Tu vois. Tu n'es pas assez attentive. Tu joues tout sur l'attaque et en plus ton attaque est mauvaise. Tu fonces tête baissée, aveuglée par tes émotions.

- Tu ne m'avais pas dit que c'est ce qui faisait ma force ?

- Oui je l'ai dit et c'est vrai mais attention à ne pas agir sous le coup de l'impulsion. Tu dois apprendre à esquiver, à parer les coups de ton adversaire pour mieux l'attaquer après.

Je l'écoutais attentivement car je savais qu'il disait vrai. Je m'étais toujours trouvée faible alors autant me donner les moyens de changer cela.

- On va essayer quelque chose. Je vais te donner plusieurs coups à la suite et tu dois faire en sorte que je ne t'atteigne pas.

Réellement intéressée je l'interrogeais :

- Un peu comme à l'escrime ?

Il hocha la tête et se positionna devant moi. Je le stoppais avant qu'il ne commence :

- Avant qu'on commence, tu me promets de ne pas te servir de tes pouvoirs, histoire que ça soit plus équitable.

- Même sans ça j'arriverai toujours à prendre le dessus.

- OK. On va voir ça. Arrêtes de parler et montres moi, le défiais-je.

Je plaçai mon pied droit légèrement en avant afin d'avoir un appui et plus de stabilité. Les points à hauteur du visage, j'étais prête à parer ses coups. Mais lorsqu'il attaqua avec un crochet droit, je n'eus même pas le temps de faire une tentative pour l'éviter.

- Tu vois, déjà là tu es mal positionnée.

Il m'attrapa les poignets pour repositionner mes poings.

- Voilà. Tes poings doivent être plus espacés l'un de l'autre et beaucoup moins haut. Aller on recommence.

Il relança le même coup qu'une minute auparavant mais je parvenais à l'esquiver cette fois. Au fur et à mesure, j'arrivais à contrer ses coups plus rapidement et il ne m'atteignait presque plus. C'était une bonne chose. Avec un peu plus d'entrainement ça serait encore mieux. Mais ces heures d'entraînement avaient été très éprouvantes pour moi.

Alors que je pensais cet entraînement achevé, Peter revint à la charge et me mit à terre sans effort.

- Tu dois toujours rester sur tes gardes je te l'ai déjà dit, déclara-t-il en me tendant la main.

Je l'attrapai et la tirai afin de faire tomber Peter. Ce dernier était maintenant au dessus de moi.

- Je peux te dire la même chose.

Toujours au dessus de moi, Peter ne bougeait pas. Moi non plus. Je me contentais de le regarder dans les yeux. J'eus la soudaine impression que l'air se chargea d'électricité lorsque le visage de Peter se rapprocha dangereusement du miens. Ce magnétisme était de nouveau présent entre nous. Impatiente j'attrapai soudainement Peter par le col et plaquai mes lèvres contre les siennes. Cette audace inhabituelle chez moi m'étonna mais je ne pus y réfléchir davantage tandis que Peter me rendait ce baiser  avec une fougue dont il n'avait pas fait preuve la première fois.

A bout de souffle on dût se séparer. Une certaine gêne s'installa. Ni lui ni moi ne comprenions cette attirance qui nous gagnait de plus en plus. Il se racla la gorge, se releva et me laissa là, incrédule face aux derniers événements. Encore une fois, j'avais énormément de mal à le comprendre. On pouvait dire qu'il s'était montrait étrangement amicale durant cet entraînement. D'après ce que je savais de lui, c'était rare. Ce que je comprenais encore moins c'était cette inévitable attirance que j'éprouvais pour lui.

Je me remis enfin sur pied et me mis à marcher à travers les bois sans aucune destination précise, dans le seul but de me vider la tête.