A la quête du bonheur partie 1

Chapitre 3 : La nouvelle

" Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. Ton destin en sera changé"

** Aisha

J'arrive au point de rendez-vous à 11h58. Je me gare à deux pâtés de maisons de ce charmant restaurant familial mais chic qui m'apportera réconfort lors de cet entretien. Je ne sais toujours pas si c'est une bonne idée d'avoir donné rendez-vous à un homme que je ne connais pas, mais j'ai horreur des regrets. Il faut que je découvre qui il est et comment il sait autant de choses sur ma jumelle.

Le lien qui unit des jumeaux est puissant. Il surpasse tous les autres sentiments et reste indéfectible. Je sais que ça peut paraître fou mais même à des kilomètres, je sais quand ma sœur se blesse ou quand elle ne se sent pas bien. La preuve, il y a trois ans elle s'est cassé le bras au ski. Alors que l'ont était séparé de plus de 1 000 km, j'ai su que quelque chose n'allait pas bien pour elle ... C'est un sentiment que je ressens au fond de moi-même. Alors c'est pour cette raison que je suis là. Parce que j'aime ma sœur et que quelque chose me dit que je dois savoir ce qu'il se passe derrière cette situation.

Assise dans ma voiture, je regarde ma montre. 11h59. Parfait ! Je sors mon poudrier et me remaquille légèrement grâce à mon rétroviseur. Je me suis fait une queue-de-cheval haute et lissée. Je lisse ma robe et attrape mon sac tout en me garant à une place plus près du restaurant. Je sors de la voiture emportant mon Longchamps avec moi. Je cherche mon portable puis envoie un message à Zara " tout est ok. Je rentre dans le restaurant. Bises". Je regarde ma montre 12h01, vous savez ce que dit ma grand-mère Jeanette ? Une femme doit toujours arriver en retard d'une ou deux minutes. Il faut savoir montrer aux hommes notre pouvoir sur eux et garder les stéréotypes sur la femme.

Je pousse la porte du restaurant. Un homme m'accueille :
- bonjour Madame, vous avez réservé ?
- Non mais j'ai rendez-vous avec un certain Amar BenArfi.
- Oui en effet Madame. Il est déjà arrivé. Si vous voulez bien me suivre.

Je suis l'homme slalomant entre les tables jusqu'à un coin reculé et intime de la salle. Un homme grand, métisse avec des yeux clairs impressionnant est assis à table. Il semble captivé par ma venue. Il m'observe tel un félin sur sa proie. Mon cœur se met à battre à cette idée, Zara ne m'avait pas préciser qu'il avait un tel charisme et une telle beauté.

J'arrive enfin à sa hauteur. Il se lève et me prend la main, qu'il baise avec délicatesse. J'en suis scotchée. Mais, à quelle époque cet homme se croit-il ? Au XVIIIe siècle ? Je suis obligée de lever la tête pour le regarder dans les yeux, et cela, malgré mes talons de quinze centimètres ! Quelle ironie ! Je me sens comme une petite chose sans défenses et cette idée me dérange. Il me murmure :
- Mme Belsen, je suis enchanté de vous revoir.
- Mais moi de même, Mr BenArfi.
- Appelez-moi Amar, je vous prie.

Il fait signe au serveur qui repart d'où il est venue. Il me fait ensuite signe de m'asseoir en face de lui et me tend une coupe de champagne. Quels clichés, un homme riche commandant du champagne !

Je m'assois puis lui dis :
- Je ne bois pas d'alcool en pleine journée Mr Amar, encore moins du champagne.

Il fronce des sourcils mais n'insiste pas et repose le verre tout en me servant un verre d'eau.
- Pouvez-vous me dire ce que je fais ici ?
- Vous mangez, c'est ce que l'on fait à 12h. Choisissez votre menu et je répondrai à vos questions ensuite.
- ça fait beaucoup d'injonctions de la part d'un homme que je ne connais pas.

Il soulève le sourcil tout en souriant :
- Choisissez. Je meurs de faim.

Il me faut qu'une minute pour choisir mon repas et il en fallu deux au serveur pour venir prendre nos commandes. Deux minutes où Amar me regarde avec soin, avec une expression parfois surprise et parfois interrogative. Je commande des lasagnes de saumon tandis qu'il commande une viande rouge saignante avec des haricots verts. Typique d'un homme d'affaires !