Antoine est entré dans le club après moi, en sifflotant.
-C'est plus propre que chez moi.J'ai souri, me rappelant l'état de son appartement, un dépotoir sans nom.
Remarque, le mien n'avait pas plus fière allure.-Bon ! Tu veux t'entraîner, le novice ? L'ai-je défié, sachant pertinemment que ce genre de pari l'attirait à chaque coup.
Et cela ne manqua pas.
Une minute plus tard, nous étions face à face sur le ring, le sourire jusqu'aux oreilles et les mains enveloppées dans les traditionnels gants d'un rouge vif.Combattre quelqu'un, même Antoine, en jean, n'était pas ce qu'il y a de plus facile mais je me suis tant amusé à parer ses coups et a en réceptionner d'autres que ça en valait très clairement le coup.
Nous nous défoulions une dernière fois avant de nous enfermer chez Adèle qui fêtait son vingtième anniversaire aujourd'hui.
Le souvenir de ses grands gestes, de son application à mettre Wendy au sol me revint et me fit grincer des dents.-Eh Élias ? Est-ce que ça va ? Me demanda Antoine qui avait visiblement relevé que je m'étais plongé une fois de plus dans mes pensées.
-Oui, t'inquiète. Je pensais à Adèle et à... Tout ça.
Nous descendîmes du ring en silence, jusqu'à ce qu'Antoine empoigne mon avant-bras et se mette face à moi.
-Mec, tu ne m'as toujours pas dit qui était la fille du cimetière.
Dès qu'il prononça ces mots, l'image de la dernière dispute en date de Wendy et moi me revint en mémoire.
-Eh bien... Ce serait compliqué à expliquer. C'est une de mes élèves, Henri lui a proposé de suivre les cours et elle a vraiment du potentiel même si on sent qu'elle rêve seulement de se défouler. Elle cache des choses, et je voudrais comprendre ce que c'est.
Pourquoi je déballais le fond de ma pensée, allez savoir, Antoine voulait simplement savoir qui elle était.
-Elle s'appelle Wendy, ai-je enchaîné. Elle a dix-sept ans. C'est la fille la plus incompréhensible que j'ai rencontrée de toute ma vie. Je te jure, on est pas fichus de se parler sans se gueuler dessus, c'est une catastrophe.
Antoine eut un sourire en coin qui ne m'échappa pas.
-Je t'aurais bien demandé si elle avait un copain, ricana-t-il, parce qu'elle est vraiment canon. Mais il semble que tu sois déjà dans la course.
Nous sommes ressortis de la salle et je l'ai poussé de la main.
-Mais non, elle a flashé sur un gars du groupe, un grand type taillé comme une armoire qui bave sur elle depuis la première fois.
-Ouais, j'ai comme l'impression que ça ne durera pas, commenta Antoine a mi-voix.
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Dès que les garçons sont sortis, je les ai suivis en faisant preuve de toute la discrétion dont j'étais capable.
Je suis sortie par la porte de service et ai trottiné derrière eux en respirant doucement.Élias portait une veste de jean clair, je le distinguai dans l'obscurité. Ne pas le suivre, ne pas le suivre. J'ai hésité au moins 30 secondes avant de secouer la tête et de me résigner. Lise avait le sommeil lourd, je ne m'aventurerai pas trop loin non plus, et s'ils partaient je ne sais où, je rebrousserai chemin et rentrerai tout de suite.
Heureusement, quelques rues plus tard, les deux garçons sont entrés dans une maison animée et éclairée. Grande bâtisse qui tenait plus de la villa que d'une maison de village, dans laquelle je les ai suivis, jugeant qu'étant donné le nombre de personnes sur place, je passerai complètement inaperçue. Si j'avais réfléchis davantage, j'aurais emporté mes fausses lunettes afin de ne pas courir le risque de me faire repérer... mais de toute façon, toutes les personnes ici présentes étaient occupées à danser sur une musique endiablée ou à échanger de langoureux baisers.
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Random"Je m'appelle Wendy Prissera et ai la chance incommensurable d'être la fille aînée du président" (MERCI !)