[ Chapitre 29 ]

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Maman fut convoquée au commissariat pour raconter sa version des faits et avait demandé à être accompagnée d'Henri, comme soutien et témoin. 

La vie à l'hôpital était loin d'être un paradis, mais je dois avouer que la présence de tout mon entourage m'aidait à être optimiste.
Les visiteurs se succédaient et Mélodie passait toujours plusieurs heures avec moi, surexcitée de ma sortie prochaine et admirative de la relation que je partageais avec Élias.

Lise m'avait également rendu visite et rencontré ma mère avec laquelle elle s'était immédatement entendue.

-Alors, petit cachottier ? Avait-elle lancé à Henri qui causait avec ma mère.

Ce dernier sourit et haussa les épaules.

-La vie est pleine de surprises.

       
         
Et en secret chaque nuit, Élias venait me rejoindre dans mon lit afin que je m'endorme entre ses bras plus heureuse que jamais, comme dans les films à l'eau de rose.
Bon, nous nous faisions sévèrement réprimandés par les infirmiers qui nous découvraient enlacés et ronflants au matin, mais ce sont de petits moments comme ceux-là qui façonnent une vie.

  
-Marc va être incarcéré, m'annonça un matin le jeune homme en sirotant son café, assis sur un banc du parc de l'hôpital.

Autour de nous, des piles de magazines s'alignaient, sur lesquels figurait le même titre, "La vie cachée du président Prissera".
Des photos fortement sympathiques y étaient jointes, des clichés de brancards m'amenant aux urgences, des soi disantes maîtresses de mon père... et j'en passe.
Les rumeurs avaient éclaté au grand jour, pour le grand désespoir de Marc qui était en garde à vue. 

Maman avait d'engagé la procédure de divorce et s'était considérablement endurcie, prête à écraser tout ceux qui en voudront à notre petite famille.

Cet homme s'était finalement retrouvé face à la justice et à une Cristal noire de colère.
Et je ne pouvais m'empêcher d'en être contente.
Charlie, qui ne voyait quasiment jamais son père lorsque celui ci vivait encore à la maison, ne le réclamait pas tant que ça.
Tout s'arrangeait.

-Je crois que je n'arriverais jamais à me faire à l'idée que nous sommes ensemble, ai-je souri.

-Pourquoi ça ? Rétorqua le jeune homme en passant ses doigts sur le bandage qui couvrait toujours la cicatrice de ma joue.

J'ai haussé les épaules.

-Parmi tous les mannequins qui se pressent à tes pieds, tu as jeté ton dévolu sur le cas social que je suis.

Élias s'est redressé et a éclaté de rire.

-Wendy, ajouta-t-il en prenant mon visage vers lui. C'est avec un immense plaisir que je me suis immergé dans ton univers peuplé de fous, c'est avec une joie inégalable que je me suis fait tirer dessus par le président lui-même.

《C'est avec un plaisir incommensurable que j'ai haï Joseph de trop rester près de toi. C'est avec un délice cruel que j'ai repoussé les avances d'Adèle.
C'est avec un bonheur inimaginable que j'ai rencontré toute ta famille, même si j'étais cloué au lit.

《C'est avec un enchantement merveilleux que je t'ai vu rencontrer mes parents à ton tour, saluer mes amis et que je te vois entrer peu à peu dans ma vie.

《Et je recommencerais encore et encore cette folle odyssée, seulement et uniquement si je peux t'avoir près de moi.

Je suis restée muette de stupéfaction.
Ne me dites pas qu'il avait sorti tout ce texte directement de son esprit, parce que je ne vous croirai pas.
J'ai laissé les bras d'Élias m'entourer à nouveau et ai souri avant de fermer les yeux.

-Si je te répondais par une déclaration, tu te ficherais de mon niveau déplorable question belles paroles. Alors je me contenterai juste de te dire que je t'aime.

Élias rit doucement et secoua la tête.

-Incorrigible, soupira-t-il avant de pencher son visage vers moi et de poser ses lèvres sur les miennes.

Je n'allais pas tarder de sortir de l'hôpital, il ne me restait qu'une courte semaine d'examens.
Élias sortira en même temps que moi, complètement remis.

J'étais maintenant sûre qu'Henri était mon père, mais il allait nous falloir du temps pour devenir une famille réelle.
Le fait que cet homme serait bientôt derrière des barreaux me rassurait et me montrait que j'avais finalement apporté un équilibre dans mon petit monde.

Maman mettrait beaucoup de temps à s'en remettre, c'était certain.
Mais quelque chose me disait qu'Henri sera là pour l'y aider.
Lise, quant à elle, passait tout son temps à réclamer des nouvelles de Marc auprès des infirmiers, s'indignant qu'on ne l'ait toujours pas empoisonné dans son sommeil.

Et Élias et moi attendions sagement la fin de cette période, impatients de nous lancer dans la vie.
Car nous le savions,

-Ce n'est que le début ! S'exclama Élias ce soir-là en ouvrant les bras devant la ville endormie, depuis le toit de l'hôpital.

J'ai ri, me suis assise sur le toit du bâtiment en inspirant profondément l'air nocturne.
Élias est venu s'asseoir à côté de moi et je l'ai embrassé en sachant que cet instant là, durerait éternellement.

CharmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant