Chapitre 2 : Euh...Julie ?

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Après avoir passé la nuit à ruminer, Kentin s'était levé avec un nouvel objectif. La dispute de la veille avec Julie l'avait plus ébranlé que ce qu'il n'aurait cru. Il devait se racheter. Hors de question de recommencer deux fois la même erreur. Il s'était senti rejeté la veille mais Julie ne lui avait pas non plus complètement fermé la porte.

Ce matin là, ce fut donc animé d'une nouvelle conviction qu'il se dirigea vers la maison de la jeune fille, juste avant d'aller au lycée. Il monta les marches du perron, prit une grande inspiration et toqua à la porte. Qu'elle ne fut pas sa stupéfaction quand il vit une vieille dame lui ouvrir, le regardant avec bienveillance.

- Oui mon petit ? Je peux faire quelque chose pour toi ? Chevrota t'elle.
- Euh...balbutia Kentin, décontenancé. Je cherche Julie. Julie Mercy...
- Je suis désolée mon garçon, mais il n'y a aucune Julie, ici.
- Vous êtes sûre ? bredouilla le jeune homme.
- Mercy.... Ça me dit quelque chose, chevrota la vieille dame. Je crois que c'était le nom des anciens propriétaires.
- Ah. Merci...

Avec un rapide sourire, Kentin partit en direction du lycée, des questions en tête. Julie avait donc déménagé ? Mais cette maison était la maison de rêve de ses parents. D'aussi loin qu'il se souvienne, Kentin avait toujours entendu la mère de Julie dire qu'elle passerait sa vie ici. Peut être avaient ils trouvé mieux ailleurs ?

Il arriva juste à temps, au moment où la sonnerie retentissait. Kentin salua Castiel de loin, et se glissa vers Rosalya pour la prendre à part.

- Désolé d'être si peu cavalier, ricana t'il en voyant l'air outré de la jeune fille. Mais je voulais te demander si je peux prendre la place à côté de Julie.

Rosalya le regarda, dubitative. Elle jeta un coup d'œil vers Julie qui entrait dans la salle, puis reporta son regard vers Kentin. Finalement, elle soupira.

- Très bien. Mais méfie toi Kentin. Vraiment. Si il se passe quoi que ce soit...
- Oui oui, tu me découperas en morceau, j'ai bien saisi, coupa Kentin, impatient. Merci !

Il se dépêcha d'entrer à son tour dans la salle, et s'assit près de la jeune fille, sans faire attention au regard flamboyant qu'elle lui lançait. Heureusement, elle ne s'était pas installée trop prêt du bureau du professeur, aussi, pourraient-ils discuter à loisir. Il ne put retenir un petit sourire sarcastique quand il vit le regard meurtrier que Julie jetaient vers Rosalya qui affichait un air contrit.
Alors que le cours commençait, Kentin se laissa aller contre le dossier avec désinvolture et demanda à Julie de façon très directe :

- Tu as déménagé ?

La jeune fille sursauta, et tripota nerveusement ses cheveux.

- Tu as essayé de venir chez moi ?
- Ce matin oui. J'avais envie de faire le trajet avec toi.
- Vraiment, je suis touchée que tu te souviennes de mon existence, railla Julie en prenant des notes tandis que le regard du professeur convergeait vers eux.
- Ça ne répond pas à ma question, murmura Kentin en se penchant vers elle.
- Je n'ai rien à te dire.

Malgré toute sa bonne volonté, Kentin ne réussit pas à obtenir des réponses d'elle. S'armant de patience, connaissant la jeune fille par coeur, il décida de la laisser un peu en paix pour ne pas la braquer davantage. Apres tout, il voulait la récupérer, pas la faire fuir. Mais ça lui faisait mal de la voir si distante avec lui. Il devait y aller petit à petit, comme pour apprivoiser un chat sauvage. Ne pas aller trop vite, mais pas trop lentement non plus. Il fallait reconstruire cette relation perdue pas à pas.

Il la laissa en paix jusqu'au cours de l'après midi. À peine s'était elle installée en cours de français qu'il la rejoignit sans aucune forme de cérémonie.

Le jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant