À Detroit, en cette chaude journée de juin, l'assoupissement avait prit possession des salles de classe habituellement animées. Les professeurs savouraient discrètement la somnolence de leurs élèves si perturbateurs, et en profitaient pour faire enfin des cours corrects. Il est vrai que dans ce lycée, le chaos régnait en temps normal. Mais les grandes vacances approchaient, la chaleur était étouffante et les élèves étaient fatigués. Autant pour ceux qui passaient leurs examens que pour les autres.
L'année touchait à sa fin, et les élèves de dernière année sortaient enfin de leur dernier examen : les mathématiques. Il était temps pour les retardataires de rendre leurs dossiers d'inscription dans les universités.
Pour les sportifs, cheerleaders compris, leur destin était déjà tout tracés. Les meilleurs d'entre eux avaient décrochés des bourses, leur permettant d'aller dans les meilleures écoles. Beaucoup avaient obtenus leurs premiers vœux. Et c'était le cas de Kentin.Il avait réussi à obtenir une bourse d'étude pour l'université de Princeton, dans le New Jersey, grâce à ses excellentes notes.
À peine eut il apprit la bonne nouvelle qu'il s'empressa d'aller l'annoncer à Julie. Pourtant, s'il pensait qu'elle allait sauter de joie, ce fut tout le contraire qui se produisit. Elle se ferma, et ses yeux devinrent sombres.
Dans l'incompréhension, Kentin lui prit doucement la main.- Qu'est ce qu'il y a ? Hésita t'il.
- C'est juste que...non, je suis contente pour toi, murmura t'elle. Tu as eu ce que tu voulais, tu vas pouvoir faire tes études c'est génial.
- Mais....?
- Je n'ai eu aucun de mes vœux - sa voix se brisa - Aucune bourse, rien. Et je ne sais pas ce que je vais faire...Kentin baissa la tête, attristé.
- Tu sais, tenta t'il. Beaucoup ont réussi leur vie sans études. Tu peux...
- Faire quoi? Railla Julie. Trouver un travail ? Ouvrir une boutique d'antiquités comme pour la plupart des nanas d'ici qui ne savent pas quoi faire de leur vie ? Non merci.
- Et le foyer ? Ils ne vont pas t'aider à financer des études que tu voudrais faire ?
- Mais Kentin... Non ! Pleura La jeune fille. Je vais avoir dix huit ans, le foyer ne sera plus responsable de moi ! Même s'il me finance la première année d'étude, qu'est ce que je vais faire ensuite ? Comment je vais pouvoir payer le reste ? La chambre au campus, les fournitures?
- Julie...Brisé de la voir si triste, Kentin la prit dans ses bras et la serra de toutes ses forces. Qu'allait elle faire ? Ses parents seraient sûrement ravis de l'accueillir quelques temps, mais... Encore fallait-il qu'elle accepte.
- Et si je restais avec toi? Demanda t'il alors.
- Comment ça?
- Tu sais, ici, ou ailleurs, je trouve un travail et...
- Ça résoudra pas le problème, soupira la jeune fille. Fais tes études, tu as cette opportunité, ne la gâche pas.
-Mais..
- Je serais là quand tu rentreras, assura t'elle.Julie avait la trouille. Kentin avait de l'ambition et la folie des grandes villes prenait vite le dessus sur la raison. Peut être trouverait il mieux qu'elle ? Peut être en aurait il marre un jour qu'elle soit constamment paumée et dans une situation précaire.
Alors elle afficha un sourire encourageant face aux yeux indécis de Kentin. Elle savait qu'il mourrait d'envie d'aller à Princeton et ce n'était certainement pas elle qui l'en empêcherait. Même si une partie d'elle voudrait lui crier de rester près d'elle car il était son seul repère.- Tu sais quoi ? Dit elle avec douceur. Je vais trouver un travail, ici, à Detroit, et je vais mettre des sous de côté pour te rejoindre dans l'année.
- Et tu feras quoi de plus là bas? maugréa Kentin.
- Je travaillerais encore. Et puis je trouverais ma voie. Je vais bien réfléchir.
- D'accord, concéda doucement Kentin.Cela ne lui plaisait pas de laisser sa petite amie dans une ville telle que Detroit. Mais elle avait raison. Il ne pouvait pas rester là alors qu'il avait la possibilité d'intégrer une université telle que Princeton. Alors il la serra doucement dans les bras, en faisant mille promesses.
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Le jour où...
RandomJulie redécouvre Kentin. Mais la vie ne fait pas de cadeaux, et ceci s'appelle une descente aux enfers. Grâce (ou à cause) d'un certain Castiel.. "Le jour où tout a commencé Le jour où je t'ai retrouvée Le jour où ta vie a basculée Le jour où j'ai...