Chapitre 9

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- Tiens.

Castiel jeta une petite poche à Julie et regarda brièvement autour de lui. Personne ne les regardait.

- Castiel, pas au bahut je t'ai dit ! Râla la jeune fille enfouissant le sachet dans son sac. Bordel si on se fait chopper...
- Ça va, maugréa Castiel. Kentin le sait ?
- Bien sûr que non - Julie eu un regard mauvais - Et ne t'avises pas de le lui dire. De toute façon, c'est la dernière fois.
- Ah oui, vraiment ? Dit Castiel en arquant un sourcil. Permet moi d'en douter, princesse.
- Écoute, soupira Julie. J'ai pas envie d'avoir des problèmes, et encore moins de mentir à Kentin. J'allais chez Marco uniquement pour ça, et ceci - elle désigna le sachet - c'est la dernière dose qu'il me devait.
- D'accord...dit Castiel en haussant les épaules. Tu es une grande fille après tout. Mais si effectivement c'est ta dernière fois, que tu comptes arrêter, tu n'aurais aucun problème à ne pas le consommer ?
- Aucun, assura Julie.
- Alors donne le moi ?

Julie jaugea pendant quelques secondes le garçon. Elle hésitait. Effectivement, elle ne voulait plus avoir à faire avec ce milieu, et elle ne voulait plus retoucher à ce truc. Mais une dernière fois était bien tentante. Et en même temps, elle connaissait la valeur de ces petits cachets, et elle savait Ô combien il était difficile de s'en procurer.

"Une première fois est souvent décisive. Elle peut paraître infime par rapport à l'acte qu'elle représente. Et inconsciemment, les choses sont dédramatisées. Pourtant, c'est souvent grâce à ces premières fois que l'on devient qui l'on est."

- Tu sais combien ça vaut ? Soupira Julie. Une fortune. Bien trop cher pour toi.
- C'est toi qui le dit, fit Castiel en enfouissant ses mains dans ses poches. Mais tu vois, il se trouve que ces trucs sont hyper à durs à avoir, et pas tout le monde ne rentre dans les bonnes grâce de Marco. Je t'en offres 5% de plus de sa valeur initiale.

Julie hésita encore. L'argent lui permettrait d'acheter un beau cadeau pour l'anniversaire de Kentin. Et puis...elle secoua la tête. Elle n'avait pas besoin de ça de toute façon. A contrecœur, elle accepta la proposition de Castiel qui lui promit qu'il lui apporterait l'argent dans la semaine.

- Ça roule, lâcha Castiel en faisant mine de s'éloigner. Au fait.. Ça y est, le petit Kentin a réussi à conclure ? Ricana t'il.
- C'que tu peux être lourd...

Une fois l'affaire conclue, Julie retourna auprès de Kentin avec la sensation d'avoir fait quelque chose de mal. Ce n'était pas tant le fait de se séparer de cette drogue infâme, mais plus le fait de l'avoir revendue alors qu'elle connaissait très bien les effets de ces petits cachets.
"Castiel est un majeur et vacciné, se persuada t'elle. Il sait ce qu'il fait."

Pourtant, cela faisait d'elle une dealeuse en quelques sortes. Elle se rassura en se disant que c'était pour la bonne cause.
Lorsque Kentin l'accueilla avec une sourire chaleureux, elle ne put que se sentir encore plus mal. Elle lui avait menti. Elle se promit de retourner dans le droit chemin. Pour lui.
Grâce à lui, elle ne passait que la semaine en foyer, et les week-ends chez lui. Kristine était ravie de l'avoir sous son toit et tentait par tous les moyens de l'engraisser, au grand damn de la jeune fille.
Elle lui avait même proposé de passer l'été avec eux, ce qu'elle avait accepté avec grand plaisir. Kristine avait dû remplir une série de papiers afin que la demande soit validée, et heureusement, elle l'avait été.

D'ailleurs, la maman de Kentin n'avait toujours pas terminé son investigation. N'ayant pas réussi à joindre la Mere de Julie, Ashley, elle avait en fouillant dans les vieux dossiers scolaires, retrouvé son adresse mail et s'était permise de lui envoyer un pavé en guise de demande d'explication.
Kristine savait qu'Ashley était autrefois capitaine des Cheerleaders, et elle aurait probablement aimé que Julie le soit également. La jeune fille avait fait partie de la troupe pendant plus d'un an, mais avait malgré tout abandonné. Trop de pression quant à l'image qu'elle devait renvoyer, la réputation qu'elle devait tenir sans compter l'entraînement physique. Malheureusement, après la réputation de folie qu'elle s'était forgée, Julie était vite retombée dans l'oubli en abandonnant son uniforme et son titre de Cheerleaders. C'était ainsi que cela fonctionnait dans les établissements scolaires d'Amérique.

Le jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant