06. Mort

120 8 0
                                    


- Bon ! Maintenant, on va passer aux chose sérieuses ! déclara Darkill.

- et c'est quoi ? interrogea Badorin, qui avait espéré que Darkill se calmerait après sa mésaventure lupine.

Darkill regarda autour de lui, mais Badorin ne voyait pas trop à quoi correspondait l'objet de sa recherche. Le regard de Darkill s'illumina, et il quitta en courant la clairière pour revenir vers la route. On pouvait y apercevoir une silhouette humaine marchant d'un pas décidé.

- Hey toi, là-bas, le voleur ! lui hurla Darkill.

- Laisse, lui intima Badorin. c'est un PnJ neutre. Il ne te fera rien si tu ne l'attaques pas.

Toujours obsédé par l'idée de gagner de l'expérience, Darkill s'apprêtait à engager le combat. Il lui avait suffit de quelques victoires sur des animaux pour estimer qu'à présent, il était temps de s'attaquer à des humains.

Badorin avait noté le foulard rouge autour du cou du PnJ. Il avait reconnu un simple messager d'une confrérie de voleurs qui se faisait appelée les Mafias. Ils étaient l'objet d'un certain nombre de quêtes plus loin à l'Ouest. Lui les avait déjà faites, et Darkill y aurait droit plus tard. Ce messager était inoffensif, mais Darkill sembla ne pas s'en préoccuper lorsqu'il brandit son épée. Le coup était généreux, sûrement trop. Aussi, quand le Mafia esquiva la lame, Darkill fut emporté par le poids de son épée et s'écrasa mollement par terre.

- La confrérie ne tolèrera pas vos actions, s'écria le Mafia en dégainant sa dague.

- Ah bah voilà, tu l'as fâché, remarque Badorin.

Maintenant que le PnJ avait été attaqué, il combattrait jusqu'à sa mort ou celle de Darkill. Celui-ci se releva prestement.

- Je vé m'le fair !

- Cause correctement, le sermonna Badorin. Va falloir que je te le dise combien de fois ?!

Darkill s'immobilisa, concentré, mais pas sur son adversaire

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Darkill s'immobilisa, concentré, mais pas sur son adversaire. Badorin redouta la suite des événements, mais en compris immédiatement la cause. Le Mafia, lui, n'hésita pas une seconde, et larda Darkill de coups de dague jusqu'à ce que celui-ci, à cours de points de vie, fit ce qu'on faisait généralement dans ces cas-là : mourir.

- Ah, c'est ma faute, se dit Badorin. Il devait se concentrer pour faire une phrase correcte, et du coup, il ne s'est pas défendu...

Badorin décapita le voleur d'un coup négligent. C'était tellement facile à son niveau qu'il n'en retirait pas le moindre plaisir, ni le moindre point d'XP. Il avisa le corps de Darkill, ensanglanté et inerte sur le sol.

- T'es en sale état, gamin... Bon, où est le cimetière le plus proche ?

Sur Razemoth, la mort était tout, sauf un état qui durait longtemps. Après tout, on s'y trouvait dans un jeu. Si tous les joueurs se mettaient à mourir définitivement, il n'y aurait vite plus eu personne. Et à 12€ d'abonnement par mois, le grand concepteur se serait privé d'une belle manne financière. Du coup, quand un joueur mourait, son spectre se retrouvait au cimetière le plus proche, où il pouvait demander au gardien de le ramener à la vie. S'il était courageux, il pouvait aussi marcher jusqu'à son cadavre et revenir à la vie là où il l'avait perdue.

Badorin arriva au cimetière et le trouva rempli de tout un tas d'autres newbies décédés du même genre d'accidents que son protégé. Les lamentations qui s'en échappaient étaient un supplice pour les yeux et les oreilles.

 Les lamentations qui s'en échappaient étaient un supplice pour les yeux et les oreilles

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

- On est où ?

- G peur !

- Fo fér koi ?

- Lololol on é tous crevé, mdr !

- Badorin ? Badorin ? J'suis où ?

Reconnaissant Darkill, mais incapable de le voir, puisque lui-même n'était pas mort, Badorin lui parla à haute voix et lui indiqua la marche à suivre.

- Oh, petit ! Je ne peux pas te voir, mais toi, tu dois m'entendre. Rejoins-moi, tu veux ?

- Oh oui ! Je te vois, s'exclama Darkill, tout heureux de retrouver son mentor. Je suis tout transparent ! Je peux plus rien toucher. Je dois faire quoi ? C'est flippant.

- Suis-moi, le rassura Badorin. On va retrouver ton corps et tu vas ressusciter, c'est tout simple.

Ils entreprirent de revenir sur leurs pas, à la recherche du cadavre de Darkill, qui n'attendait que de revenir à la vie. 

- C'est bizarre, comme état, s'étonna Darkill.

- Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme dans l'idée que tu ferais mieux de t'y habituer...


WaoW, tome 1 - Les CrèveminesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant