"Parodie du plus célèbre jeu en ligne de tous les temps, 11 tomes de BD publiés entre 2008 et 2014, plus de 50000 exemplaires vendus. Retrouvez aujourd'hui cette grande aventure humoristique en version roman gratuite sur Wattpad !"
Bienvenue, fiers...
Le petit bâtiment ne payait pas de mine, mais Badorin savait bien qu'il cachait une entrée dissimulée pour l'instance des Crèvemines. Une fois dans l'entrée, il rassembla son équipe et leur expliqua la marche à suivre.
- Bon, on va prendre un raccourci en passant par l'entrée secrète du parrain des Mafias. Mais avant d'entrer, il y a un spectre et...
- LE VOILÀ ! s'écria Darkill.
Fidèle à sa réputation, le jeune blondinet désignait d'un doigt rageur le spectre qui ne les avait pas encore repérés. À sa suite, le voleur dégainait déjà sa dague en lançant à l'apparition un regard mauvais. Le nain sortit ses armes à sans tour et tous chargèrent à la suite de Darkill qui éructa un "À L'ASSAUT, LES GARS" que n'aurait pas renié un certain Leroy Jenkins. Seul avec le prêtre, Badorin termina son explication sans conviction. Mais bon, puisqu'il avait commencé et qu'il lui restait de l'auditoire, il termina.
- Et... et il ne faut surtout rien lui faire...
En effet, le spectre était neutre par défaut, et à moins de le provoquer, il était parfaitement inoffensif. Et c'était un monstre de niveau élite sur lequel l'équipe désorganisée pouvait tout à fait se casser les dents. Mais en fait non, par un heureux concours de circonstances, les trois nabots s'en étaient sortis.
- Pourquoi je m'acharne à les rendre intelligent ? se demanda Badorin, un rien blasé, mais qui commençait à avoir l'habitude.
- HAHAHA ! Nous avons vaincu ! se réjouissait Darkill.
- Ouais, c'était pas dur, renchérit le Nain.
Et Badorin de leur tomber dessus avec fracas :
- Bande d'abrutis ! Il fallait juste lui parler pour qu'il nous ouvre l'accès ! Vous croyez qu'on entre dans une instance aussi facilement, vous ?!
- Par ma barbe, s'exclama le Nain penaud, j'étais sûr qu'il nous voulait du mal aussi vrai que je m'appelle Olaf Coupejarret !
- Je suis sûr qu'il nous a regardé d'un drôle d'oeil, en plus, ajouta le voleur.
Badorin soupira et se pencha pour observer le sol.
- Ok, ok... Il reste un peu de poussière ectoplasmique, ça devrait suffire.
Il se saisit de la poussière avant qu'elle ne se disperse, et en jeta une bonne poignée en direction d'une porte manifestement semblable à toutes les autres. Celle-ci s'efface et libéra une sorte de tourbillon qui envahit l'encadrement et dévoila derrière lui le début d'un souterrain. Un air froid monta des profondeurs : les Crèvemines étaient ouvertes.
- On a du pot. Maintenant, quand je vous dis un truc, écoutez-moi. Allons-y !
Badorin s'engagea le premier et ensemble ils pénétrèrent dans les Crèvemines, long réseau de galeries souterraines aux origines obscures, désormais infestées de gobelins, de créatures diverses, et dans les profondeurs, de bandits Mafias qui avaient fait du lieu leur principal repaire dans la région. Alors qu'ils avançaient, Olaf le nain avisa soudain un petit monticule de roche qui semblait briller.
- Mille haches ! Un gisement d'or ! Je reviens de suite !
- Ben voyons, on n'est pas pressés... s'agaça Badorin.
- Et moi, je peux faire ça ? demanda Darkill qui ne s'était jamais soucié d'apprendre un métier, ce que Badorin lui signala immédiatement.
- Non, t'as pas les compétences. T'auras qu'à voir ça quand on en aura fini tous les deux. Moi, je ne suis pas là pour t'enseigner un métier.
- Héhé ! J'ai trouvé de belles pépites, annonça le Nain en revenant. Faudra que je signale ce coin à ceux de ma race.
- Un mouvement là-bas ! s'écria la voleur qui n'avait rien de mieux à faire qu'observer les environs.
Le prêtre, discret jusque là, se précipita derrière Badorin, et demanda à quoi on avait à faire. Darkill était déjà en train de courir quand il répondit : Des Gobelins !
- Rancune millénaire et haine raciale ! Allons-y ! hurla le Nain.
Et tous en choeur, ils débarquèrent au milieu d'une troupe de Gobelins de faible niveau. "CHARGEEEEEZ !!!"
- Des aventuriers, barrons-nous ! couinèrent les petites créatures dans leur langue, en se débandant en tous sens.
Traversant la nuée, un énorme orc fit son apparition. C'était inhabituel. Il grognait et bavait et parlait dans la langue ignoble et incompréhensible de ceux de la Meute. Mais pour qui l'aurait compris, il disait : "Laissez mes amis, je vais leur parler et tout va s'éclaircir."
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Cet orc, vous l'aurez reconnu, s'appelait Grotang, et il avait déjà connu quelques déboires commerciaux en tentant d'approcher les villageois de la Fédération à Duché de l'Eau quelques temps plus tôt. Malgré sa foi et son discours enflammé, nos amis ne réagirent pas comme prévu. Aussi, lorsqu'il ouvrit grand les bras en signe d'alliance, ils prirent ça pour une tentative d'agression. Le prêtre hurla "Tuez-le ! Tuez-le !", et pour une fois, Darkill et ses compagnons obéirent à un ordre donné, au grand étonnement de Badorin. Percé de toute part, le pauvre orc incompris passa abruptement de vie à trépas.
- Je me demande bien ce qu'il fichait là, s'interrogea Badorin, car les orcs n'étaient pas communs dans cette instance.
- Nous avons franchi une première étape dans la pacification des mines, mes amis !" se glorifia Darkill en empochant une bonne petite dose d'XP.
- On est pas amis ! crut bon de rappeler le Nain.
- Je te rappelle qu'on partage le butin tous ensemble, rappela à son tour Darkill.
- Alors peut-être que je suis ton ami, admit le Nain à regret.
- En tout cas, pour le moment, c'est assez calme... remarqua le prêtre.
- Calme, oui, c'est sûr, reconnut Badorin. Juste un peu trop pour que ce soit normal...
Comme pour contredire les inquiétudes du prêtre, une voix retentit alors dans la caverne. Une bande de Mafias venait de faire irruption et contemplait le groupe avec un air hostile non dissimulé. Ils étaient tous de catégorie élite, bien évidemment.
- Encore des imbéciles ! Ils tuent un orc et croient qu'ils ont gagné !
- La confrérie ne peut tolérer ça !
- Aiguisez vos lames, mes amis !
Sortant des tunnels, le nombre d'ennemis alla croissant, tant et si bien que l'équipe resserra instinctivement les rangs autour de Badorin.
- Là, ça craint, déclara le voleur.
Et ils se préparèrent à livrer leur premier vrai combat.