11. Mafias dans les champs, hiver méchant

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Les marches occidentales, ce n'était pas seulement des fermes paisibles et des paysans heureux. C'était aussi un front de mer ouvert sur l'inconnu, et la plus grosse base des bandits Mafias à travers Razemoth. Autant dire qu'avec la pauvre petite milice détachée de Critempête, les héros étaient les bienvenus pour minimiser un peu les agissements de ces sinistres individus.

Badorin et Darkill étaient justement en train d'en observer quelques-uns qui malmenaient une famille innocente. Ils étaient une dizaine, reconnaissables à leur bandana rouge traditionnel, occupés à semer la pagaille un peu partout. Pendant qu'un d'entre-eux allégeait le paysan de ses effets personnels, les autres faisaient du rodéo sur sa vache, squattaient les ballots de pailles pour faire la sieste et... et bien... à entendre les cris de la jeune fille derrière la maison, les derniers Mafias avaient décidés de s'amuser d'une autre façon.

Naturellement, Darkill avait reçu pour quête d'éliminer ces perturbateurs, mais pour l'heure, Badorin et lui étaient accoudés à la palissade du champ, observant de loin les exactions des bandits. C'est qu'il ne fallait pas se précipiter sans réfléchir au milieu d'un tel tas d'ennemis, histoire de ne pas voir se réitérer le phénomène d'aggro, que Darkill avait déjà subi face aux haddocks quelques-temps plus tôt.

- Donc, on est bien d'accord, tu les prends un par un, pour éviter de... 

Badorin s'interrompit et sut, avant même de tourner la tête, que Darkill avait enjambé la palissade et courait seul, sans plan d'aucune sorte, vers les bandits. Le cri de guerre du jeune garçon résonna haut et fort, et confirma les craintes du guerrier.

- Pour la vache et l'opprimé ! SUS !

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les Mafias cessèrent de s'amuser et encerclèrent Darkill. Il se défendit vaillamment pendant bien douze secondes avant de succomber au nombre. Badorin arriva à son tour, laissa les brigands venir sur lui et le frapper de toutes leurs forces. Il constata avec plaisir que leurs coups ne lui faisaient rien. Et oui, il était tellement plus puissant que les PnJ d'ici qu'il ne craignait strictement rien. Ne sachant rien faire d'autre, les Mafias continuèrent de s'échiner sur lui jusqu'à ce qu'il dégaine posément son épée et que, d'un beau mouvement rotatif, il décapite tous ses adversaires d'un seul revers.

Badorin contempla le cadavre de Darkill, nullement ému.

- Bon, encore mort. Je savais que ça allait devenir une sale habitude... Comment occuper le temps en attendant qu'il revienne ?

Badorin entendit de nouveau les cris de la fille du paysan qui essayait d'échapper à ses violeurs

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Badorin entendit de nouveau les cris de la fille du paysan qui essayait d'échapper à ses violeurs.  Il se dirigea tranquillement dans cette direction.

Au bout d'un moment, l'âme de Darkill réintégra son corps. Il se redressa, regarda autour de lui sans voir Badorin. Celui-ci arriva de derrière un ballot de foin, bouclant sa ceinture et réajustant ses épaulières.

- Bah, t'étais où ? demanda Darkill. T'es même pas venu me chercher !

- Non, j'avais mieux à faire.

- Tu faisais quoi ?

- J'ai sauvé la fille du fermier de ses violeurs. Et puis comme elle avait l'air reconnaissante, j'en ai profité.

Badorin avait pas mal bourlingué, il était d'âge mur, et ne disait jamais non à un petit plaisir amoureux si on le lui proposait gentiment. Les filles d'ici étaient moins farouche que les pucelles de Critempête, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Oui, Badorin était aussi un macho notoire, donc ne vous révoltez pas.

- Mais c'est dégueulasse, se révolta néanmoins Darkill. Et la quête ?!

- Elle est faite, quête, et pas grâce à toi. Le capitaine n'a rien dit quant aux habitants de la ferme. Moi je suis mercenaire, pas soldat, je fais ce que je veux.

- On n'est pas censés servir le camp du bien ?!

- Oh mais j'en ai fait du bien, et on m'en a donné, tu peux me croire.

- Ta logique me paraît pas très logique...

Ce faisant, ils quittèrent la ferme, dans laquelle la paix régnait de nouveau. Ils ignorèrent les insultes du fermier, qui éructaient contre Badorin, pleurait la virginité perdu de sa fille, et maudissait les aventuriers en général, jurant que ne l'y reprendrait plus. Quel ingrat.

WaoW, tome 1 - Les CrèveminesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant