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L'automne arrive, les feuilles meurent comme mon coeur mort, elles craquent sous la pression. Et si demain s'annonce meilleur, je te dirais qu'aujourd'hui ce n'est pas trop ça, parce qu'hier c'était tellement le malheur .

- Promenade.

Le bruit des menottes verrouillent mon cœur déjà scellé par l'amertume de cette pièce. Déjà quatre mois enfermé dans ce trou à rat, les murs tagués à l'encre de ma haine. Des bouts de papier déchirés, éparpillés aux quatre coins de cette cellule.

Quand t'as plus ta liberté, jette toi sur un stylo et redessine le monde à ta façon. Mets le gentil en prison, et le méchant en liberté si t'en a envie. On s'en fou, laisse toi seulement guider par ta pensée - tes pulsions -

Alors quoi, c'est ça la vie ? Pour ta seule et unique erreur  on te prend et on te tej comme un malpropre !

Y'a mort d'homme ? Non
Y'a délit de faciès ? Oui

Mais j'ai compris. Quand ton teint basané plaide contre toi, tue la terre entière ou deal deux trois barrettes : c'est le même sort. J'ai encore le goût de la gamelle de la semaine dernière coincé dans mon palais. Argh un mélange de purée de cafard sauce insecticide.

Et si tu crois que la taule  c'est fun et que ça te rend gansta, moi je te dirais c'est tout à ton honneur, mais moi je veux seulement mon bonheur ne t'en déplaise.

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- Je peux entrer Raïs ?

Je relève la tête et observe d'où provient le son. Je vois apparaître le visage de Meyssa - sous le cadran de la porte, tout sourire et  rayonnante. En pleine lecture de mon journal de taulier comme je l'appelle, je suis contraint de m'interrompre .

- Azy Meyssa entre, t'es pas obligée de me le demander, dis-je avec un sourire.

Elle s'approche de moi et s'installe sur le lit, à quelques centimètres de moi.

- Alors comment il va mon frère ?

- Il va bien, ouais bien, il va bien  et ma sœur ?

- Ta sœur ira bien quand son frère arrêtera de faire semblant daller mieux et qu'il ira réellement mieux... 

- Pourquoi tu dis ça ?

- Raïs... en soufflant tu crois que je ne te connais pas comme ma poche ? Pourquoi tu ne veux pas faire d'effort pour remarcher ?

- Meyssa, s'te plaît on a déjà parlé de ça. Je ne me justifierai pas à chaque fois sur mon choix,  dis-je également en soufflant.

- Hum. Bon très bien, j'en parle plus. Y'a quelqu'un pour foi, il t'attend au salon. Je le fais entrer ?

- Euh ouais ouais, mais c'est qui ?

- Surprise,  dit-elle avec un sourire, tout en se levant.

Elle quitte la chambre, sûrement pour revenir avec le quelqu'un.

J'avais raison, elle revient quelques minutes après avec le quelqu'un. Il entre dans la chambre, mais non ? Ce quelqu'un n'est autre que Haythem !

Haythem c'est comme mon dem*. À défaut d'être mon frère de sang, c'est mon frère de cœur. C'est mon coucin. On a grandit ensemble, avec Nadhem et Younes. Petit on était toujours tous les quatre. Haythem squatté H-24 chez moi. Qu'est ce qu'on on à fait des conneries ! Mais on a grandit, et chacun à pris sa route. Il a déménagé et il ne restait plus que nous trois,  Nadhem, Younes et moi ! On n'avait plus trop de nouvelles, on se téléphonant à peine, mais ca n'empêchait en rien que dans mon cœur il avait toujours la même place. Autant vous dire que ça fait des lustres qu'on s'est pas vu lui et moi. Il a même pas pu voir Nadhem et Younes une toute dernière fois.

Il s'avance vers moi, et me prend dans ses bras. Chaleureuse accolade, pas de fierté quand il s'agit d'un frère. Meyssa nous laisse, et il se met juste à côté de moi.

- Wouah Raïs ! Tu dates ma datte !

- Haythem wesh ! Haytoz t'rappel ? Tout le quartier t'appelait comme ça, tu petais trop aussi.

-  La bonne époque hein... 

- Comme tu dis la bonne époque.

Son regard se porte sur le cadre à côté de moi : Nadh, Yougo et moi. Haythem regarde en suite ma jambe. Il sent que je l'observe et baisse son regard.

- Je... j'étais choqué quand je l'ai appris. Je voulais pas y croire sur le coup. Je me disais que c'était pas possible, pas eux...pas vous wesh ! Le pire c'est que j'ai même pas pu les voir une dernière fois.et je m'en veux. Putain... 

J'me crispe, sujet sensible. Il remarque que je suis tendu.

- Mais, c'est le mektoub Raïs. T'sais on est croyant, et on sait que c'est Dieu qui a voulu tout ça. c'était leur heure tout simplement. Mais je sais que de là où ils sont, ils sont bien mes frères, nos frères.


- Il faut que je le retrouve, dis-je d'un ton sec.

- Quoi, qui ? Me questionne t-il

- Le fils de chien qui a ôté la vie de mes frères.

- Comment ça ? Mais c'était pas un accident ?

- C'était un accident ! Mais un accident à toujours une source, non ? Et cette nuit là un fils de putain roulait en sans inverse d'une rue à sens unique pour échapper aux keufs. Il a voulu sauvé sa peau, au final il a pris celle de mes reufs.

- Mais ? Fin, ils ont pas retrouvé c'était qui ?

- Non ! Ce bâtard n'a pas assumé. Il s'est taillé avant que les keufs arrivent. Et la voiture, est une voiture volée ils ont pas pu le retrouver. En plus d'être un fils de chien c'est un putain de lâche 

- Ah ouais c'est un vrai bâtard. Mais après il a pas fait exprès, fin c'était pas son but de les tuer, lâche t-il sans me regarder dans les yeux.

- Qu'est ce t'as tu le défend ? Tu le connais ? C'est toi peut être ?

- Quoi ? Ah mais t'es fou toi. Je le connais pas wesh, d'où tu veux que je le connaisse. ?

- J'sais pas. T'agis comme si tu savais quelque chose.

- Ah non t'es fou. Je sais rien .

- M'ouais. Azy passe la manette on va se faire une partie. Je vais te montrer c'est quoi le football. Je vais te montrer c'est quoi le Réal Madrid !

J'étais pas très convaincue par sa réponse. Mais je crois qu'il faut que j'arrête ma paranoïa. Wesh je vais pas accuser tout le monde ! Oh ma douce douce souffrance, pourquoi t'acharne tu sur moi ? Oh ma douce souffrance dégage ta gueule, si tu veux pas te prendre mon poings dans la gueule.

Lexique :

Dem : sang







Le récit d'El GawaziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant