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Je passe trois semaines depuis que mon géniteur à repointé le bout de son nez. Notez bien que je dis géniteur, car encore maintenant pour moi, c'est tout ce qu'il est.

Yemma n'avait pas l'air plus étonnée que ça d'ailleurs, quand je lui annoncé la nouvelle. Je crois même que j'ai surpris un léger rictus se dessiner sur son beau visage.
J'ai toujours su au fond de moi que Yemma aimait toujours son bourreau, syndrome de Stockholm comme je l'ai toujours dit

Quant à Meyssa elle avait l'air surprise au début, puis elle s'est très vite détendu et elle était même plutôt contente. Je ne comprends pas leur réaction. Comment tu peux être content quand on vient t'annoncer après ta sortie de prison, qu'en fait ta peine n'est finalement pas finie et que t'en a encore pour quatre ou cinq ans.

Je n'ai plus recroisé Lisa depuis la dernière fois au parc. Je ne sais même pas si j'ai envie de la revoir finalement. Ke crois que je n'en ai plus envie en fin de compte. Elle m'a beaucoup fait trop de mal, elle m'a touché en plein cœur, de plein fouet . Elle m'a trahit, pour moi c'est de la pur trahison. Lisa et Raïs ce n'est plus que de l'histoire ancienne maintenant.

Chez moi il y a un peu d'ambiance depuis quelques jours. Ma cousine Nadiya est venue pour rester quelques temps, avec sa fille Raquel. Problèmes de couple il paraît. La petite gamine n'en fait qu'à sa tête, mais qu'est ce qu'elle est mignonne. Quand je parle avec elle, j'oublie presque tout.

- Tonton, Tonton, tu peux venir ?

Je m'approche de Raquel. Elle est dans le salon, assise sur le canapé, entrain de dessiner. J'arrive à sa hauteur, et elle me tend un dessin. Le dessin représente une petite maison, un petit soleil et un petit bonhomme ; autrement dit moi.

- C'est pour moi ?

- Bah oui tonton, regarde le petit garçon c'est toi !

- Wouah merci ma chérie, il est magnifique ton dessin.

Un grand sourire se dessine sur son petit visage d'ange. Je m'assieds difficilement sur le canapé. Raquel se lève et se propose de m'aider ; ce qui me fait sourire. Elle prend sa tâche très au sérieux. Une fois installé je lui fais un petit bisous en guise de remerciement. Elle se remet à ses petits dessins, pendant que j'allume la télé.

Je me laisse bercer par les images devant moi, quand ma mère arrive dans la pièce. Elle s'assied à côté de moi.

- Cava wouldi ?

- Cava Yemma. Et toi ?

- Tant que tu vas bien mon fils, je le suis aussi.

Je ne réplique pas, et me contente de lui sourire. Mais elle décide de briser la glace.

- Tu sais wouldi, à propose de ton pe... 

- Je la coupe, non Yemma, s'te plaît ne me parle pas de lui, je t'en pris.

- Laisse moi finir. Tu sais malgré tout, c'est ton père. Il en a fait des erreurs dans sa vie, je le reconnaît, mais tout le monde à droit à une deuxième chance. Tu sais, je, enfin,  avant qu'il ne vienne te parler, je l'avait revu deux semaines avant environ, et ... 

- T'es sérieuse ?

- Raïs laisse moi finir s'il te plait. Je disais, je l'ai revu et il regrette tellement tu sais. Il est très mal, son ex femme lui a tout pris, et elle l'a jeté à la rue. Il s'est retrouvé tout seul, sans rien pendant plus d'un an. Heureusement qu'il a rencontré un oncle éloigné à lui, et il l'a aidé. 

- Aucune pitié pour lui, c'est bien fait. Il ne méritait que ça toute façon.

- Raïs, mais où est passé ton cœur ? On fait tous des erreurs dans la vie, on commet tous des pêchés à un moment ou un autre. Mais on a tous le droit à une seconde chance. C'est ton père Raïs, tu comprends ? Son sang coule dans tes veines, Dieu pardonne, alors qui sommes nous, nous, de simple créatures, pour oser prétendre ne pas pardonner ? Ton père regrette, il m'a dit qu'il n'a jamais cessé de penser à nous Raïs. Pour ma part je ne pourrais jamais oublier ce qu'il m'a fait, il est allé beaucoup trop loi, mais je suis passé à autre chose maintenant et j'ai fini par lui pardonner, pas pour lui, mais pour moi, pour me sentir en paix avec moi même. Mais ta sœur et toi êtes ses enfants et jamais je ne vous empêcherai de le voir, vous devez lui pardonner. Je pense que Meyssa y réfléchit et y arrive petit à petit, il ne reste plus que toi Raïs. Promets moi d'au moins y réfléchir ? S'il te plaît... 

Le récit d'El GawaziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant