Chapitre 12

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Mon cerveau avait bouillonné pendant deux jours sans jamais s'arrêter, à chercher une excuse qui pourrait me sortir de ce cauchemar. Ma mère ne devait surtout pas apprendre mon histoire avec M. Hodgkin. Ne connaissant pas le prénom de mon professeur, ma mère n'avait pas fait le rapprochement mais, sans le savoir, elle était plus proche de la vérité qu'elle ne l'avait jamais été. Mon cœur déjà chamboulé par les évènements de la journée et mes rêves terrifiants avait passé près de me lâcher cette nuit là.

Le lendemain et le jour suivant je n'avais pas revu Andrew mais nous nous étions parlé sur nos cellulaires. J'essayais de cacher mon stress mais il est difficile de lui cacher quelque chose. Depuis le tout début, il sait me déchiffrer comme un livre ouvert, comment m'apaiser et reconnaître mes émotions. Il n'avait, donc, pas mit beaucoup de temps à comprendre ce qui se passait mais il semblait convaincu qu'elle ne ferait pas le lien. En ce qui concernait l'invitation à souper le soir de mon anniversaire, il avait tout de suite approuvé mon choix, soit de ne surtout pas l'inviter. Il m'avait pourtant rappelé sans cesse d'aller le voir Jeudi sur l'heure du dîner.

Le Jeudi matin, j'avait tellement hâte de voir ce que mon protecteur voulait tant me montrer que le temps passa lentement. J'eus l'impression de ne jamais en finir de ces cours de chimie et de mathématique. Le temps voulait me torturer et je le sentais. Je cherchais toujours une excuse mais je voulais encore plus savoir ce qu'Andrew me réservait.

Puis avec le temps, vint la cloche de midi. Rapidement, je montai à la classe d'histoire pour y découvrir ma surprise mais quelque chose d'autre m'y attendait.

*****

En traversant le seuil de la porte de classe d'histoire, je me rend vite compte qu'Andrew n'est pas seul. Malgré l'empressement qui m'a poussé à me dépêcher le plus possible, je ne suis pas arrivé la première. Éparpillés dans la classe, se trouvent quelques étudiants de différents niveaux scolaire. À ma grande surprise je découvre qu'Andrew donne un vrai cours de rattrapage ce midi. Un peu de ma joie et de ma curiosité m'ayant quitté, je scrute le visage de mon enseignant. La déception lisible sûr son visage m'est facile à déchiffrer. D'un signe de tête insistant, il me fait prendre la place du fond, ma place habituelle.

Quand je viens dans son local lors de ma pause du dîner, nous passons tout notre temps à discuter pour mieux se connaître. Nous nous asseyons généralement au fond de la classe pour éviter les yeux curieux passant dans le couloir. En quelques temps, j'avais beaucoup appris à son sujet, sa famille vivant à deux jours d'ici, son manque d'expérience en relations amoureuses et la raison de sa venue à Black River, étaient de ces parties de sa vie que j'avais appris à connaître. Pour ma part, je lui avais mentionné l'absence de toute figure paternelle dans ma vie depuis des années et une partie de cette souffrance que j'avais tant enduré dans ma jeunesse. En évoquant la perte de mon Oncle, des larmes ont coulées, les miennes. Il était comme un deuxième père pour moi et le perdre avait été un dur choc. Andrew m'avait immédiatement serré dans ses bras comme il avait pris l'habitude de le faire lorsque les émotions me submergeaient. Ses gestes avaient le don de me soulager et d'apaiser cette tristesse au fond de moi. Plusieurs fois nous avions passé tout près de se faire démasquer mais rien de tout ça n'arriva. Nous étions vigilants, personne ne devait être au courant de notre histoire sinon elle serait dévoilé au grand jour et les conséquences seraient dévastatrices pour la carrière d'Andrew.

En m'asseyant à ma place, je remarque qu'il vient vers moi d'un pas lent mais certain. Pour jouer le jeu du professeur et de l'élève, il ouvre son manuel d'histoire qu'il me tend et commence à m'expliquer des choses que je connais déjà. Au bout de quelques minutes, en s'assurant qu'aucun autre élève n'écoute notre dialogue, il change de sujet.

M'aimeras-tu encore demain?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant