Alors que je n'ai pas pu arrêter mes pieds à temps, je heurta la personne qui se mit sur mon chemin. La gêne s'empare de moi et je n'ose pas regarder qui est ma victime, mais tétanisée par la peur, je ne peux pas bouger de l'endroit où je suis. Le silence s'installe dans la pièce alors que je sens les yeux rond de l'autre personne me toiser. Sans que je ne m'y attende, deux bras puissants m'enlacent et celui qui me serre contre lui se met à rire.
- Adrielle !
Je reconnaîtrais cette voix parmi des milliers d'autres.
- Andrew? Dis-je incrédule.
Il retire son étreinte, se rendant compte de son geste et se retourne complètement pour que je ne puisse pas voir son visage. Je remarque à l'instant comment il est imposant comparé à moi. Puis, viennent tout un tas d'émotions, la joie de le voir, la peur qu'il me gronde, l'impuissance face à l'énormité de mes problèmes, mais c'est la fatigue qui prend le dessus. En silence, je fond en larmes. Je le regarde, dos à moi, et des larmes se mettent à ruisseler sur mes joues. Je ne veux pas qu'il me voit comme sa alors j'essaie de remonter les escaliers sans faire de bruits mais il entend le son de mes pas s'éloignant lentement.
- Attend, d'un ton que je n'avais encore jamais entendu cher lui il m'interpelle. Que se passe-t-il ? Pourquoi courrais-tu?
En me retournant légèrement vers lui, il lève les yeux dans ma direction et remarque mes yeux rougis. Il parcourt la distance qui nous sépare en me faisant signe de ne pas bouger. Cette fois-ci il tente de garder une distance raisonnable entre nos deux corps. Je baisse la tête pour éviter de lui faire pitié mais il relève délicatement mon menton avec son index.
- Pourquoi tu dors en classe et t'effondre en larmes comme ça?
- Je n'ai pas beaucoup dormi dernièrement.
En faisant un signe de tête d'approbation il ferme les yeux et prend une profonde respiration.
- Depuis lundi n'est-ce pas?
- Oui, comment faites-vous pour deviner tout de moi?
- Nous sommes dans le même bateau Adrielle. Dis-il d'une voix brisée. J'espère que tu comprendras que je n'ai pas tout les droits, mais, aujourd'hui, je vais me permettre d'enfreindre une règle laquelle pourrait me coûter cher.
Il avance doucement dans ma direction, franchissant les quelques centimètres qui nous séparent et il me tend les bras, attendant ma réaction. Il me regarde de ses yeux doux et je ne peux résister. Je me jette dans ses bras et il serre son étreinte autour de moi. La tête appuyé contre son torse je savoure cet instant. Alors qu'il approche ses lèvres de mon front, je l'agrippe encore plus fort avec mes mains dans son dos. Je peux sentir la chaleur de son corps se diffuser dans le mien et réchauffer chaque atome qui me constitue. Mes yeux se ferment un instant, l'effet de la caresse de sa main dans mon dos s'intensifie. Comme si les yeux clos, privés d'un sens, nous pouvions mieux ressentir les choses.
- Je veillerai sur toi maintenant. Promis.
Sa voix suave accompagnée de son accent anglais a tout pour faire fondre le cœur d'une fille. Parfois, les paroles ne sont pas nécessaires pour connaître les réponses à nos questions. Sachant que je pourrai dormir cette nuit, un poids se libère de mes épaules.
En nous retirant chacun de notre côté, et alors qu'il ouvre la porte menant à l'extérieur au stationnement des employés, je le remercie.
- Andrew, commençai-je doucement, merci d'avoir enfreint cette règle.
Pendant un bref moment nos regards se croisent et sur chacun de nos visage un sourire s'illumine. Je reste là, regardant la porte se refermer derrière lui. J'aurais tant à lui dire en ce moment, mais je le laisse partir tout simplement. Plus il s'éloigne, plus la chaleur en moi se dissipe. Je m'approche sur le seuil de la porte et je jette un coup d'œil par la fenêtre. Andrew marche d'un pas lent dans le stationnement avec son sac à dos sur une de ses épaules. Il sort son porte-clés de sa poche lorsqu'il arrive près de sa voiture et déverrouille la portière avant.
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M'aimeras-tu encore demain?
RomanceJe peux lire en lui comme dans un livre ouvert, il ne peut rien me cacher et cela le trahit à tout les coups. Il tente de résister, de suivre ses obligations et pourtant, il en est incapable. C'est la nuit où tout a basculé qui l'a fait céder.