Chapitre 21

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La sonnette de la porte retentit dans la maison et ma mère accourt dans le hall d'entrée pour accueillir nos invités. Aussitôt la porte ouverte, j'entend les cris de joie et les exclamations soudaines des membres de notre famille depuis le salon du premier étage. Reconnaissant immédiatement leurs voix, je peux déterminer de qui il s'agit. Mes cousins, Kristian, Gabriel, Jonathan, Léo et leurs parents, Yvan et Kristine. Avec eux, je crois entendre ma tante Agathe rire aux éclats. Le bonheur qu'ils portent tous dans leurs voix me serre le cœur et je ne peux m'empêcher de verser une larme. À l'intérieur de moi, je suis brisée. Noel est censé être une fête de réjouissance mais dans mon cas je n'ai rien de quoi me réjouir. Je devrais arrêter de penser à lui mais je ne peux que me demander ce qu'il fait en ce moment. S'il est comme moi, assis seul dans une pièce à brouiller du noir ou s'il est dans l'une de ces fêtes que les professeurs organisent lorsque vient le temps des fêtes. Je me demande s'il est heureux maintenant qu'il n'a plus à supporter ma présence. À trop penser à tout ces scénarios, ma tête se met à tourner et une migraine fait irruption. Je tente de me coucher sur le divan pour calmer les coups incessant qui s'obstinent dans mon crâne mais rien n'y fait.

Au bout d'une vingtaine de minutes à tenter de chasser cette incessante migraine, je décide de me lever et d'aller au rez de chaussé prendre un comprimé, même si cela implique que je doive faire face à ma famille. D'un pas lent et incertain, je descend l'escalier en colimaçon et me rend directement à la cuisine. Au passage, je croise Jonathan et Kristian, assis à la table, discutant de leur trajet en voiture pour se rendre ici. Je les salut de la main et continue mon chemin vers l'armoire où ma mère entrepose toute le médication dont nous avons besoin. Elle m'intercepte juste avant que je n'ouvre la porte de l'armoire et me jette un regard plein d'inquiétude, cependant son attitude change aussitôt qu'elle aperçois sa sœur, Agathe, derrière elle. Cette dernière me jette un regard perplexe puis se tourne vers ma mère pour lui glisser quelques mots à l'oreille et retourne se joindre aux autres dans le salon. De son côté, ma mère sourie et me laisse prendre mes comprimés dans la pharmacie.

Alors que je me dirige vers l'escalier pour retourner dans ma tanière, Gabriel, mon cousin blond aux yeux verts et arborant une impressionnante masse musculaire, me prend par le bras et m'emmène avec lui dans la salle de repos. Il me serre les épaules et, de ses six pieds, il baisse tête pour planter son regard dans le mien. Il a toujours été mon cousin favori, il préfère être avec moi plutôt qu'avec les autres garçons et me défend lorsque ma famille en vient à parler contre moi et mes opinions. Lorsque nous étions plus jeunes, nous nous amusions ensemble et chaque semaine il venait ici pour que nous puissions jouer ensemble. Cependant, avec le temps et l'âge, nous avons cesser petit à petit de nous voir, jusqu'à ce que les seules occasions pour se voir soient le temps des fêtes et nos anniversaires respectifs. Malgré le temps qui nous a séparé, notre complicité perdure.

- Qu'est-ce qui ne va pas? Me demande-t-il d'une voix triste. Je ne t'ai jamais vu dans un état pareille!

- Ne t'es tu jamais fais rejeter par une personne que tu aimes?

- Tu ne m'as jamais rejeté, alors je pourrais dire que non, me lance-t-il un sourire aux lèvres.

Je lui décoche un coup de poing amicale dans l'épaule pour lui démontrer mon mécontentement en raison de sa réponse. Il plonge à nouveau ses magnifiques yeux dans les miens. Les siens sont différents de ceux d'Andrew, ils n'ont pas cette lueur cristalline qu'il a lorsque la lumière se reflète dans l'iris de ses yeux. Lorsque je regarde ses yeux, je vois une tout autre forme de beauté, son regard est franc, d'un vert éclatant, parsemé de petite tâches noires, donnant à ces derniers un air de mystère. Alors que je reviens à moi et que je réussis à détacher mon regard du sien, il fait de même et m'étreint longuement, plaçant son menton sur le dessus de ma tête, comme le faisait Andrew parfois. Pendant un instant, j'oublie qu'il s'agit de Gabriel et je me prend à imaginer qu'il s'agisse de mon professeur d'histoire.

M'aimeras-tu encore demain?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant