Chapitre 17

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À mon réveille, nous sommes arrivés à bon port. Andrew se stationne et coupe le moteur puis il se tourne vers moi. Il passe sa main dans mon cou, son pouce sur ma joue et m'attire à lui pour m'embrasser. Pendant un moment, nous restons là, enlacés. Avec ses bras musclés autour de moi et son imposante carrure, je n'ai pas à craindre pour ma sécurité tant que je suis près de lui.

Je me tourne vers la maison de campagne devant laquelle nous somme garés et je tente d'apercevoir le moindre signe de vie dans cet endroit où les arbres encore vivants ne possèdent pas plus de trois feuilles d'un vert passablement correcte et où le son du silence est plus fort que le piaillement des oiseaux. La maison, située à une cinquantaine de mètres de la route étroite, est cachée derrière des tonnes de mauvaises herbes d'une hauteur effrayante. La lumière du soleil peine à illuminer le chemin rocailleux menant à la cabane.

- Que fait-on ici ? Dis-je inquiète à l'idée de devoir m'y aventurer.

- La dame qui vit ici va t'aider à te débarrasser de tes cauchemars, me rassure-t-il. Viens suis-moi, elle nous attend.

La nervosité s'empare de moi alors que j'ouvre la portière et pose mon pied droit sur le sol à l'extérieur du véhicule, je marche lentement vers le sentier sombre, Andrew à mes côtés. Sa présence me rassure cependant je ne peux m'empêcher d'être craintive à l'égard de ce décor digne des plus grands films d'horreurs. Des frissons me parcourent le corps alors que j'entre dans l'ombre des grands arbres dénudés de vie. À quelques reprises, je passe près de trébucher sur une des grosses roches qui se retrouvent sur notre passage à tout les cinq mètres. Mes réflexes affaiblis par mon état fiévreux, pour éviter que je ne tombe dans les marches, je dois m'agripper fermement à la rampe.

Arrivés devant la porte, mon instinct me dit de faire demi-tour et de m'enfuir en courant mais Andrew m'empêche de revenir sur mes pas. Je n'ai d'autres choix que de cogner sur le morceau de bois ancien servant de porte à cette horrible demeure. Nous attendons impatiemment pendant quelques minutes mais au bout d'une certaine attente, la propriétaire des lieux daigne se montrer.

- Bonjour ! Nous salut-elle accompagnée des grincements insupportables que produisent les pentures au moindre mouvement. Vous devez être Andrew et toi tu dois être la jeune femme possédée de cauchemars incessants, dit-elle en nous regardant à tour de rôle. Entrez!

En entrant dans la maison, je remarque tout de suite que le décor enchanteur n'a rien à voir avec l'aménagement paysager extérieur. Un éclairage tamisé procure une lumière apaisante et les couleurs chaudes des murs me donnent l'impression d'être détendue. Beaucoup de petites babioles traînent sur les étagères de meubles à portes vitrées et sur le comptoir de cuisine mais cela doit résulter d'une solitude profonde. Le tissus bleuté des fauteuils semble neuf et ne perd de son éclat tandis qu'en regardant de l'extérieur on ne pourrait imaginer un tel luxe. De magnifiques toiles décorent les murs et un grand tapis parfaitement brodé ajoute une touche de couleur au salon.

La vieille dame nous entraîne avec elle dans une grande chambre à coucher arborant un bleu pastel magnifique et de grands rideaux blancs en soie pour empêcher la lumière d'entrer. Adossé au mur de fond, un grand lit trône encadré de deux guéridons. Saisissant une chaise antique dans un coin de la pièce et venant la déposer près du lit, la femme me fait signe de m'étendre confortablement sur le lit. Elle prend place sur la chaise près de moi et sort certaines choses d'un tiroir de la table de chevet à sa droite.

- Andrew, je te demanderais de t'assoir sur la bord du lit et de lui prendre la main pour la sécurisé.

S'asseyant près de moi sur le lit et prenant ma main dans la sienne, Andrew forme des mots silencieux sur ses lèvres.

M'aimeras-tu encore demain?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant