Chapitre 18

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Après m'avoir raccompagné chez moi et avoir promit de trouver un autre moyen de me guérir de mes problèmes nocturnes, Andrew était retourné chez lui. Avec des heures de repos et beaucoup de tisanes, ma fièvre s'était définitivement envolée.

Avec les découvertes que ma mère avait faite, elle comprenait mieux mon comportement jovial et donnait à Andrew tout le mérite de cette nouvelle attitude. Je ne niais pas qu'il me rende heureuse malgré les différents problèmes auxquels nous devions faire face quotidiennement. Ma mère n'approuvait peut-être pas notre relation à cent pour cent mais au moins elle ne démontrait pas de la haine envers lui. D'un certain point de vue, elle ne pouvait pas lui en vouloir, il m'avait sauver d'une agression et avait su gérer mes crises d'angoisse. Par dessus tout, au final, je crois que c'est sa franchise, le fait qu'il n'ait pas nier m'aimer d'un amour pur. Elle avait promis de garder le secret et de ne pas s'interposer entre nous à condition qu'Andrew tienne ses promesses.

Au fil des semaines qui suivirent, mes cauchemars s'intensifièrent et ma peur redoubla d'intensité. À chaque fois que je croisais le regard meurtrier de Gabe je revoyais les orbites vides de la créature démoniaque qui hantait mes nuits. J'évitais les couloirs peu fréquentés et les endroits surpeuplés de brutes. Chaque midi, j'allais rejoindre Andrew dans sa classe pour notre séance de rattrapage habituelle, qui en fait n'en était pas une.

Peu à peu, je voyais qu'il était tourmenté. Je ne doutais pas de sa parole, mais la simple idée que son père veule lui infliger la même chose qu'à sa sœur me rendais malade. À sa façon de parler je devais redouter leur arrivé.

*****

En arrivant au café étudiant du centre-ville, je passe au comptoir pour commander un late au chocolat accompagné d'un croissant frais du jour. La Jeune fill, plus jeune que moi, me remet gentiment ma commande et me souhaite une bonne fin de journée.

En ce Jeudi de décembre, première journée de notre long congé de six jours, je prévois aller faire un tour dans les magasins de vêtements pour renouveler ma garde-robe saisonnière. De nouveaux pulls ne seraient pas de refus à bien y penser. Sans prêter attention aux gens autour de moi, je déambule devant les vitrines de l'avenue principale, jetant un coup d'œil à celles-ci de temps à autre.

Après une dizaine de minutes à marcher dans le froid glaciale de cet après-midi d'hiver, je choisis un magasin et y entre avant que je ne me mette à trembler de froid. Dans la boutique, des variétés impressionnantes de différents models me sautent aux yeux immédiatement à mon entrée. Les pantalons, bien empilés les uns par dessus des autres au centre du magasin sont entourer de chandails en coton, de pulls en laine, de chemises à carreaux et de pleins d'autre morceaux. Je me dirige promptement vers le mur gauche du magasin où sont suspendus les tricots et la grande majorité des chauds vêtements de la collection saisonnière. Rapidement je sélectionne quelques chandails susceptibles de m'intéresser et je cesse mes recherches pour aller essayer ma sélection.

Sous les directives de la préposée, j'entre dans une petite cabine pas plus grande que mon placard de chambre et je me dévêtis pour enfiler les morceaux que j'ai choisis. Me regardant dans le miroir petit accroché à l'une des parois de la cabine, je constate que mes intuitions étaient bonnes, la coupe et les couleurs sont parfaites pour moi. Satisfaite, je quitte la salle d'essayage et me dirige vers la caisse pour conclure mon achat avec la carte de crédit appartenant à ma mère, que celle-ci m'a prêté pour l'occasion.

- Merci d'avoir choisis notre boutique et faites bonne route, me lance la caissière avant de me rendre mon sac.

Quittant le magasin, je remarque une personne en particulier marchant sur le trottoir, juste devant la vitrine. Randy. Cette dernière passe la porte et pose aussitôt ses yeux sur moi. Pendant un instant elle semble hésiter, se demander qui je suis et pourquoi je lui rappelle vaguement quelqu'un, cependant elle fait le lien rapidement. Sur son visage, un sourire s'illumine et, tout en s'approchant de moi, elle dégaine son cellulaire de sa poche arrière et pianote sur quelques touches avant de ranger son appareil.

M'aimeras-tu encore demain?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant