Silvermoore

Chapitre 7

De l'air s'engouffre dans la pièce. Cet air frais qui vous donne l'envie de vous levez le matin seulement pour apprécier la beauté du soleil levant. Il est 7 heures du matin. J'entrouvre mes yeux et vois le soleil qui m'éblouie. Le chant des oiseaux résonne et une brise fruitée me pousse à me lever. Je met ma tenue composée d'un plastron en métal et d'un pantalon qui me colle à la peau et suit tous mes mouvements. Je fais un petit chignon sur le dessus de ma tête et laisse les cheveux à l'arrière retomber en cascade sur mes épaules. J'attrape ma ceinture décorée d'une série de couteaux et sors goûter l'air frais. Je reste un instant appuyée sur la rambarde, appréciant le vent qui me revigore. Une main se pose sur mon épaule.

-Tu es suspendue des cours de combat, m'annonce ma mère.

Je me retourne et la voie. Elle a une mine joyeuse sur le visage.

-Pourquoi? je demande perdue.

-Car tu as subi assez de batailles ces derniers jours. Le roi a décidé de te faire étudier. Tu iras chez Antoine. Celui-ci t'apprendras ce qu'il y a à savoir sur le combat. Il ne faut pas seulement avoir des muscles pour combattre, mais aussi une cervelle.

-D'accord...

Ma mère s'appuie sur la rambarde à côté de moi. Elle prend mon visage entre ses mains et me regarde. Ses yeux chocolats sont intenses. Une larme roule sur sa joue.

-Ma petite fille..., murmure-t-elle de façon presque imperceptible. Je suis tellement fière de toi... 

Elle me prend dans ses bras. La douce brise fait voler les tissus colorés dont elle est vêtue. Elle me serre tendrement. Ça faisait longtemps que je n'avais pas serré ma mère contre mon cœur.

-Maman? je murmure au creux de son oreille.

Ma mère se dresse et s'écarte de moi. Je la regarde, visiblement en incompréhension de sa réaction. 

-Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça! lance-t-elle sur un ton glaçant. 

-Je...excuse-moi..., je réponds en baissant la tête. 

Ma mère à l'air d'agir à contre cœur. Qu'est ce qui lui arrive? Elle ne m'aime plus? Elle semble comprendre mes interrogations et me répond. 

-Désolée, continue ma mère, mais ne m'appelle plus comme ça! 

-Oui, Mady...je fais en m'éloignant de la personne que je serrai dans mes bras auparavant. 

Elle n'essaye même pas de me retenir...

Qu'est ce que cela change que je l'appelle maman ou Mady? Me renie-t-elle? Me cache-t-elle quelque chose sur ma naissance? Est-ce que ça à un lien avec la disparition de papa? Des larmes dégoulinent le longs de mes joues jusqu'à finir leur course dans mon cou. Je me dirige vers l'un des arbres les plus haut du village en courant. Il faut que j'oublie ce qu'il vient de se passer, que je me calme et que je respecte les règles. L'arbre gigantesque se rapproche de plus en plus de moi. Mes oreilles n'entendent plus que mes pas disgracieux courir sur les pontons. Je me concentre sur ce bruit uniquement. Et je tente de regarder la cime de l'arbre devant moi. C'est tellement haut! De là-haut on doit sûrement voir des campements d'humains dispersés dans cette forêt infinie. Et peut être toucher les étoiles, qui sait? Je continue de courir en regardant le ciel quand je me heurte durement à quelque chose. Le choc est si violent qu'il m'envoi rencontrer le sol. Une voix féminine que je reconnais aussitôt se fait entendre. 

-Tu ne peux pas faire attention? peste-t-elle. Oh, Nayru! 

-Désolée Willow, je ne regardait pas où j'allais! je m'excuse en essuyant mes larmes.

-Non, ce n'est rien! Ça va? Rien de cassé? me demande-t-elle en m'aidant à me relever.

-Non, ça va, et toi? je ment car mon bras sur lequel j'ai atterri me fait atrocement souffrir.

-Oui, ça peut aller! lance-t-elle en se frottant le coude gauche. Et tu allais où si vite?

- Chez Antoine, celui qui observe les étoile, je dis rêveusement. 

-Ah bon? Tu vas chez Antoine toi maintenant? Qui est ce qui me disais, il n'y a pas si longtemps, que le combat et la technique était tout ce qui comptait? Hein? Ah, oui, toi! fait-elle en faisant mine d'essayer de se rappeler puis en me pointant du doigt.

-Oh, c'est bon! En plus, ce n'est pas de ma propre initiative! Je suis suspendue des cours de combats donc on m'oblige à aller voir un intellectuel! je dit en essayant de me justifier.

-Oui, en plus, c'est pas comme si cet "intello" était super canon! m'accuse-t-elle en rigolant. 

-Non, c'est pas comme...

-Arrête, tu le trouves pas mignon? s'extasie mon amie

-Tu es une vraie prédatrice! je lance sur un ton joueur. 

-Oui, je sais, fait-elle en imitant les griffes d'un tigre.

-Bon, on va s'arrêter là parce que notre sujet de conversation commence à dériver! je m'exclame en rigolant.

-Oui, c'est vrai que ça devient bizarre! continue Willow. En attendant, je suis sûre que tu vas passer une bonne journée!

-Oh, arrête un peu avec ça! Je lance en lui donnant un coup de coude dans les côtes. Je te rappelle qu'on va bientôt choisir notre vocation et c'est pas avec un astronome solitaire que je vais réussir à faire un choix...

-Oublie un peu la vocation, c'est un choix qui se fera naturellement le jour de tes cents ans. Profite un peu de ta vie actuelle! Je te rappelle qu'après la vocation tu auras moins de libertés et plus de responsabilités donc amuse-toi et ne regrette pas! Et puis, si tu fais des conneries, fais les avec enthousiasme! lance-t-elle en rigolant. Bon, moi faut que j'y aille, je vais être en retard! Et n'oublie pas de t'amuser!

Je la regarde s'éloigner vers le camps. Et si elle avait raison, si la vie d'adulte ne comportait plus de libertés, si notre vie se réduira à un travail épuisant chaque jours? Tout ça pour qui? Pour la monarchie, pour le roi qui dirige nos petites vies depuis son palais de diamants! Et nous qui donnerons jusqu'à la sueur de notre front pour se nourrir! Et le nourrir! Il faut que cela change... Nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes des elfes! 

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