Silvermoore

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Willow me donne un coup de coude.

-Alors, tu me crois maintenant? me demande-t-elle joyeusement.

Je n'arrive plus à bouger, sa beauté est trop irrésistible. J'ai  envie de me blottir contre lui et ne jamais m'en séparer. J'ai perdu tout contrôle de moi même. Il m'envoûte, m'attire. Dans ma tête, tout se rallie à lui. Comme s'il était la personne qui me complétait, celle que j'attendais. 

Je me dirige vers la porte, sans même que je le veuille. Je pose mes doigts laiteux sur la poignée en métal, les yeux toujours rivés sur la huitième merveille du monde. Je m'apprête à entrer, le rejoindre, le débrancher de toutes ces machines. Je veux l'aider à s'enfuir.

Willow me projette contre le mur. Je la regarde abasourdie, comme si je sortais d'un rêve merveilleux.

-Tu allais ouvrir la porte, se justifie-t-elle. J'avais oublié de te prévenir de ne pas le regarder trop longtemps. Son apparence t'enivre et il prend le contrôle de tes pensées.

Mon regard ahuri se transforme en un masque horrifié. Il.. contrôle la pensée... Il a peut être lu dans mes pensées aussi.. Il est entré dans ma tête... Sous mon crâne, un volcan semble se réveiller. Il peut manipuler les gens! Je déglutis, mon visage se décomposant peu à peu.

-Il faut qu'on sorte d'ici.

Willow acquiesce. Je ne lance même plus un regard en direction du faë. 

Les couloirs sombres continuent de s'enfiler, les uns après les autres comme un collier de perles. Les diodes fixées au sol grésillent de temps à autre. Je ne fais plus attention à rien. Ni a Willow qui se casse la cervelle pour retrouver notre chemin parmi ce labyrinthe de couloir, ni aux bourdonnements sourds des ventilations venant des conduits au-dessus de nous. Une seule pensée se ballade seule dans ma tête. Comment le faë a t-il pu me manipuler aussi facilement? Antoine m'avait dit que leur beauté était irrésistible, mais aussi que le prince noir et sa reine avait retirés tous les pouvoirs des main des faës, enfin, une grande partie. Alors comment ce faë a pu me contrôler? Et entrer dans ma tête, dans mon intimité! Je frissonne encore à ce souvenir. Il à exécuté chacun de mes gestes à ma place. Il a pris le contrôle de mon moi tout entier. 

Je continue de fixer le sol, frissonnant un peu plus à chaque pensée. Soudain Willow me plaque contre la parois du couloir. Je ne réalise pas tout de suite ce qu'il se passe jusqu'à voir de la lumière d'un couloir perpendiculaire au nôtre et entendre des voix et des pas.

C'en est fini de nous. Je m'imagine déjà jetée devant l'assemblée, brutalisée par les gardes, croiser encore le regard déçu de Maddy. Réfléchissons.. Dans la pénombre, je lis l'inquiétude du visage de mon amie. Réfléchis.. Creuse toi la tête.. Il ne faut absolument pas se faire prendre. Les pas se rapprochent. Je distingue leur conversation. Ils semblent parler de soins, de traitements inefficaces.. Je crois comprendre le mot "faë". Ils parlent de l'être mesquin entreposé deux ou trois couloirs plus loin. Le verbe peut paraître mal approprié. On entrepose une chose, pas un être vivant. Cette chose n'est justement pas humaine. Une bizarrerie de la nature, un poison mortel. C'est un être supérieur qui ne nourrit que des rêves de grandeur. Il veut contrôler la Terre entière et ne pas être contrôlé par elle. Malheureusement pour lui, les créations dépassent parfois le créateur. Mes pensées s'embrouillent. Il faut que je me concentre sur une solution à mon problème. Je lance un regard circulaire aux murs qui nous entourent. Gris, terne. Tout ici est triste et monotone. Au bout de notre couloir, c'est un cul de sac. En face, les couloirs continuent en une multitude de tergiversation. Je ne réfléchis pas plus. Les deux médecins ne vont pas tarder à nous voir, il faut agir maintenant, prendre des risques. J'attrape le poignet de mon amie et l'entraîne à ma suite. Je cours à pas légers vers le fond du cul de sac. Une seule porte. J'entre. 

La pièce qui s'ouvrit à mes yeux faillit me faire vomir d'écœurement. Je ne pouvais pas tomber sur pire.. La morgue. Une odeur indescriptible s'imprima dans nos poumons. Willow prit en main les directives. Elle ferma la porte et me poussa à l'intérieur. Les corps drapés se dépliaient en ligne sur toute la largeur de la salle. Des tables encadraient la porte et des meubles ornaient le fond de la salle. Il y avait des dossiers empilés un peu partout. Les voix des médecins continuaient de résonner dans ma tête. Je ne sais si l'isolement des murs laisse à désirer ou si je deviens folle. Mon amie m'entraîne au fond de la salle. Je slalome entre les cadavres. Arrivé le plus loin possible de l'entrée de la morgue, Willow et moi nous baissons pour nous dissimuler un temps soit peu. Le mur dans mon dos est glacial. Le froid s'infiltre dans ma peau jusque dans mes os. L'attente promettait d'être longue.

Maintenant, il fallait compter sur la chance.

Bon, voilà, un petit chapitre.. Mais il faut me comprendre, j'ai fait ma couverture donc j'avais pas le temps d'écrire, quand à la suite de ce chapitre, elle viendra aux vacances ;) Bonne reprise à tous!

03/12/16, 17h: 'J'ai écris un tout petit peu, je sais'