Chapitre 8

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-Nayru? Nayru, debout! Tu m'entends?

Cette voix féminine ne laisse aucun doute quand à sa provenance. C'est celle de Willow. Je sens qu'elle me secoue légèrement. Puis de plus en plus fort. Je commence à émerger de mon sommeil. Je sens un goût amer dans ma gorge qui me rappelle que je me suis endormis en pleurant. Mes yeux ne veulent pas s'ouvrir. J'aimerai tant rester endormie encore un peu...

-Nayru! Allez, réveille-toi!

J'entrouvre mes yeux qui sont immédiatement inondés de lumière. Je suis recroquevillée contre l'arbre que j'ai frappé hier. Le sang sur mes poing a séché en d'horribles croûtes écarlates. Je fais bouger mes doigt. La croûte se fissure et se craquelle, me faisant légèrement souffrir. Le processus de guérison est entamé.  

-Mais qu'est ce que tu as fait à tes mains?! me demande Willow apeurée.

Je lève les yeux vers elle et lui répond lamentablement de ma voix encore rauque.

-Je me suis disputée avec Antoine.

Elle ouvre de grands yeux. 

-Tu es impossibles! Bon, lève-toi, il faut soigner tes plaies! Allez Nayru! dit-elle en me suppliant du regard.

Je tente de me mettre sur pieds avec l'aide du tronc. Je fais quelques pas avant de m'étaler de tout mon long sur le ponton.

-Aïe, je dit sans trop ressentir de vrai douleur.

-Nayru, arrête de faire l'imbécile! Lève-toi, je vais t'aider à marcher, me somme mon amie.

Elle passe mon bras droit sur son épaule et m'aide à me lever et à marcher. Nous arrivons jusque chez elle. La cabane dans laquelle elle vit est spacieuse et richement décorée de meubles en bois et de diverses tissus. Willow me fais asseoir sur un tabouret. Elle part dans une autre pièce accolée à cette salle à vivre et revient les mains pleines de compresses et d'onguents. Elle s'installe en face de moi et me prend la main droite. Elle commence à désinfecter la plaie avec ses différents produits.

-Ma mère est médecin, m'explique-t-elle. 

Je hoche de la tête.

-Bon, explique moi ce qu'il c'est passé hier avec Antoine, continue Willow.

Je lui explique tout dans les moindre détails, de la description de la bibliothèque jusqu'aux questions qu'il m'a posées. Je recense notre dispute et la chute dans les escaliers ainsi que le moment ou je me suis défoulé sur ce pauvre arbre. Elle m'écoute tout en bandant mes plaies. Quand je termine de raconter mon après-midi d'hier, il y a un long silence. Je n'entends plus que le bruit des compresses appliquées sur ma peau.

-Tu ne sais pas garder un mec... constate mon amie.

-Pardon? je demande incrédule.

C'est tout ce qu'elle a retenu de ce que j'ai raconté?

-Tu n'as pas une bonne approche avec les gens. Tu as déjà essayé de ne pas t'énerver et de "laisser couler"? Je ne crois pas, tu es trop sur les nerfs, trop à fleur de peau.

-Moi à fleur de peau? Mais qu'est ce que vous avez tous à me juger sans me connaître! je dit en haussant le ton.

-Qu'est ce que je disais, la preuve en direct! "A fleur de peau"...,s'exclame Willow en rigolant.

Je comprends qu'elle m'a piégée, qu'elle a dit ça pour me tester, pour me démontrer qu'elle a raison, que je m'énerve trop vite pour trop peu. Alors je rigole. Je décompresse. Il faut que j'arrête d'être aussi impulsive, que je me calme.

SilvermooreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant