Chapitre 10

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L'obscurité jouait en notre faveur. Nous étions englouties par la nuit. Le silence était presque complet, dérangé de temps à autres par des grincements de métal ou des souffles des bouches d'aérations. Qui aurait pu croire que sous ce bloc de béton entouré de calme et de végétation se trouvait un grand danger. Un danger mortel. Un faë. 

J'allais en rencontrer un. Un vrai faë. Il fallait d'abord infiltrer le réseau médical, mais selon les dires de mon amie, cela ne serait pas très compliqué. Reste à savoir ce qui est compliqué pour elle. C'est sûr que de sauter dans le vide est quelque chose de très simple. Je marche lentement sur le béton, luttant contre la fatigue. J'ai l'impression que d'avoir sauté dans le vide m'a vidé de toute mon énergie. Willow ouvrit la grille d'une bouche d'aération grâce à un vieux tournevis. Sur le manche de bois de l'outil était gravé "Astaldo". Elle pense encore à lui. La pauvre.

La grille se retire dans un grincement sonore. Nous restons immobiles un instant guettant la moindre alarme, le moindre cri, la moindre information qui nous permettrai de savoir si l'on a été repérée. Rien. Tant mieux, la pression du stress retombe légèrement. Willow s'engouffre la première dans la bouche d'aération. Je la suis de près. Il nous faut être vigilantes, le premier virage du conduit technique vire à la verticale et il faut se préparer à la chute au risque d'atterrir comme une crêpe au fond du tunnel. Willow se lance et atterrit sur ses pieds. Je l'imite et me rends compte que ce petit saut n'a rien à voir avec le saut dans le vide de tout à l'heure. Nous continuons d'infiltrer lentement la base médicale, entendant de temps à autre des voix en-dessous de nous. C'est vrai, ce genre d'endroit n'est jamais vide. Il y a trop de secrets à garder et de patients à surveiller. Le faë bénéficie t'il également d'une surveillance particulière? Ce genre de patient doit être vraiment sous haute sécurité. Vu qu'ils sont si...dangereux. 

De temps à autre, une grille interrompait le dédale de métal. On y voyait des couloirs  en béton couvert de peinture blanche ainsi qu'une enfilade de néon au plafond. Il y a également des petites diodes au bas des murs qui s'allument quand les néons s'éteignent. Elles éclairent grossièrement le sol, de sorte à ce que l'on voit où l'on met les pieds. Il y a également des médecins qui passent parfois en-dessous des grilles. Ils ont de grandes blouses blanches et des calepins ou valisettes en main. Je n'arrête pas de penser que nous nous introduisons en quelques sortes dans leur "chez-eux". 

Cela faisait un moment que nous ne voyions plus de lumières à travers les grilles, ce qui voulait dire que toute cette partie du bâtiment était vide. Willow m'appris que nous étions au sous-sol et que le faë n'était pas loin. Nous sommes donc descendues de la voix d'aération pour retrouver le sol de pierre. Le béton m'avait pour ainsi dire "manqué". Ramper dans des tunnels en inox n'avait pas l'air d'être mon fort. Je marche dans le couloir sombre, mes pieds éclairés par les lampes au ras du sol. Willow s'affaire à essayer de retrouver la mémoire. Elle tente de se souvenir du chemin emprunté par sa mère pour l'amener devant l'être mystérieux. Pleins de portes s'ouvrent sur ce couloir. Et si l'un deux s'ouvrait subitement, que feraient-elles? Il n'y avait aucun recoin sombre ni cachette potentielle contre ces parois lisses. Restait plus qu'a espérer qu'il n'y ait vraiment personne à cette heure au sous-sol. Willow ouvre une porte et s'y engouffre.

-Suis moi, je crois que c'est par là! chuchota-t-elle triomphante.

J'obéis et entre à mon tour dans la pièce. Qui n'est pas une pièce, mais plutôt un hangar ou un grand entrepôt. Un vaisseau est garé au centre d'un cercle peint en blanc sur le sol. Tout autour il y a une multitude de cartons et de caisses contenant peut être des médicaments et autre matériel médical. Au-dessus du vaisseau, encastré dans le plafond, se trouve une ouverture fermée avec des plaques de métal. Elle doit sûrement ouvrir sur le ciel, mais nous sommes au sous-sol, ne devrait-il pas y avoir des bâtiments au-dessus? Peut être que nous atteignons le côté le plus à l'ouest de la bâtisse et qu'il s'agit là d'un garage à vaisseaux. Où plutôt d'aérocars.

-C'était la porte d'à côté, s'excusa mon amie.

-Ce n'est pas grave, dépêchons nous, je ne sais pas l'heure qu'il est, mais je sais que le soleil ne va pas tarder.

Nous sortons donc en tâchant de bien refermer la porte derrière nous puis nous engageons dans la pièce d'à côté. Elle est sombre malgré les diodes au sol. C'est un petit couloir et au bout, une autre porte sur le côté du mur. Je remarque que le côté où il y a la porte se déplie une longue vitre. Ce que je vois au travers me pétrifie. 

Le faë. Allongé sous un voile blanc. Je ne vois pas grand chose de son visage, mais ce que je vois me laisse sans voix devant tant de beauté. Les courbes de sa musculature parfaite sous le voile, ses longs et fins cheveux noirs corbeau. Cette couleur n'a d'ailleurs pas l'air flatteuse, mais sur lui, ça ressortait magnifiquement. Je remarque que des fils relient le faë à plusieurs machines qui mesure sa tension, son rythme cardiaque, sa respiration et je ne sais quoi d'autre. L'être brille mystérieusement d'une lueur crue. On dirait que sa peau est translucide et qu'en lui il porte la lumière. La lueur vacille au rythme des pulsions de son coeur. Il est d'une beauté surhumaine. 


Alors, c'est le moment pour des remerciements, je crois.  Nous avons atteint le chapitre 10! Tout d'abord, merci aux lecteurs qui me sont fidèles, c'est dur de repartir sur un livre après quatre mois d'absence donc merci à ses fantastiques lecteurs. Merci aussi à mes 40 abonnés! Et merci à tous les autres! Je vous aimes, communauté de Wattpad :)

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