J'arrive devant l'entrée de la bibliothèque. Il faut d'abord que je m'excuse de mon comportement... Que vais-je bien pouvoir lui dire? N'y pense pas, tu trouveras déjà les mots face à lui... Je m'engage dans l'escalier. Je suis presque en haut que j'entends un bruit de verre brisé. Je prends mon couteau, m'approche de l'entrée et bondit d'un coup dans la bibliothèque.
-Qu'est ce qui ce passe ici!? je lance en brandissant mon arme.
Je vois Antoine debout et devant lui, une fiole brisée au sol.
-Rien du tout, ce flacon m'a échappé des mains, m'explique-t-il.
Je le dévisage tout en rangeant mon arme.
-Quoi? Tu te fais du soucis pour moi? me questionne-t-il, un air narquois collé au visage.
-Non, pas du tout! C'est juste que ce bruit m'a effrayé et j'ai cru qu'on t'attaquait..., je me justifie tant bien que mal.
-C'est bien ce que je dit! Tu as eu peur pour moi! lance-t-il en riant.
-Non, c'est pas vrai! Enfin, à moitié! Bref, je n'ai pas besoin de me justifier! je réplique sur un ton faussement vexé.
-Elle a eu peur pour moi! Elle a eu peur pour moi! chantonne-t-il en tournant autour de moi.
-On dirai franchement un gamin! je lui lance en croisant mes bras d'un air résigné.
Il m'attrape par la taille et me jette sur son épaule. Je lance un petit cri de surprise en ouvrant de grands yeux. Il continue sa chansonnette en m'ignorant totalement, malgré les petits coups que je lui assène et mes supplications.
-Lâche-moi! Tout de suite! Allez, s'il te plaît! je l'implore en rigolant.
-Tu veux vraiment que je te lâche? continue-t-il en regardant à tour de rôle le sol puis moi.
-Non, en fait, pose moi délicatement...Ou laisse moi sur ton épaule! je m'exclame.
Il m'emmène jusqu'au canapé où il me pose, puis nous rigolons tous deux.
-Bon, tu te sens prête pour continuer les cours? me demande Antoine en se reprenant.
-Oui, je suis prête, mais j'aimerais choisir le programme d'aujourd'hui, je demande d'une voix fine.
-D'accord, alors, quel est le sujet professeur? demande-t-il en souriant.
-Les faë.
-Oh..Pourquoi un thème si vaste?
-Je ne sais pas, il parait que les elfes sont une caste des faë, non? J'aimerai en savoir plus sur mes origines.
-Pas exactement mais d'accord. Commençons par le commencement. Les faë sont tout. C'est simple, figure toi hum... Un kaléidoscope. C'est bon?
Je fais oui de la tête.
-Très bien, le kaléidoscope est infini, on est d'accord? Il peut se rétracter et s'agrandir. Se mouvoir et s'épandre. L'infini se multiplie de façon exponentielle. Pour un faë, il n'y a pas de réalité, pas de temps imparti. La réalité n'existe pas. Elle n'admet qu'une seule possibilité. Or le kaléidoscope en admet plusieurs. Le temps est une tromperie. Nous sommes, selon eux enfermés par notre conception du temps linéaire. Nous forgeons nous même notre prison avec nos calendriers, nos montres. Nos barreaux sont faits d'heures et de jours. Nous ne pouvons nous enfuir car nous avons cadenassé notre cellule en ancrant le temps avec le passé, le présent et le futur. Nous sommes inférieurs pour eux. Les créatures inférieurs méritent de vivre dans des endroits inférieurs-tel la prison-.
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Silvermoore
ActionObéir. Les ordres sont donnés, la loi est respectée. Les rebelles sont mis à mort. Tel est le sort réservé aux résistants. Survivre. Rejetés de tous, seuls et sans peur, les rebelles doivent se cacher et fuir. Les dangers sont multiples. ...