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Chapitre 4: Mortelle découverte.

Je me réveillai en sursaut, totalement paniquée. Par réflexe, j'attrapai mon téléphone posé sur ma commode, et regardai l'heure. Combien de temps avais-je dormi?
Treize heures cinquante-sept.
J'inspirai, puis expirai, dans l'espoir de me calmer, mais cela avait peu d'effet. Je regardai à nouveau mon téléphone. Sept appels manqués. L'écran affichait le nom d'Ashley, trois appels manqués. Sean, deux appels manqués. Les Parker, deux appels manqués. Je me rendis compte que les Parker devaient, à l'heure qu'il était, être en train de chercher leur fils, qui selon nos mensonges devait être de retour à midi pile.
J'envoyai un message à Ashley lui disant de m'appeler immédiatement, puis composai le numéro de Sean, qui décrocha au bout de trois sonneries.

— Hayley?
— Oui Sean, attends deux minutes.

Ashley m'appelait. Je mis nos appels en conférence. De cette manière, nous pourrions parler tous les trois. C'était ce que nous avions l'habitude de faire, mais à quatre, avec Brad. Où diable était-il donc?

— C'est bon, déclarai-je.
— Bon, tout d'abord, je tiens à dire que c'est moi qui m'occuperai du cas de Brad quand il arrêtera son cache-cache stupide, déclara Ashley.
— Si tu veux, en attendant le trouver est notre priorité, répondis-je. Ses parents vont commencer à s'inquiéter.
— Ils s'inquiètent déjà, je les ai eu au téléphone, affirma Sean. Brad n'est toujours pas rentré,
— Je pense qu'on devrait leur dire qu'on a aucune idée d'où il est, maintenant, murmura Ashley comme si elle craignait d'être entendue.
— Non! m'exclamai-je. Ils risqueraient vraiment de péter un câble et s'il revient, on aura l'air vraiment bête. Ce serait les inquiéter pour rien.
— Peut-être qu'on devrait aller voir au Westwood, suggéra Sean. Il parlait de la forêt dans son message. Il a peut-être, dans un coup de folie, sympathisé avec les écureuils.
— En espérant qu'il y ait un écureuil nommé 18G-187, dit Ash, avec une pointe de sarcasme dans la voix.
— On se retrouve à cinq heures et demi devant la forêt, dis-je. Et sinon les gars, j'ai encore fait un rêve bizarre sur la soirée d'hier.
— Tu sais quelque chose de plus qui pourrait nous aider à trouver le prince perdu? me demanda Sean.
— Non... Mais je suis certaine que quelqu'un, une femme avec un masque de loup, s'est introduite chez Brad, et nous a mis cette satanée rose noire sur le cou.
— Ralentis. T'es en train de nous dire que quelqu'un s'est introduit chez Brad pour nous droguer, tout ça pour au final nous tatouer une rose sur le cou?
— J'en sais rien... J'ai trop mal au crâne. À tout à l'heure.

Sur ces mots, je raccrochai. J'avais réellement l'impression que ma tête allait exploser. Entre cette étrange soirée, Brad qui avait disparu et mon affreuse migraine, je ne savais pas ce qui était le pire. Et cette rose qui me démangeait...
Je portai mes doigts à celle-ci. À peine eurent-ils effleuré mon cou, que je les retirai aussitôt. La marque était brûlante. Et pas qu'un peu, comme lorsqu'on a de la fièvre pas exemple. Brûlante comme le feu.
Je ne comprenais pas. On était en octobre... il ne faisait pas si chaud que ça. C'était vraiment... trop brûlant. Ignorant cet incident, je repris une grande inspiration, et essayai de me concentrer sur la soirée d'hier afin de me rappeler quoi que ce soit.
Je fermai les yeux et tentai de me remémorer la scène. Une femme. Un masque de loup. Elle me fixait. Une piqure dans le cou. Tout devint flou, mais la femme était toujours là...
Un bruit m'interrompit. Je sursautai et ouvrai les yeux. Le verre qui était posé sur ma commode venait de se briser en mille morceaux.
Tout seul.

**

Je devais rejoindre Sean et Ashley dans environ quinze minutes. J'enfilai la première chose que j'attrapai et attachai mes cheveux, qui étaient un vrai nid à nœuds.
Je n'avais pas fait grand chose depuis l'incident du verre. J'étais juste descendue pour trouver Jason avachi sur le canapé avec un de ses amis. Encore devant un jeu vidéo. J'avais également prévenu ma mère que je ne me sentais pas bien, mais qu'à dix-huit heures trente, il fallait que je rejoigne Sean et Ashley. Elle m'avait fait promettre de rentrer à vingt heures. Je n'avais pas négocié, pensant que c'était déjà bien qu'elle me laisse y aller. Elle m'avait également prévenu que les parents de Brad avaient appelé, car ce dernier restait introuvable. Je lui avais dit que je ne l'avais pas vu depuis le matin, ce qui n'était pas un mensonge.
Tandis que je me dirigeai vers la forêt, avec un sac qui contenait une lampe torche, au cas où on n'y verrait pas grand chose, mon téléphone, et quelques babioles inutiles, je repensai à ce qui s'était passé dans ma chambre, quelques heures plus tôt. Je n'avais pas rêvé. D'abord, j'avais eu une horrible migraine, puis la rose s'était mise à brûler. Et pour couronner le tout, alors que j'essayais de me rappeler de la soirée dernière, un verre avait éclaté en morceau tout seul. C'était de plus en plus bizarre.
J'arrivai à destination. Sean et Ashley attendaient devant la forêt. Ils affichaient des mines assez particulières. Je ne pus m'empêcher de sourire.

— Et bah... vous respirez la joie de vivre vous.
— Raconte-lui, fit Sean à Ashley.
— Non, toi, raconte-lui.
— Je peux savoir ce qu'il se passe?
— OK, tu vas me prendre pour une dérangée, une timbrée, une malade mentale..
— Ashley, la coupai-je.
— Oui oui, bon bref. Tout à l'heure, quand j'étais chez moi, la rose dans mon cou s'est mise à chauffer, ou plutôt à brûler.
— Attends...toi aussi?!
— Aussi? répéta-t-elle d'un air surpris. Ça t'est arrivé à toi aussi? En ce qui me concerne, je n'ai pas compris ce qu'il se passait et je n'y ai pas prêté attention. Mais quelques minutes plus tard, je me suis levée.. .je voulais monter dans ma chambre, et je l'ai fait mais comment dire... super vite.

Je haussai un sourcil.

— Je ne comprends pas trop le truc...
— Bah, je suis montée, mais à une vitesse que je qualifierais de tout sauf humaine. C'était vraiment trop bizarre. J'ai cru que j'avais rêvé, mais il est aussi arrivé un truc bizarre à Sean.
— Oui, approuva ce dernier. D'abord, moi aussi, il m'est arrivé le truc de la rose qui brûle. Mais moi, j'étais dans ma chambre, j'ai fermé les yeux et quand je les ai ouverts, j'étais dans la cuisine. Heureusement, ma mère était retournée. Maintenant quelqu'un peut m'expliquer ce qui nous arrive?

J'hallucinais sur place. Comme il m'était arrivé un truc de ce genre à moi aussi, je ne pouvais que les croire. Mais ça n'expliquait rien. Tout devenait encore plus étrange qu'étrange.

— Moi aussi, ma rose, enfin ma marque a brûlé, dis-je, quand j'arrivais enfin à prononcer un mot. Puis le verre qui était près de moi a explosé en morceaux, sans que je ne fasse quoi que ce soit.
— C'est trop flippant cette histoire, je démissionne, déclara Ashley.
— On reparlera de ça plus tard, il faut qu'on cherche dans la fôret, dit Sean. Il faut qu'on retrouve Brad et vite.

Nous entrâmes dans la forêt. Il faisait déjà un peu sombre. Heureusement que j'avais eu la bonne idée de ramener une lampe torche.  Nous tournâmes en rond durant au moins vingt bonnes minutes, criant le nom de Brad. Mais rien. Il n'était nulle part.
Pourtant, son message indiquait clairement Westwood. Et 18G-187. Qu'est-ce que cela signifiait?Après quelques minutes de marche. Nous tombâmes sur une petite route qui séparait la forêt en deux.

— Regardez! s'écria Ashley.

Une voiture noire, à l'allure plutôt ancienne se situait en plein milieu de la route. Sa portière gauche était ouverte, et elle était pleine de boue.

— Qu'est-ce qu'elle fout là, cette voiture? s'interrogea Sean.

Je fis le tour de celle-ci, pendant que Sean et Ashley en fouillaient tous les recoins. Lorsque j'arrivai derrière, je remarquai aussitôt la plaque d'immatriculation
18G-187.

— Les gars...
— Il n'y a rien dans cette foutue voiture, c'est juste une caisse que quelqu'un a abandonnée là, on rentre ! dit Ashley
— T'as raison, en plus il commence à faire frais, t'es pas d'accord Hayley?

Je ne quittai pas des yeux la plaque d'immatriculation. C'était le code que Brad nous avait envoyé en message. Mais...pourquoi?

— Jettez un œil à la plaque, ordonnai-je.

Ils firent le tour de la voiture et se placèrent au même niveau que moi.

— 18G-187. Mais, c'est ...
— Oui.

Refoulant mon mauvais pressentiment, je décidai d'ouvrir le coffre, de mes mains tremblantes. Nous lâchâmes tous un cri en voyant ce qu'il y avait à l'intérieur.
Brad.
Ou plutôt, le corps de Brad.