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Je suis terrifiée à l'idée d'entrer dans cette salle de classe. Le peu de courage qu'il me restait avant de mettre un pied dans ce lycée s'est complètement volatilisé. Je ne suis plus qu'un concentré de peur et d'angoisse, ces émotions qui vous dévorent de l'intérieur. Si j'en avais la force, j'aurai déjà pris mes jambes à mon cou pour sortir vite fait. Je ne suis pas encore prête.

Le proviseur m'a montré le visage de mes camarades sur le chemin, et je n'ai cru reconnaître qu'une seule personne...

Nous arrivons devant la salle, le proviseur entre, et moi je reste cachée à l'entrée, à l'abri de tout regard. Il annonce aux élèves mon arrivée et m'appelle à entrer. J'avance alors très lentement pour arriver à côté du professeur, je regarde par terre, puis je lève la tête. Devant moi se trouvent mes camarades, des gens que je connais pas, et que je n'ai pas spécialement envie de connaître. Ils me font peur. Je suis peut être un peu paranoïaque, mais la sociabilité ne fait plus parti de mon quotidien. 

-  B. . .bonjour , dis-je, je m'appelle Harmonie, Harmonie Klington .

Tous me regarde fixement, tel un martien venant de débarquer dans la salle. Le silence y règne. Si je pouvais me cacher ou devenir invisible, je m'empresserai de le faire. Je suis mal à l'aise, mes mains sont moites, mon niveau de stress est à son apogée. Mais je dois me calmer, la journée ne fait que commencer.

-  Je compte sur vous pour bien vous occuper d'elle, lance alors le proviseur, et de l'aider dans ses cours.

Sur ces mots, ils fait un signe au professeur, puis sort de la classe, me laissant seule devant ces zombies. Ils me regardent tous, plus ou moins bizarrement. Je baisse immédiatement le regard vers le sol, que j'examine minutieusement. Je découvre un vieux parquet en bois, troué à certains endroits, sale à d'autres.

-  Bon, commence le professeur, - je relève la tête pour regarder mon interlocuteur - il faut te trouver une place. Là-bas, au fond de la classe, il y a une place de libre. Je te laisse t'y installer. N'hésite pas à m'appeler si tu as un problème ou si tu ne comprends pas le cours.

J'acquiesce et me dirige alors jusqu'à ma place. Je m'y assieds et sors mes affaires.

Quand la sonnerie retentit enfin, j'attends que tout le monde sorte pour sortir à mon tour. Cette première heure de cours a été étrange et horripilante. Chaque personne dans la classe s'est retournée au minimum une fois pour me dévisager. J'ai d'ailleurs pu croiser le regard de l'unique personne que je connais, il s'est empressé de tourner la tête. M'a-t-il seulement reconnue ?

Je me dirige vers la vie scolaire pour prendre la clef de mon casier, finir de remplir quelques papiers, et je repars vers mon prochain cours. Je ne veux pas passer la récréation dehors. Je m'assieds devant la salle, je sors mon cahier d'histoire et je commence à recopier un des chapitres que j'ai loupé. J'ai tellement de cours à rattraper ! Je vois arriver des gens de ma classe, ils se dirigent vers moi, s'arrêtent, puis continuent leur discussion. C'est comme s'ils n'avaient pas vu que j'étais là. Cela ne devrait pas m'étonner, ni même me déranger, mais la sensation du rejet est bel et bien présente. Et elle fait mal.

La sonnerie retentit pour annoncer la fin de la récréation, je me lève et aperçois au milieu du couloir Quentin. Celui qui a détourné le regard en me voyant dans la salle. Celui que, il y a un an encore, je considérais comme étant mon meilleur ami. Je ne l'avais plus revu depuis l'accident. Ses parents lui avaient interdit de venir me voir, et ne voulaient plus entendre parler de moi. J'étais, soit-disant, une mauvaise fréquentation pour lui et je l'influençais. Le revoir me rend à la fois heureuse et en colère. Il m'a rejetée au moment où j'avais le plus besoin de lui.

Je me mets au milieu du couloir, pour lui barrer son chemin. Son regard plonge dans le mien, surpris. Sa bouche s'ouvre, puis se referme aussitôt. Il se passe une main dans les cheveux, et détourne le regard. 

- Quentin ! Dis-je.

Il me regarde à nouveau, mais il ne me répond pas.

- Alors, lancé-je ironiquement, ça fait quoi de me revoir après tout ce temps ?

- Hamy, je ... bafouille-t-il.

- Tu avais décidé de m'oublier, n'est-ce pas ?

Il baisse la tête, en guise de réponse.



Coucou ;)

Bon, je n'aime pas spécialement ce chapitre... Mais je suis obligée de passer par là pour amener le véritable sujet de mon histoire.

Sinon, Harmonie vous en pensez quoi ? Et Quentin ?

N'hésitez pas à commenter et à voter ^^ Et à lire la suite bien sûr !

Bisous, bisous :)

UnforgettableWhere stories live. Discover now